« Le bruit du dégel » de John Burnside

« N’importe qui aurait pu s’aventurer jusque-là, jusqu’à une maison qui ne figure même pas sur le plan et, dans ce cas, je me demande combien de temps la personne en question aurait mis à se rendre compte, d’une façon ou d’une autre, que l’histoire n’est pas le summum de ce qui compte en l’occurrence. Que ce n’est pas un récit unique, ni même multiple, qui fait la réalité. Que ce qui compte c’est l’étoffe du temps et du lieu, tous les évènements survenus un jour menant tous autant qu’ils sont à une rencontre qui ne dut rien au hasard, la chaleur du matin, les chants d’oiseaux et une conversation entre deux femmes qui avaient besoin, chacune à sa manière, de dire tout haut les histoires qu’elles conservaient in petto depuis bien longtemps – des histoires ordinaires, certes, d’amour perdu et de chagrin, et par-dessus tout de choses ni dites ni faites, mais des histoires qui ne font pas moins partie de l’étoffe pour autant. »

Kate, étudiante à la dérive, fait des « enquêtes » cinématographiques dans les rues désertées des banlieues pavillonnaires. Son père vient de mourir brutalement et elle noie son chagrin dans la défonce. Au cours d’une de ses déambulations, elle rencontre Jean, une vieille dame en pleine forme qui coupe son bois et prépare des thés délicats. Jean propose un étrange marché : elle veut bien raconter ses histoires, mais à condition que Kate cesse de boire.

Tandis que Jean déroule le mirage du rêve américain et règle ses comptes avec quelques fantômes, Viêtnam, guerre froide, mouvements contestataires, Kate affronte enfin son deuil impossible et retrouve une place dans le monde.

Avec sa prose magnétique et tendre, John Burnside rend le monde aux vivants et rappelle que seules les histoires nous sauvent.

J’ai beaucoup aimé ce roman, cette rencontre presque fortuite entre deux personnes. Au fil du roman, on se demande qui de Jean ou de Kate sauve l’autre. Kate troque sa sobriété contre des histoires et offre à Jean un réceptacle à l’histoire de sa vie et de ceux qui ont compté pour elle. C’est une histoire de deuil, de transmission, de guérison. L’auteur est écossais mais son roman se déroule aux U.S.A. et évoque souvent l’histoire, certains personnages des récits de Jean s’engageant dans l’armée ou dans la lutte pour les droits civiques. J’ai aussi adoré l’atmosphère feutrée et intimiste du roman. Kate évoque les évènements de sa vie qui se déroulent en parallèle de leurs rencontres, mais le cœur du roman ce sont les échanges entre les deux femmes, dans un café en ville où Jean tente de débusquer les aliments secrets contenus dans les pâtisseries de la patronne ou dans la cuisine de sa maison, nichée au cœur de la forêt et dont la description fait presque monter aux narines l’odeur des beignets aux pommes cuisinés par les deux femmes. Cette maison est un cocon où l’on vit en harmonie avec la nature. Le roman débute en plein été et se referme quasiment sur ton titre. Si je devais lui donner une note, ce serait sans doute un 8/10.

Rétrospective 2022

Fidèle à la tradition (parfois dans un carnet, parfois sur mon blog comme en 2018), j’ai dressé la liste non exhaustive des choses accomplies cette année. Cette année a été riche en célébrations puisque la plupart de mes amis et moi sommes nés en 1982, ce qui a donné lieu à de jolies fêtes d’anniversaire. J’ai également assisté à deux mariages et refréquenté les théâtres avec grand plaisir…

Janvier:

  • j’ai passé une soirée aux thermes Sané à Tongres
  • j’ai été à la patinoire de Liège avec ma filleule, sa soeur et leur maman
  • j’ai participé à un atelier d’écriture avec Le mot qui délivre

Février:

  • j’ai été voir une pièce en wallon au Trianon, une expérience amusante qui m’a fait me sentir jeune!
  • Je suis retournée au cinéma voir des films italiens « Io sto bene » et « Gli anni più belli« . Le second m’a fait pleurer de nostalgie
  • Je suis allée voir une expo immersive sur Magritte au musée de la Boverie
  • J’ai assisté à une représentation de « La Cerisaie » avec la divine Isabelle Huppert

Mars:

  • j’ai organisé un jeu de piste pour un anniversaire (pour une adulte) et cela a égayé mes journées pendant plusieurs semaines
  • j’ai participé à un atelier d’écriture
  • j’ai passé un weekend à Domburg, en Zélande et, malgré la saison, nous avons eu une chance incroyable car nous avons pu admirer l’éclosion du printemps sous un soleil radieux
  • je suis allée à Paris et j’ai pu y retrouver des amies, faire une balade en bateau sur la scène et visiter l’expo sur Marcel Proust au Musée du Carnavalet, organisée à l’occasion du centenaire de sa mort

Avril:

  • j’ai fêté mon anniversaire en au moins trois fois, entourée de la plupart des gens qui me sont chers, hormis ceux qui vivent à l’étranger
  • j’ai rejoué notre spectacle « Petit théâtre sans importance », créé en novembre 2021, lors d’un festival
  • je suis allée voir Alain Souchon qui, à 78 ans, a encore une voix qui tient très bien la route et déploie une énergie quasi juvénile sur scène

Mai:

  • j’ai organisé et animé une soirée quizz – blind test pour et avec ma troupe de théâtre. Une première!
  • j’ai présenté et réussi mes évaluations de solfège à l’académie. Je continue et petit à petit, ce que je joue commence à ressembler à quelque chose. Et surtout, cela m’amuse et me détend.
photo de bonheur choisie un peu au hasard

En juin, j’ai réalisé un de mes voyages de rêve. Je suis partie en Norvège! Les randos étaient difficiles, j’ai eu le mal de mer et mon sommeil était entravé par un soleil qui ne se coucha jamais, mais le sentiment qui m’habite en repensant à ce voyage est l’émerveillement. Calme, dépaysant, sauvage et merveilleux pays! Et une maison hyggelig à souhaits!

En juillet:

  • j’ai assisté à deux mariages sous le soleil
  • j’ai eu pour la première et j’espère dernière fois le covid!
  • je suis allée aux thermes Elaïsa, au coeur du part naturel de Haute Campine
  • j’ai passé à nouveau quelques jours en Zélande, à la Maison la Tulipe, à Zoutelande. Les Hortensias étaient en pleine floraison, la maison était magique et les plages d’une surprenante sérénité
  • j’ai à nouveau participé à un atelier d’écriture, mais en plein air cette fois!

En août, je suis partie en Italie. Retrouvailles, pizza, marche en montagne, piscine. J’ai également à nouveau visité une expo immersive, cette fois sur Léonard de Vinci. Elle se tenait dans une église désacralisée du centre de Florence et j’aurais bien passé la journée étendue à profiter des projections à 360 degrés sur les parois richement décorées et sculptées…

En septembre:

  • j’ai participé à deux jours de formation sur le thème des récits de vie et des albums jeunesse, cela m’a donné des idées de reconversion professionnelle partielle
  • j’ai passé un petit weekend à Bruxelles au cours duquel j’ai fait une matinée de yoga, suivie d’un brunch healthy et copieux

En octobre:

  • j’ai réitéré l’expérience du théâtre en wallon, dans une petite salle perdue dans la campagne à 45 minutes de chez moi. Une ambiance particulière et un public qui avait souvent deux fois moi âge ou presque
  • j’ai participé à une activité de team building façon escape game en extérieur dans les ruines d’un château médiéval. J’ai pu manipuler un arc à flèche mais je suis loin de posséder une adresse elfique
  • j’ai vu « Italie-Brésil 3 à 2« , une pièce de Davide Enia adaptée et interprétée par Fabrice Piazza. Le titre évoque un match de foot épique de la coupe du monde de 1982 et comment il est vécu minute par minute par les membres d’une famille sicilienne passionnée et superstitieuse. Un excellent moment pour tous, amateurs de football ou non, italiens ou non, je pense que tout le monde peut s’y plaire. Le tout accompagné d’un guitariste.
l’aubépine en automne
cosy à onderdepoort

Novembre:

  • j’ai joué dans 6 représentations des « Amoureux » de Carlo Goldoni, un classique du 18° siècle transposé dans l’univers musical et esthétique des années 60.
  • j’ai assisté, pour la première fois, au concert de la chorale d’une amie.

Et en décembre…je pense avoir tout dit dans le post précédent. J’ai le sentiment d’avoir bien profité de cette période que j’aime tant, même si elle est à nouveau passée à toute vitesse. Merci 2022 pour les souvenirs. Je réfléchis à présent à ce que je garde, ce que je laisse et ce que j’entreprends en 2023… Et vous? Quels souvenirs? Quels projets?