Voyage en Italie (2): Ode à la Toscane

Mon histoire avec la Toscane commence il y a déjà 16 ans, mais c’est comme si c’était hier. J’ai la chance de pouvoir y passer 9 mois, d’y effectuer ma quatrième année d’université. A Florence. Il serait cliché de dire que ce fut la plus belle année de ma vie, mais je mentirais si je disais que je n’y ai pas vécu des émotions uniques et inégalées. Je n’en garde aucun mauvais souvenir, même si je suppose que j’ai vécu des moments difficiles. Ils ont été dilués dans le bonheur bu à la tasse et le temps a fait le reste.  Ce fut pour moi comme un saut dans le vide, une expérience de liberté délicieuse et parfois vertigineuse. Pourtant j’étais sereine, je ne me souviens pas avoir ressenti d’angoisse. Par contre je me rappelle très bien avoir pleuré toutes les larmes de mon corps lorsqu’il a fallu repartir. Qu’il a été déchirant de quitter cette ville, ce pays, ces personnes magnifiques que j’avais rencontrées, cette parenthèse qui m’a changée et surtout révélée à moi-même sur bien des plans. J’en suis revenue parlant une nouvelle langue, avec des amis aux quatre coins de l’Europe et même du monde, décidée à me lancer dans le théâtre alors que je n’osais pas et me promettant que je ne perdrais jamais de vue l’idée qu’il faut toujours avoir une vision large et ouverte de la vie et que celle que je mènerais ne serait pas ordinaire.

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Piazza Santa Croce depuis les marches de l’église

J’ai parfois failli à cette promesse. Le travail a succédé aux études et la routine qu’il impose, même si on a la chance d’en faire un qu’on aime, émousse bien souvent la petite flamme qui brûle en moi, en nous. Les vicissitudes de la vie, les épreuves, les moments durs aussi… Les promesses d’amitiés éternelles sont elles aussi difficiles à tenir, mais je garde une place pour chacune de ces personnes dans ma mémoire. J’ai la chance d’être encore en contact avec plusieurs d’entre eux et je sais que je me dois un voyage au Canada pour revoir une personne avec qui j’ai beaucoup partagé. J’ai beaucoup voyagé par la suite pour voir ces amis et je suis retournée religieusement à Florence chaque année jusqu’à 2011. Puis la vie a fait que je m’en suis tenue éloignée durant 8 ans. Ce n’est que cet été que j’y suis retournée, pour la deuxième étape de mon roadtrip. Je trépignais surtout depuis que j’avais lu « retour à Montechiarro », sublime roman de Vincent Engel dont j’ai parlé ici et .

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La pension du Bonheur

Je ne peux décrire ce que j’ai ressenti en arrivant sur place, à la pension Bencistà (littéralement pension « on y est bien »), un bijou d’endroit lové parmi les cyprès et les oliviers sur la douce pente des collines menant à Fiesole. De là, vue sur la ville. J’ai immédiatement ressenti un bien-être d’une intensité surprenante, une vague de sérénité et de gratitude, un ancrage nouveau et pourtant familier. Je ne pratique par le yoga, mais je dirais que tout était aligné pour que je me sente bien. J’ai tout reconnu, comme si j’effleurais après longtemps le visage d’un être cher qui n’aurait pas pris une ride. Le bruit des cigales avec en arrière fond la musique d’un violon, cette lumière unique, reflétée par la pierre médiévale et le marbre de Carrare, le vent et le soleil qui cogne sur ma peau. J’étais rentrée chez moi. Ce qui est merveilleux avec Florence, ce n’est pas seulement la ville, les pavés, l’ombre des Médicis et le raffinement, c’est aussi cet écrin de collines dans lequel elle se loge. Il est impossible de chercher à trouver le meilleur angle de vue sur l’une ou les autres sans se retrouver rapidement étourdi et pris de vertige. Je me suis demandé comment j’avais pu me priver de cela pendant tant d’années et pourtant cela a certainement rendu les retrouvailles encore plus belles.

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Vue sur San Miniato depuis le Forte Belvedere

Je ne vous ferai pas le guide touristique de Florence. C’est une ville qui recèle tant de merveilles. Pour ma part, j’ai fait la guide pour mon père et me suis également promenée seule. J’ai visité Santa Croce et me suis rappelée d’une multitude de bonnes soirées passées assise avec des amis sur les bancs de sa place. Je suis retournée au Forte Belvedere, un lieu magique pour moi, sur les hauteurs (attention ça monte) où se tiennent des expositions temporaires. J’ai eu le plaisir de jouir d’un Palazzo Vecchio libéré d’échafaudages. Je ne l’avais jamais trouvé si beau. Enfin, j’ai revu une amie très chère et fait la connaissance de son mari et de sa petite fille. Je me suis offerte un moment dans le jacuzzi de la pension ainsi qu’un massage. Après des mois d’économies, j’ai décidé que je méritais le meilleur et je me le suis accordé. Aujourd’hui, je ne rêve que d’une chose : retourner à la Pensione Bencistà et me gaver à nouveau d’art, d’histoire, de beauté et de douceur de vivre. Retrouver cette petite chambre occupée cinq nuits, un coin de paradis tendu de draps blancs, où il suffisait d’ouvrir une fenêtre pour mettre les pieds dans un petit jardin avec vue sur Santa Maria del Fiore. A bientôt ma belle Florence, à jamais dans mon cœur.

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Les bonnes adresses :

  • Pour dormir, la Pensione Bencistà : une découverte inattendue sur booking, un signe du destin, ce n’est pas un hôtel mais une demeure datant du 14° siècle convertie en pension familiale depuis 5 générations. Les prix ne sont pas prohibitifs et je suis tombée amoureuse de l’endroit, on s’y sent comme à la maison, un lieu de vie plus qu’un lieu de passage.
  • Pour manger des pâtes à midi à deux pas du cœur historique : Salsamenteria de Ciompi , généreux, simple, authentique et délicieux.
  • Pour manger le midi et le soir : Trattoria ZaZa
  • A Fiesole (petit village sur les hauteurs, facilement accessible en bus et d’où la vue est à couper le souffle) : Buca delle fate , mes papilles me réclament encore les gnocchis melon gorgonzola.
  • Pour se faire plaisir/jouer aux américains : un verre chez Tosca & Nino, la petite terrasse de la Rinascente. Vue sur les toits de Florence, plongée sur la piazza Repubblica, le dôme, Orsanmichele et le forte del Belvedere.

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Voyage en Italie (1): Verona

Après la Croatie, maintenant l’Italie. L’été à thématique généalogique. Première étape du périple, la Vénétie de mon grand-père. Plus précisément Vérone où il passa une partie de son enfance, où je m’en vais à la rencontre de bribes d’histoire familiale, de souvenirs et d’êtres humains que je ne connais pas et qui me sont pourtant proches, par le sang, par l’histoire ou par le nom. Rouler 12h30 pour y arriver exténuée. Il fait chaud, très très chaud. 8 ans que je ne viens pas en Italie. 8 ans sans ce pays qui me coule dans les veines, dans lequel  j’ai vécu. A peine passée la frontière suisse s’installe le chaos. Ca me rebute autant que cela m’est soudain familier. Il y a toujours chez moi, la fille du nord, un coin de cœur en jachère, un brin de désorganisation dans l’âme, de la place pour les imprévus, les ralentissements, les risques. Redécouvrir les rives de l’Adige et son étrange couleur verte/grise. Marcher sur les remparts de l’ancienne ville fortifiée, déambuler au milieu des décors d’Aïda que l’on va bientôt installer pour quelques soirées dans les arènes emblématiques de la ville où ont lieu chaque été des opéras en plein air. La Piazza Bra juste en face et ses maisons colorées. Puis la piazza delle Erbe reliée par un étroit passage à la majestueuse Piazza dei  Signori, surplombée par la Torre dei Lamberti. Y découvrir une statue de Dante, l’ami toscan que je ne pensais retrouver que quelques jours plus tard. Retrouver des cousins et des oncles, quelques uns. On nous en promet plus, mais il fallait prévenir. En attendant, virée improvisée sur le lac de Garde dans une voiture conduite par un homme de 89 ans, petite frayeur grisante. Faire connaissance avec des gens qui portent le même nom que moi, alors que nous ne sommes plus que 4 ici au nord. Emotion. La pizza…comment font-ils pour lui donner ce goût ? De retour tard dans la nuit heureuse. Le lendemain montée au Castel San Pietro grâce au funiculaire remis à neuf. Vue panoramique et promenade outre Adige. Merci Vérone et à bientôt j’espère. Ce voyage commence bien.

Quelques recommandations :

  • Prévoir deux jours pour visiter Vérone, voire trois si vous souhaitez entrer dans les musées et églises
  • Restaurant : Osteria de Monte Baldo un vrai bon plan économique où prendre un repas ou un apéritif, dans le quartier de la piazza dei Signori.
  • Glace : la gelateria Savoia qui se trouve via Roma, à proximité de la Piazza Bra. Une maison familiale qui existe depuis 1939 où vous pourrez emporter un cornet en admirant les gâteaux glacés et réalisations plus fines des artisans glaciers
  • Le funiculaire et un dîner à la terrasse panoramique Re Teodorico, les prix sont un chouïa plus élevés, mais restent néanmoins plus que corrects, faut-il rappeler que le rapport qualité prix de la nourriture en Italie doit être le meilleur d’Europe occidentale ?
  • Le ponte Scaligero (beaucoup de bâtiments portent le nom de Scaliger, dérivé de la famille Della Scala qui régna sur Vérone durant 125 ans, aux 13° et 14° siècle) et le Castelvecchio
  • la Piazza Bra, Piazza delle Erbe, Piazza dei Signori
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Vue sur l’Adige et l’arrière du Duomo depuis la terrasse du Re Teodorico
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Dante sur la Piazza dei Signori, à l’arrière la Loggia del Consiglio
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La Torre dei Lamberti vue de la piazza delle Erbe

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Le Ponte Scaligero, construit entre 1354 et 1356

 

Voyage en Croatie (3): Ugljan

Bonjour, me revoici pour la suite et fin de mon voyage en Croatie. En réalité, je ne raconte pas les étapes chronologiquement puisque nous avons alterné les excursions longues, le temps passé à Zadar et, ce qu’on peut appeler les excursions courtes. Il s’agit des trois après-midis que nous avons passées sur l’île d’Ugljan qui se situe juste en face de Zadar. Son nom signifie l’île aux oliviers et il n’est absolument pas à remettre en question.  Elle en est recouverte, mais les figuiers parviennent néanmoins à se tailler une part de gâteau. Cette île fait 22km de long et 4km à son endroit le plus large. Au centre, c’est le maquis, le royaume des oliviers et des fleurs des champs. Il doit être fascinant de venir à la fin de l’été lorsque les olives et les figues sont mûres.

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Muline est sur la crique face à Rivanj

Sur la côté, les petits villages s’enchainent, ils sont sept je pense et sont presqu’entièrement  situés face à Zadar. De l’autre côté on trouve des petites criques et un relief plus escarpé qui fait face à l’archipel des Kornatis. Nous avons passé un après-midi à Kali, un autre à Preko et enfin le troisième, le jour avant de repartir, à Muline.

La traversée dure une petite vingtaine de minutes et ne coûte presque rien. On arrive alors à proximité du village de Preko. Pour aller à Kali, une marche de 3 km nous attend en longeant la mer et en admirant les jardins et potagers impressionnants des habitants. C’était manifestement la saison des artichauts. Kali n’est pas très touristique, mais c’était une étape importante pour nous car mon père y a passé une partie de ses étés enfant et adolescent et nous allions retrouver son cousin.

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Pour aller à Preko, il faut parcourir quelques centaines de mètres à l’opposé de Kali lorsqu’on arrive au port. Preko est un peu plus « touristique ». Le cousin de mon père nous a dit qu’en juin-juillet c’était la folie, mais début juin, tout paraissait si calme et serein. Nous avons cependant repéré énormément de petites maisons disponibles à la location pour les touristes. A Preko, on trouve des petits restaurants face à la mer, un bar, on peut également louer des vélos et il y a un supermarché. Le jour où nous y sommes allés, mon père et moi avons décidé de faire 8km à pieds pour monter jusqu’à un ancien fort/monastère  (San Mihovil) qui domine l’île et depuis lequel on peut admirer l’archipel des Kornatis. Nous avons ensuite passé la fin de journée étendus sur nos serviettes près du bar face à une autre petite île.

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Enfin, notre troisième excursion nous a menés à Muline. Pour ce faire, nous avons dû prendre une navette durant 30 minutes après le trajet en bateau. J’ai eu l’impression que ce bus parcourait l’île de long en large et qu’il n’y avait qu’une seule ligne, mais je me trompe peut-être. Une fois arrivés, nous avons mangé à la Pansion Stivon, sur une terrasse déserte qui donnait sur une crique non moins déserte. Seuls quelques bateaux à l’ancre à plusieurs dizaines de mètres du rivage rappelaient la civilisation. Je pense que je n’avais jamais connu une telle paix sur une plage en haute saison. Quel bonheur et quelle chance nous avons eue de pouvoir profiter de ce calme absolu durant plusieurs heures. Rien que le bruit des flots et la conscience de vivre un moment rare. J’en garde un souvenir ému.

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Pour conclure ce voyage, je dirais que je n’ai pas ressenti de connexion profonde avec le pays, même s’il m’a conquise. J’ai remarqué que les Croates étaient en moyenne plus grands que les italiens et les belges. Une drôle d’observation, mais étant plutôt grande, c’est une chose qui m’a frappée. Il était également étrange pour moi d’entendre mon père parler une langue à laquelle je ne comprenais rien et c’est aussi pour ça que, malgré la ressemblance qu’il peut y avoir entre la Dalmatie (occupée durant longtemps par les italiens) et l’Italie, je m’y suis sentie étrangère. J’espère tout de même y retourner un jour…

Présentement, mon prochain voyage commence le 30 juillet. En route pour Vérone (toujours sur les traces de ma famille), Florence (la ville de mon coeur, où j’ai étudié durant un an) et le Val d’Aoste (pour en prendre plein les yeux). Et vous, quels sont les pays ou les endroits où vous vous êtes sentis chez vous ou, au contraire, totalement dépaysés?

Voyage en Croatie (2): Sibenik et les parcs nationaux

Une des choses que je voulais absolument faire en Croatie, c’était visiter les parcs nationaux de Plitvice et Krka. Ce sont des parcs où l’on randonne dans un entrelacs de rivières et cascades qui serpentent et relient entre elles des lacs, le tout au sein d’une forêt luxuriante. Le plus spectaculaire étant Plitvice, nous avons choisi de commencer par Krka. A noter qu’il pleut souvent à Plitvice, donc nous avons établi notre programme en fonction de la météo. Les deux fois, nous avons loué une voiture pour la journée pour une soixantaine d’euros.

En allant à Krka, nous nous sommes arrêtés à Sibenik, une ville située à l’embouchure de la riviere Krka. Ce qui fait le charme de cette ville est le dédale de petites ruelles et escaliers escarpés qui surplombe la digue et mène jusqu’à la forteresse Saint Michel, que nous avons également visitée. La cathédrale Saint Jacques et les jardins du monastère, un peu plus haut, valent également le détour.

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Saint James vue depuis le fort Saint Michel

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Lorsque nous nous dirigeons vers le parc national, il est déjà plus de 15h. Un tarif réduit est appliqué à partir de 16h (150 kunas au lieu de 200 en haute saison), mais nous décidons de ne pas attendre. Une fois le billet acheté, un petit bus nous emmène jusqu’au point de départ de la balade (c’est une boucle donc aucun risque de s’égarer), ça descend et les virages sont très serrés donc je déconseille de le tenter à pieds.  Les bus sont fréquents de toute façon. La balade fait ensuite environs 4km de long. Nous avons pris notre temps, pris des photos aussi. Il y a des aires de repos et également, face à la chute la plus imposante, à mi parcours, un endroit où l’on peut se restaurer. Ca casse un peu le charme, mais bon, il faut bien faire son beurre et j’avoue avoir craqué pour une douceur à prix réduit. Mon verdict sur l’endroit c’est waouh. A deux pas du littoral, il est tout à fait étonnant de se retrouver ainsi plongé dans une forêt si dense et un relief accidenté. L’eau change de couleur à chaque angle de vue à cause de la végétation, du soleil, de la nature du sol. Marcher sur ces pontons en bois au milieu de la rivière est vraiment captivant et également apaisant et ressourçant. Je recommence chaudement la visite de ce parc national. Attention, ce n’est pas donné. Pour économiser, il est possible en été de venir après 16h et de profiter du tarif réduit. Vous aurez néanmoins le temps de faire la balade, en tout cas en été.

Deux jours plus tard, nous nous mettons en route pour Plitvice, à 1h30 de route de Zadar plus ou moins. Comme le recommande le guide du routard, nous choisissons de commencer la visite par les lacs supérieurs (il y a deux entrées) car la plus haute chute (70m) s’y trouve et est dans l’ombre l’ombre fin d’après-midi. Plusieurs circuits pédestres sont possibles. Nous choisissons de visiter les lacs supérieurs et inférieurs, c’est-à-dire une balade de 8 km dans laquelle est comprise une traversée d’un des lacs en bateau, ainsi que le retour au point de départ en navette. Au final, ce n’est pas loin de 6h que nous passerons dans ce parc qui compte 16 lacs reliés par des cascades. Nous ne sommes que début juin, mais il y a déjà une certaine affluence. De toute façon, autant y aller lentement et profiter au maximum. Car oui, on en a pris plein les yeux, j’ai été soufflée par la beauté de l’endroit, les nuances de bleu, la composition de chaque tableau dont la nature nous a régalés. C’était tout simplement magnifique et l’un des endroits les plus beaux qu’il m’ait été donné de voir, au rayon nature en tout cas. Je ne m’attendais absolument pas à tant de beauté, cela m’a rappelé des clichés que j’ai vus d’Afrique ou d’Amérique et cela m’a confirmé qu’il n’est pas nécessaire de courir le monde pour que la beauté du monde s’offre à nous, nue et innocente. Je vous laisse profiter de quelques modestes clichés qui ne nécessitent ni mots ni retouche.

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Voilà, suite et bientôt fin au prochain épisode… Et vous, quelle merveille de la nature vous a le plus ébloui?

Voyage en Croatie (1): Zadar

Bonjour à tous et toutes et merci pour vos retours sous mon dernier article. Cela me fait chaud au cœur de voir que mes articles sont lus et je suis encore plus heureuse s’ils font germer des idées et s’ils vous inspirent.

Me revoici avec un article plus personnel. Comme vous l’aurez constaté, je n’ai pas une ligne éditoriale bien définie, vous trouverez sur mon espace des articles sur la transition vers une consommation plus (éco) responsable, sur la culture et aussi des articles plus personnels, voire inclassables.

Cet article est le premier de plusieurs articles qui parleront de la Croatie. Il est donc à mi chemin entre le culturel et le personnel. Il sera plus personnel que mes articles sur le Danemark car j’ai du sang croate. Beaucoup de gens qui me connaissent l’ignorent et moi-même je ne me suis jamais sentie très connectée à ce pays. C’est la première fois que j’y allais. Je me sens Belge car ma famille maternelle est belge et c’est le pays où je suis née et où je vis. Je me sens aussi italienne car j’ai un patronyme italien, une double nationalité car mon père n’a jamais adopté la nationalité belge. De plus, j’étais très proche de mon Nonno, à qui j’ai consacré cet article, et j’ai étudié, par choix, deux ans en Italie. Je suis extrêmement reconnaissante pour ces belles années qui m’ont profondément marquée, connectée à mes racines et appris la langue. Je devrais me sentir tout autant croate, puisque la mère de mon père est croate, mais non. Pourquoi ? C’est une question intéressante, je suis passionnée par les questions d’identités en général et je me suis forcément interrogée. Je pense que c’est une question de patronyme d’abord. S’appeler Dupont, Rossi ou Ivanovic (aucun de ces noms n’est le mien ou celui de mes parents bien sûr) fait je pense une différence. On est étiqueté différemment aux yeux des autres qu’on le veuille ou non. Je me rappelle que petite, il y a eu une époque où je ne supportais pas qu’on me dise que j’étais italienne. Puis je l’ai revendiqué.  Physiquement aussi, j’ai hérité des yeux marrons de mon grand-père paternel et de ma maman (qui n’est pourtant pas italienne) et non des yeux clairs de ma famille croate. Physiquement, je n’ai rien de slave, je ne connais pas la langue et je ne me suis jamais vraiment sentie attirée par les pays de l’est.

Il y a quelques années, lorsque mes parents y sont retournés en vacances et que mon frère y est allé aussi, la curiosité à fini par me piquer. Et puis bien sûr, depuis 15 ans, énormément de monde est allé en Croatie et j’étais un peu piquée aussi d’entendre des amis et connaissances me parler d’un pays qui renferme une partie de mon histoire et qu’ils connaissaient bien mieux que moi. C’est pourquoi l’an dernier, j’ai demandé comme cadeau d’anniversaire à mes parents un voyage avec eux en Croatie. J’avais envie de découvrir une potentielle connexion au pays au-delà de prendre de simples vacances. C’est ainsi que nous sommes partis pour une semaine à Zadar le 1 juin.

Comme je l’ai dit dans un article précédent, nous avons pris l’avion. Je n’ai toutefois pas voulu prendre ryanair et j’ai été surprise du prix tout à fait démocratique auquel nous avons avons acheté nos billets. Nous avons effectivement payé environs 130 euros aller-retour de Bruxelles avec Brussels Airlines. Nous avions une place numérotée choisie lors de la réservation et le droit à 20kg de bagages en soute + un bagage cabine. Un excellent rapport qualité prix. Un avion plus petit aussi car c’était des rangées de 2×2 sièges. J’étais très surprises car je n’avais jamais eu autant de places pour mes jambes, l’appareil était très confortable.

Zadar est une ville de la côte dalmate. Nous avons séjourné dans la vieille ville qui est située sur une presque île. La ville était fortifiée et une bonne partie des remparts et des portes est préservée. Des vestiges d’un forum romain subsistent également. La ville a pourtant subi la seconde guerre mondiale où elle a été occupée par les Italiens et elle a également été touchée par le conflit qui a déchiré l’ex Yougoslavie et abouti à la création des plusieurs républiques que nous connaissons aujourd’hui dont la Croatie. Face à elle l’île d’Ugljan et derrière celle-ci, l’archipel sauvage des Kornati. Une chose qui m’a marquée en Croatie est qu’il y a tellement d’îles qu’il y a très peu d’endroits sur le continent d’où l’on peut voir l’horizon.

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A Zadar, j’ai particulièrement apprécié :

  • La longue promenade sur le front de mer, entièrement piétonne. Alfred Hitchcock, suite un séjour à Zadar, aurait déclaré que le coucher de soleil qui est observé depuis la promenade était le plus beau du monde.

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  • Sur cette même promenade, au nord, on trouve l’orgue maritime, un « objet d’art sonore » architectural créé par Nikola Basic  et inauguré en 2005. Je vous invite à aller voir sur youtube et surtout écouter. Il s’agit de tuyaux dans les marches de la jetée et de perforations dans le sol qui communiquent avec ces tuyaux. L’ensemble offre une symphonie permanente aux promeneurs et vacanciers. Mélodie calme par beau temps et qui s’emballe lorsqu’il y a du vent ou au passage d’un bateau. Cela vaut assurément le détour et on y trouve des gens assis à profiter du spectacle à toute heure. Hypnotique et unique.
  • Naroni trg : la place de la liberté au cœur de la ville. On y trouve un musée ethnologique, l’hotel de ville et une loggia. Elle est piétonne comme presque toute la ville et on y trouve deux cafés restaurants. A l’époque où j’y suis allée, la place a été animée plusieurs soirées par des chants et des groupes folkloriques.

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  • L’ascension du campanile de l’église Sainte Anastasie qui offre une vue à 360 degrés sur la ville, la mer, les îles et l’arrière-pays. A ne pas manquer mais attention, une partie est un escalier en colimaçon en acier donc ce n’est clairement pas pour tout le monde. J’ai dû y aller seule…

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Voilà, c’est tout pour cette première partie. A suivre, l’ambiance des îles, les parcs nationaux et un épilogue sur mon expérience. Et vous, êtes vous déjà allés en Croatie ? Avez-vous des origines étrangères ? Pensez-vous que le nom que vous portez a pu influencer ou non un rapprochement ou un intérêt par rapport à ces origines ?