Bilan culturel novembre-décembre: Dark, The Party, …
A partir de la mi novembre, j’ai eu davantage de temps pour moi. Je n’en ai pas profité pour lire davantage et j’ai passé trop de temps (et encore à l’heure où j’écris ces lignes) à regarder des téléfilms de Noël.
Néanmoins, voici le bilan de ces deux mois.
Séries :
- Broadchurch saison 3
- Mindhunter saison 1
- This is us saison 1
- Dark saison 1
- Glitch saisons 1 et 2
J’ai eu quelques coups de cœur ici. Glitch était pas mal du tout, même si j’ai pu relever certaines incohérences dans le scénario de cette série qui parle du retour inexpliqué à la vie de personnes mortes à des époques différentes et sans lien apparent entre elles. Les personnages sont attachants et l’intrigue est prenante, mais comment expliquer qu’une femme décédée depuis deux ans puisse se balader dans sa ville natale sans que personne ne la reconnaisse. Et que personne ne vienne voir ce que fait la police alors qu’il n’y a que plus que deux agents en poste. Mais bon, c’est le fin fond de l’Australie, peut-être sont ils habitués à vivre en autarcie. Une bonne série, sans plus, mais je regarderai tout de même la suite avec plaisir, surtout pour les personnages de Kirstie et Charlie.
J’ai également retrouvé Broadchurch (et David Tennant) avec plaisir. L’intrigue est à nouveau bien ficelée et j’ai apprécié le fait de continuer à suivre la famille Latimer, le sujet du deuil et de comment cela affecte leur couple est traité avec énormément de subtilité et de complexité. Même si rien n’égalera jamais le coup de poing que la première saison a mis dans nos faces, cette saison est une réussite. Mais j’ai limite davantage apprécié les retrouvailles avec mes personnages fétiches que l’intrigue en elle-même. Fait intéressant, il s’agit ici non pas d’un meurtre mais d’un viol et encore une fois, tout est cohérent et nuancé : regard porté sur la victime, stress post traumatique, notion de consentement. Dommage que toutes les victimes d’agressions sexuelles n’ont pas la « chance » de tomber sur les enquêteurs bienveillants de Broadchurch.
Mindhunter a également été un régal pour moi. Et j’en ai vu un rayon en termes de séries, émissions sur des enquêtes résolues ou non, portraits docu de criminels. Le sujet me fascine assez. Et cette série, qui suit les débuts de la psychologie criminelle et de la science du profilage à la fin des années 70 m’a de suite happée. Elle lève le voile sur une partie de l’histoire que je ne connaissais pas, celle de deux enquêteurs partis à la rencontre de vrais tueurs en série (mention spéciale à Cameron Britton dans le rôle de Ed Kemper) afin de décrypter leur trajectoire meurtrière et d’identifier des facteurs prédictifs permettant de prévenir le passage à l’acte ou des traits de personnalité utiles lors d’interrogatoires. La réussite de cette série doit beaucoup au personnage de l’agent Holden Ford qui est interprété par Jonathan Groff, idéalement servi par une écriture fine, évolutive et sans concessions. Ce personnage mérite une récompense, tant au niveau du scénario que de l’interprétation de l’acteur.
Mes deux coups de cœur sont cependant This is us et Dark, dans deux styles complètement différents. This is us est une véritable ode à la famille, certes à l’américaine, mais c’est tellement plus que cela. Une émotion belle et brute se dégage de chaque épisode. Les sujets traités sont durs : maladie, mensonge, adoption, rivalités, addictions…mais les personnages sont magnifiques et ça fait du bien. Mention spéciale au tout premier épisode de la série qui est l’un des plus beaux toutes séries confondues selon moi. J’ai été littéralement scotchée et la suite ne m’a pas déçue. Dark est une série allemande, mais ne fuyez pas pour autant. Certains l’ont comparée à Stranger Things et il y a quelque chose dans l’atmosphère, le côté rétro et la bande d’ados qui y fait penser, mais cela s’arrête là. Le thème de Dark est autre et Dark est beaucoup plus…dark justement. Le scénario est bien ficelé, très très bien ficelé, mais attention il faut s’accrocher. On voit évoluer les personnages à différentes époques et ils sont donc interprétés chacuns par deux ou trois acteurs. Ils ont tous des noms et des physiques d’allemands (pas beaucoup) de mixité culturelle à Winden et donc c’est très compliqué à mémoriser, d’autant que la série nous amène peu à peu à comprendre les liens qui se nouent et se dénouent entre les familles et les générations. Je vous conseille de googler « Dark qui est qui ? » afin de vous aider à mémoriser sans trop vous spoiler. Là aussi j’espère une suite, même s’il faudra sans doute que je regarde à nouveau la saison 1 pour me remettre dans le bain. Je suis sûre d’y découvrir plein de détails qui m’ont échappé. Loin d’un énième polar nordique (sur lesquels je ne crache pas), Dark est vraiment suprenante.
Films :
- « Le bonhomme de neige » de Tomas Alfredson d’après Jo Nesbo
- « The Party » de Sally Potter
J’ai été déçue par le premier, qui se laisse regarder, sans plus. Le second m’a beaucoup plus. Il a la particularité d’être en noir et blanc et de ne durer que 75 minutes. C’est une durée inhabituelle mais comme c’est un huis clos, point trop n’en faut et le film est soigneusement calibré pour n’en faire ni trop ni trop peu. Kristin Scott Thomas est impeccable, mais mes coups de cœur vont à Cillian Murphy, délicieusement agité et à Timothy Spall, à l’hébétude hilarante. Et le twist final est parfaitement envoyé.
Théâtre :
- « Futur conditionnel » de Xavier Daugreilh
- « Invasion » de Jonas Hassen Khemiri
Ce post est relativement long, je devrais peut-être me contenter de lister et revenir dans d’autres articles sur les sujets à développer. J’espère davantage parler littérature dans le premier bilan de 2018. Vive les longues soirées d’hiver…