Joyeux Noël…mais ça veut dire quoi en fait?

Joyeux Noël à tous, plus ou moins croyants, plus ou moins confinés, plus ou moins esseulés… J’ai toujours aimé la période de Noël et j’en ai déjà parlé ici. La veille et le jour de Noël sont traditionnellement calmes pour moi, j’ai une petite famille et tous ne sont pas aussi fans que moi des traditions, des lumières, des sapins et des rediffusions de classiques. Cependant, ils font un effort.

Cette année, le confinement (en Belgique chaque foyer ne peut voir qu’une personne et les personnes seules peuvent avoir deux contacts) n’a pas changé grand-chose pour moi en ce qui concerne le jour de Noël. C’est tout l’Avent qui m’a manqué. Mais que signifie Noël pour une non croyante telle que moi et pourquoi y suis-je si attachée ? Je ne peux l’expliquer rationnellement, je pense que ma nature introvertie fait de cette période où l’on profite de son intérieur et où on le pare de mille lumières me convient parfaitement. J’aime le thé, j’aime le chocolat chaud, j’aime les polars, j’aime les contes, j’aime le bruit de mon poële, j’aime le kitsch de Noël. Sans doute suis-je encore bien connectée avec la fascination enfantine éprouvée devant le sapin, les devantures enchanteresses des magasins, les vitrines des cafés et boutiques décorées à la main par des artistes. J’ai au fond du cœur l’espoir l’espoir de m’éveiller dans une ambiance feutrée, signe qu’il a neigé. Regarder et lire des histoires réconfortantes, prendre le temps d’écrire des cartes de vœux, dire des mots doux. J’aime à me promener dans les villages à la nuit tombée et admirer la façon dont certains transforment à coups de leds leurs maisons/jardins en tableaux lumineux. J’aime me rendre au cinéma, enfiler gants et bonnet pour aller ensuite boire un verre dans un café en ville avec des amis.

Point de tout cela cette année et j’ai eu du mal à entrer dans la période. Je me force d’habitude à attendre le 1 décembre pour faire mon sapin. Cette année, je n’avais pas le feu sacré en moi, mais je l’ai fait quand même et heureusement. J’ai plus que jamais besoin de magie, même si je suis la seule à en profiter. Les flammes dansantes, le scintillement, le feutre doré me réchauffent l’âme. Un Noël minimaliste mais réussi. Une maman qui se donne à fond aux fourneaux pour un menu 100 végétarien et qui fait la part belle au circuit court. Un bon jeu de société (mais pourquoi ne joue-t-on pas pendant l’année ?), une balade dans les bois pour prendre un peu de soleil sur la rétine et de l’air frais et vivifiant, des câlins félins, une lecture réconfortante sans prise de tête. Je pense que c’est cela Noël pour moi, un retranchement vers l’intérieur qui permet d’envoyer de l’amour à l’extérieur, des traditions réconfortantes et une lucarne d’où mon enfant intérieur me fait coucou et me dit de ne pas la perdre de vue.

Cette année, c’est tout au long de l’année que, beaucoup privée de tout, j’ai reçu de l’amour à la pelle. Par messages, lettres, vidéos, câlins virtuels ou réels (lorsque cela était permis ou raisonnable), d’amis, de collègues, d’enfants, d’adultes, de la famille ou d’inconnus. J’ai été touchée en plein cœur à de multiples reprises et je me sens le cœur gonflé. Cela a rendu le second confinement d’autant plus dur. Je crains un peu les mois qui arrivent, car ils n’auront pas Noël et seront long. Et mon cœur est si plein. Mais dans deux jours, on commence à vacciner ici. Serait-ce donc cela notre cadeau de Noël. Espérons le…

Je vous souhaite à tous un Joyeux Noël, quoi que cela puisse signifier pour vous…

Bilan culturel de novembre

Novembre déjà… A dater de ce mois, j’ai décidé d’alléger mes bilans. Je me dis qu’ils sont parfois trop long et que j’y mets beaucoup d’infos, comme des résumés, qui sont disponibles à un click. Je vais donc me concentrer davantage sur mes coups de cœur et les choses plus insolites que je découvrirais.

Au rayon des séries, je ne vais par exemple pas disserter sur l’excellent Jeu de la Dame (the Queen’s Gambit), qui est désormais la mini série la plus regardée de netflix. Je ne suis pas originale, j’ai beaucoup aimé. Moi aussi avant de dormir, j’essaie de visualiser le manche de ma guitare comme Beth le fait avec son échiquier dans l’espoir de devenir une virtuose. La drogue et l’alcool en moins 🙂

J’ai aussi commencé The Crown, je ne sais pas pourquoi j’ai attendu si longtemps. J’arrive déjà à la fin de la saison 3 et, sans surprise, j’adore. Les acteurs sont stupéfiants. La troisième saison est déstabilisante puisque les acteurs changent tous puisque chaque saison narre une dizaine d’années de règne. Ils ne ressemblent pas tous à leurs prédécesseurs, mais l’accent, le phrasé et la gestuelle sont tellement travaillés à l’extrême que cela ne m’a pas dérangée. J’adore en apprendre davantage sur la grande Histoire et, au-delà du fait que c’est bien évidemment romancé, les personnages sont fascinants. Cette schizophrénies entre la femme et la reine. Les personnalités étouffées par le devoir. Les dilemmes et la solitude. The Crown est avant tout un portrait de famille passionnant. Mention spéciale pour moi aux épisodes qui parlent des amours contrariées de la Princesse Margaret et de l’enfance du duc d’Edimbourg et du Prince Charles, mes préférés jusqu’ici.

Helena Bonham Carter jouera la Princesse Margaret dans la saison 3 de The  Crown | Premiere.fr
Helena Bonham Carter et Vanessa Kirby, deux sublimes princesses Margaret

Complètement absorbée par ces deux séries, il me semble que je n’ai vu qu’un seul film The Bookshop. Il n’est pas du tout feel good comme on pourrait s’y attendre. J’ai aimé (Angleterre + librairie : combo sûr), sans être bouleversée.

Suite à ma lecture des Désorientés d’Amin Maalouf, un des coups de cœur de cette année dont j’ai parlé ici, j’ai regardé deux documentaires proposés par Arte sur l’histoire compliquée du Liban et de la région alentours. Cela m’a bizarrement donné envie d’y aller, je me suis sentie extrêmement touchée par ces destins brisés, ce pays de lumière sans cesse ravagé, ces personnes poussées à l’exil.

Au niveau littéraire, j’ai lu Journal d’un Vampire en pyjama de Mathias Malzieu (le chanteur du groupe Dyonisos par ailleurs pour les connaisseurs). Il s’agit du journal de bord de son hospitalisation alors qu’on lui détecte une grave maladie auto immune et qu’il frôle la mort. Ca se lit vite, c’est poétique et plein de douceur, bien qu’un peu « niais » pour moi par moments.

J’ai également dévoré le 4° volume de la série Chronique des Clifton, Juste retour des choses de Jeffrey Archer. C’est une lecture facile et agréable, mais on n’est pas sur du Jonathan Coe.

J’ai lu deux bandes dessinées de la talentueuse Liv Strömquist « L’origine du monde » et « la rose la plus rouge s’épanouit » ». Il s’agit de vulgarisation comico tragique féministe je dirais. En tout cas, l’auteure est étiquetée féministe. Je n’y ai pas vu de militantisme, mais effectivement, le premier traite de la représentation et des violences faites au sexe féminin (l’organe) et le second s’interroge sur pourquoi les gens ne savent plus tomber amoureux et se laisser aller à vivre intensément leurs sentiments. Cela m’a fait sourire et m’a aussi rendue triste, mais j’y reviendrai. Quoi qu’il en soit, je vous recommande chaudement les ouvrages de Liv Strömquist. Pour ma part, je compte bien lire « les sentiments du prince Charles ».

La Rose la plus rouge s'épanouit, de Liv Strömquist : décortiquer l'amour  dans ses moindres détails - Missives

Enfin, j’ai lu le superbe roman de Pierre Lemaître « au revoir là haut ». Je ne sais s’il est besoin de le présenter. On m’a prêté ce livre, dont j’avais entendu parler (aussi parce qu’Albert Dupontel en a tiré un film) mais vers lequel je ne serais sans doute pas allée de moi-même. Je me suis complètement laissée emporter par l’épopée de ces deux anciens poilus au sortir de la Grande Guerre, où l’un a perdu la moitié de son visage en sauvant la vie de l’autre. Encore une fois, sont réunis ici des ingrédients qui font souvent que j’aime un roman : l’histoire (ici on j’en ai appris pas mal sur le sort des démobilisés de l’après guerre, souvent laissés pour compte alors que seuls les morts étaient élevés au rang de héros), des personnages très touchants et un brin fantasques qui donnent un côté malgré tout « léger » à l’histoire. J’ai commencé à regarder le film de suite après, mais je n’ai pas accroché et je ne l’ai pas encore terminé. Le roman est, je pense, amené à devenir un classique du genre.

Je dois encore mentionner dans ce bilan une dernière chose. Ce n’est ni un film, ni une série, ni un roman, mais un « programme ». Ce n’est pas une application à proprement parler mais cela se passe sur internet. Il s’agit de « Mémorable », une initiative du journal Le Monde qui permet, selon leurs termes, de « cultiver votre mémoire de façon ludique et personnalisée et d’approfondir vos connaissances ». Là aussi j’en reparlerai surement car je suis conquise avec mes cinq leçons par semaine et je me suis abonnée pour 6 mois. Toutes les infos ici, où vous pourrez également tester gratuitement le programme durant une semaine.

Voilà, un bilan plus littéraire cette fois-ci. J’ai eu du mal à me résoudre à reconfiner cette fois-ci et je dois dire que dans les moments difficiles de ma vie, la lecture m’apporte toujours un grand réconfort. Comme je le dis souvent, lorsqu’on est en compagnie de bons auteurs et personnages, on n’est jamais seul ni mal accompagné. J’espère que vous aussi vous parvenez à illuminer les obscures soirées de ce début d’hiver avec de belles découvertes.

3 séries Netflix à voir en décembre

Avant mon bilan de novembre et sans attendre celui de décembre (parce qu’alors il sera trop tard), voici trois idées de séries à regarder au chaud sous un plaid :

  • « Virgin River », dont la saison 2 vient de sortir et dont j’avais parlé ici. En réalité, je dirais que c’est plutôt une série d’automne, mais netflix la fait sortir fin novembre. Si vous aimez les séries doudou, qui  mettent en scène des petites communautés rurales avec de beaux paysages et bien sûr une touche de romantisme, dirigez-vous vers Virgin River.
Is Virgin River Renewed for Season 3? - Virgin River Season 3 News
  • « Le Noël de trop », une mini série allemande en 3 épisodes, qui, pour une fois, a un homme pour personnage principal. Humour, secrets de famille et un soupçon de romance ici aussi. Les européens se mettent aux séries et films de Noël et c’est moins mièvres, bling bling et convenu que les productions américaines. Je viens de le regarder en deux jours et je valide.
Le Noël de trop - Série TV 2020 - AlloCiné
  • Et bien sûr, j’attends avec impatience de retrouver les aventures de Johanne, l’héroïne norvégienne de « Home for Christmas », un de mes coups de cœur de l’an dernier, donc j’avais parlé . La série s’était terminée sur un cliffhanger de maladeeeee et je me réjouis. Je pense que ça sort le 18 décembre. Ici aussi ambiance de Noël mais avec des personnages imparfaits, voire foireux, et en tout cas pas superficiels et parfaitement brushés sous la fausse neige. Parfait pour les derniers jours avant Noël.
Netflix vient de dévoiler la bande-annonce de sa série Home For Christmas  saison 2 | So Busy Girls

D’autres articles suivent. J’ai un peu délaissé le blog durant ce deuxième confinement, mais j’ai globalement eu du mal à me recentrer sur moi, mes projets et mon équilibre. C’est chose faite et j’ai plein d’idées alors à bientôt.

Quant à vous, si vous avez les tuyaux qui sortent un peu du schéma des téléfilms américains, je suis preneuse…