« Le chateau d’Eppstein » d’Alexandre Dumas

Une fois n’est pas coutume, je change drastiquement de registre pour parler d’un livre méconnu d’un grand auteur classique. Il s’agit à nouveau ici d’un roman que l’ont pourrait classer dans la catégorie du conte gothique. J’ai déjà parlé de ce genre que j’affectionne ici. Je dois avouer que j’ai eu un peu de mal avec certains passages du livre qui se trainent en longueur. Il n’y a vraiment pas beaucoup de rebondissements et l’on passe beaucoup de temps dans les pensées du jeune baron d’Eppstein. Les passages fantastiques sont néanmoins sobres et captivants. Alexandre Dumas réussit à nous faire frissonner dans la fameuse chambre rouge qui communique avec la crypte. Et bien sûr, je ne vais même pas me permettre de commenter la qualité de l’écriture.

J’ai été surprise et contente de découvrir Alexandre Dumas d’une autre façon. Adolescente, j’avais dévoré ses romans de cape et d’épée « Les trois mousquetaires » et « Vingt ans après », ainsi que « La Reine Margot ». Ce sont selon moi des classiques intemporels et je pense que des générations d’adolescents pourraient encore se passionner pour ces romans historiques, épiques, mêlants intrigues amoureuses et récits de capes et d’épées. Celui ci était plus confidentiel, à part dans la bibliographie de Dumas, mais néanmoins très intéressant, poétique même. Si j’ai le temps, j’aimerais un jour découvrir également « Le Comte de Monte Cristo », qui compte lui aussi beaucoup de fans. Et vous, avez vous lu Dumas?

« Kérozène » d’Adeline Dieudonné

Cela faisait des mois, voire des années que je me disais qu’il fallait que je lise Adeline Dieudonné, jeune autrice belge dont le premier roman « la vraie vie » a fait un carton. Je n’ai pas attaqué son premier roman, mais le deuxième « Kérozène » (pour info, elle vient d’en publier un troisième « reste »). Eh bien j’ai été agréablement surprise ! Dans le sens où cela m’a fait sortir de ce que je lis habituellement. Son roman, dont je vous insère la quatrième de couverture est constitué de courts chapitres consacrés chacun à un personnage (il y a même un cheval) qui vont se retrouver sur la même aire autoroute que les autres par une étouffante soirée d’été.

On est ici dans un roman choral sans l’être. Il n’y a pas de grande histoire qui les lie tous, mais plutôt une série de concours de circonstances absurdes, cocasses, cruels et parfois glauques… Ames sensibles s’abstenir, ou pas… Je ne suis pas fan du langage cru, mais ce mix à mi-chemin entre « striptease » (les belges comprendont) et Tarantino m’a au départ un peu choquée et finalement beaucoup fait rire, au point d’en lire des extraits à voix haute à mon amoureux (qui s’est demandé ce que je lisais, moi, fan de séries en costume). La plume d’Adeline Dieudonné m’a convaincue, j’ai dévoré ce roman et les deux autres vont certainement rejoindre ma pile à lire prochainement !

« Bournville »-« Le Royaume Désuni » de Jonathan Coe

En cette semaine post-couronnement, il est très opportunément question d’un de mes auteurs favoris, j’ai nommé Jonathan Coe, dont j’ai lu le dernier roman « Le Royaume désuni ». Je l’ai lu en anglais, langue dans laquelle il est intitulé « Bournville », du nom d’une ville, ou plutôt une cité-jardin,  entièrement construite par une communauté Quaker à la fin du 19° siècle pour abriter la fabrique de chocolat « Cadbury » et ses employés.

Le roman est structuré en un prologue et 7 chapitres qui suivent les personnages d’une même famille et leur entourage alors qu’ils vivent de près ou de loin les grands évènements de l’histoire anglaise de 1953 (couronnement d’Elizabeth) à mai 2020 (75° anniversaire de la libération) en passant par la victoire à la coupe du monde de 1966, disputée à domicile. Que dire ? Ce roman est à la fois une saga familiale, un récapitulatif historique, une réflexion sur l’identité anglaise et son rapport à l’Europe et à la Monarchie (des thèmes chers à Jonathan Coe et exploités dans presque chaque roman), une critique de la vie politique et diplomatique et une galerie de personnages savoureusement croqués, juste assez cocasses pour nous amuser et pouvoir rester totalement réalistes. On s’y retrouve baladé à toutes les époques, des rues de Londres, à la banlieue de Birmingham, sans oublier de faire un détour par le Pays de Galles. On y apprend également pourquoi le chocolat « Cadbury », emblématique de son pays, ne s’est jamais dégagé de marché outre-Manche (alors qu’il est très bon !). Et enfin, on y croise en caméo d’autres personnages de l’univers de Coe. Si ce roman ne fait pas partie de la saga de la famille Trotter (comme Le cercle fermé, Bienvenue au club et Le cœur de l’Angleterre), on y trouve des allusions à des membres de la famille et également un cross over avec « Expo 58 ». Cela m’a donné envie de relire tous ces romans dans l’ordre tant le souci du détail est poussé loin. Jonathan Coe adresse sans cesse des clins d’œil au lecteur et à ses personnages fétiches.

Comme vous l’aurez compris, j’ai adoré ce roman qui a fait vibrer mon cœur d’amatrice de culture britannique. Il m’a amusée et il m’a instruire. Il m’a émue et m’a donné envie de voyager et de lire encore davantage. Et, soyons francs, c’est déjà pas mal ! Vivement le prochain roman de Jonathan !

« Trio » de William Boyd

Bonjour à toustes, je vous reviens avec un roman anglais intitulé « Trio » de William Boyd. J’avais commencé ce livre en été. Je n’avais pas pu le finir et ce pour des raisons indépendantes de sa qualité. J’ai pris un risque avec lui, je l’ai repris là où je l’avais laissé, sans relire les 100 premières pages déjà lues. Défi relevé : je lui ai fait honneur en quelques jours et je n’ai globalement pas eu trop de mal à raccrocher à l’histoire.

Le trio dont il est question ici, n’est pas un trio amoureux, mais un trio de solitudes. Des personnages qui gravitent autour ou sont au centre d’une production cinématographique dans les années 60 : la femme du réalisateur qui se rêve écrivaine et se noie dans l’alcool, le producteur qui a toutes les peines du monde à ne pas se faire entuber par ses associés tout en se débattant avec son homosexualité longtemps refoulée et la jeune star américaine qui tente de tourner la page d’un mariage toxique et cherche l’amour et un second souffle en Angleterre. Ces personnages se croisent finalement assez peu, mais gravitent dans les mêmes cercles.

J’ai beaucoup aimé ce roman qui conjugue des qualités de narrations à des aspects qui me plaisent en tant que lectrice :

  • Les années 60 et le monde du cinéma et des artistes est dépaysant et donne envie de revoir ses classiques
  • Des personnages un peu pathétiques, énervants parfois, mais attachants la plupart du temps et qui vont tous trois devoir faire des choix et entrer en transformation au cours du roman, avec des issues diverses. Le monde intérieur de chacun est si bien développé qu’il est facile de se mettre dans leur peau
  • Une écriture dynamique pour former un tout cohérent
  • De jolies références et réflexions sur ce qu’est être acteur, écrivain, ou travailleur de l’ombre.
  • Du suspense car vraiment on ne sait pas comment chacun va se dépatouiller avec son sac de nœud
  • Une bonne dose d’humour et de situations cocasses sans être grotesques.

Si vous êtes sensibles à ce que j’énumère ici et que vous avez envie de quelque chose de bien écrit et typiquement british – du fond et un vrai questionnement existentiel avec ce qu’il faut de lumière et d’humour – je vous conseille vivement ce roman. Avez-vous déjà lu William Boyd ?

« Succès mortel » de Miranda James

Cette semaine, je reviens avec la lecture d’un nouveau cosy mystery sélectionné pour moi par cube. Il s’agit du premier tome de la série « le chat du bibliothécaire », intitulé « succès mortel ».

Cette série n’est pas anglaise, mais américaine. Je l’ai préférée à « petits meurtres à Endgame » car elle respecte les critères du genre : une petite communauté, des lieux réconfortants (la maison du narrateur, les librairies, la bibliothèque), la présence d’un animal (un Maine Coon, coqueluche de la ville) et, bien entendu, du mystère et un enquêteur non professionnel. J’avais un peu senti venir le dénouement, mais l’intrigue était tout de même bien ficelée.

Je ne sais pas si je lirai d’autres tomes de cette série car ce roman n’arrive pas à la hauteur de ce que j’ai lu de mieux dans le genre, à savoir la série « Les détectives du Yorkshire » de Julia Chapman. Ce fut néanmoins une lecture agréable et rapide, parfaite avec un mug de thé le weekend.

« Seule en sa demeure » de Cécile Coulon et le roman gothique en général

Dernièrement, j’avais envie de lire un auteur français, alors j’ai demandé à La Kube de m’aider. Je ne voulais pas un roman parisien, pas un roman nihiliste, mais une belle langue non traduite et j’ai reçu « Seule en sa demeure » de Cécile Coulon. Cécile Coulon a une biographie impressionnante pour ses 32 ans (8 romans publiés, un recueil de nouvelles, 4 recueils de poésie, un ouvrage jeunesse, une pièce de théâtre notamment) des cheveux blond polaire et elle est marathonienne !

A la réception, la couverture et la quatrième de couverture m’ont immédiatement fait penser à l’un de mes romans favoris, « Rebecca » de Daphné du Maurier (ma chronique de 2018 ici), un classique de la littérature dite gothique, paru en 1931. Je me suis dit que les similitudes étaient frappantes, mais qu’un ouvrage aussi encensé ne pouvait pas être une simple resucée. Et je n’ai pas été déçue. J’ai d’abord été désarçonnée. L’histoire se déroule au XIX siècle et est écrit à la manière des romans de l’époque. La langue est soutenue sans être lourde et on est immédiatement plongés dans l’ambiance de la famille d’Aimée puis au domaine de son époux, situé au cœur de la Forêt d’Or. L’atmosphère est lourde et enivrante, les descriptions finement ciselées. J’ai lu ce livre en trois jours, je pense que j’ai passé la moitié du temps sur les 100 premières pages mais les 200 suivantes (et dernières) ont couru sous mes yeux. Car une fois le décor planté, la qualité de l’écriture ne faiblit pas mais l’intensité du suspense ne cesse de croître. J’ai adoré ce livre, j’ai échafaudé des hypothèses (fausses) et, c’est certain, je lirai d’autres livres de cette autrice.

Pour ceux et celles qui se demanderaient ce qu’est un roman gothique (et pour moi celui-ci en est un très réussi), voici l’article de wikipedia. Mais en gros les caractéristiques du gothique (qui n’est pas forcément paranormal, même si des éléments d’horreur et de paranormal peuvent s’y retrouver, comme chez Edgar Allan Poe) sont :

  • Un lieu chargé d’une atmosphère inquiétante, voire une nature hostile, qui deviennent des personnages à part entière (la forêt d’Or et le domaine Marchère chez Cécile Coulon, le domaine de Manderley et les falaises de Cornouailles chez du Maurier par exemple)
  • Des personnages de jeune femme persécutée/malade ou prise au piège, de personnages empreints de religiosités, qui ont souffert, des bandits, des domestiques qui exercent une emprise, etc…
  • Des thèmes tels que le secret honteux qui hante les vivants, le surnaturel, les unions interdites, le pacte, la fuite impossible…

Voilà, j’espère vous avoir envie de découvrir ces auteurs d’autrefois (du Maurier et Poe) ou Cécile Coulon si vous voulez frissonner en sortant des sentiers battus du polar que nous connaissons tous et que je ne dédaignerai jamais. J’ai dans ma pile de livres à lire un autre roman qualifié de « gothique » et signé Alexandre Dumas. Je m’y lancerai bientôt. J’ai été très étonnée de découvrir qu’il s’était essayé au genre…

« American Predator » de Maureen Callahan et quelques réflexion sur les contenus « True Crime »

La chronique d’aujourd’hui concerne un ouvrage « True crime », un genre très à la mode et controversé car accusé de glamouriser la violence et les auteurs de violence, surtout malheureusement à l’encontre des femmes. Moi-même je consomme ce contenu, mais je suis néanmoins interpellée par cet attrait et notamment la polémique autour de productions netflix, telles que « You » et « Dahmer ». L’une est une fiction, l’autre une série inspirée de faits réels et je ne les ai regardés ni l’un ni l’autre. Je pense que j’étais un peu à saturation et que le fait que j’ai pu abondamment lire combien le public trouvait les protagonistes beaux, attirants et suscitant l’empathie m’a un peu effrayée. Penn Badgley (qui campe le personnage principal de « You ») et Evan Peters (tour à tour érigé en sex symbol par certains et accusé d’être trop sexy pour incarner un tueur en série par d’autres) ont je pense eux-mêmes déclaré ressentir un certain malaise vis à vis de communautés de fans fantasmant sur les personnages qu’ils incarnent. Je ne sais pas quel est votre avis à ce sujet ni si vous en avez un, mais c’est une question qui me travaille. Le féminicide est enfin en passe de devenir un sujet politique et en même temps, j’ai le sentiment que tout une industrie en tire profit et que nous, public, femmes et hommes, sommes en quelque sorte fascinés par ces crimes.

Pour en revenir à l’ouvrage dont je voulais parler aujourd’hui, il relate la quête de divers agents des forces de l’ordre afin d’arrêter le ravisseur d’une jeune fille, dont on va rapidement s’apercevoir qu’il a déjà tué auparavant et pas qu’une seule personne. Il s’agit d’Israel Keyes et ce n’est pas un suspense car l’affaire a fait grand bruit et ses méthodes et sa préparation (il voyageait beaucoup et disséminait des « kits de meurtres » dans différents Etats pour n’y revenir commettre un méfait que des mois ou des années après) sont assez glaçants. Cet ouvrage est aussi haletant qu’écoeurant parfois. L’enquête est soignée et l’autrice a dû visionner les vidéos de la police et interroger les agents durant des heures et des heures pour nous livrer un résultat aussi complet. La jeunesse de Keyes est également documentée abondamment et donne des pistes pour comprendre l’horreur puisque, comme la plupart des tueurs en série, on découvre sans surprise qu’il n’a pas bénéficié d’une vie familiale « équilibrée » et favorisant le bon développement d’un enfant. Au final un ouvrage modèle du genre, assez malaisant, mais, pour en revenir à ce que je disais plus haut, c’est sans doute à considérer comme une réussite. Pour ma part, je pense que je vais m’écarter un peu de ce type de contenus et en revenir à des polars et enquêtes de pure fiction (un nouveau Lars Kepler est sorti et cet auteur fait partie de mes favoris) car je me rends compte que le suspense me plait et me détend, mais que j’ai de plus en plus tendance à être écoeurée face aux histoires de tueurs réels.

Nouvelles Ardentes de Jean-Yves Buron

Aujourd’hui, je vous présente une lecture du terroir, celle du recueil de nouvelles de Jean-Yves Buron. Cela faisait un moment que j’étais tentée par cette lecture et j’ai finalement craqué lorsque j’ai trouvé l’ouvrage dans la librairie indépendante du coin de ma rue « L’Oiseau Lire ».

J’ai dévoré ce recueil en quelques heures. Je n’ai pas l’habitude de lire des nouvelles car je reste souvent sur ma faim, mais le fait d’avoir pour cadre commun la ville de Liège m’a donné une impression de microcosme même si les 5 premières nouvelles dépeignent des univers totalement différents et si le style d’écriture est éclectique. Dans chaque nouvelle, on retrouve néanmoins des éléments récurrents : la transmission des ambitions de justices sociale et écologique de l’auteur, une dose agréable d’histoire du patrimoine (on sent l’historien amoureux de sa ville) ainsi qu’une touche plus ou moins importante de surnaturel ou en tout cas de décalé. Un hommage poétique à Boris Vian dans « Lettre à ma fille » m’a également touchée. En lisant la dernière nouvelle, j’aurais aimé qu’elle soit un peu plus développée, mais c’est sans doute parce que je ne suis pas habituée aux formats plus courts.

Je ne regrette pas ma lecture et cela m’a donné envie de soutenir davantage d’auteurs de ma région qui s’engagent dans une démarche d’auto-édition.

Petits meurtres à Endgame d’Alexandra Benedict

Petite lecture complètement hors saison. Je l’ai vu partout partout sur mon instagram durant la période de Noël, j’ai fini par le lire en février et voilà seulement que je livre mon avis. J’abandonne toute idée de cohérence.

Alors celui-ci il cochait aussi toutes les cases de ce qu’on attend d’un cosy mystery de Noël : la campagne anglaise, une demeure familiale mystérieuse, au moins un meurtre, des énigmes, des descriptions culinaires et un arbre généalogique au début du roman. Malheureusement, j’ai été déçue. J’ai trouvé cette histoire de famille à la fois trop tordue et trop prévisible. Je ne vais pas m’étendre sur ce qui était prévisible car beaucoup de gens ont aimé et n’ont peut-être pas vu venir la fin. Mon feeling et mon avis n’engagent que moi. J’ai trouvé qu’il y avait trop de meurtres, pas assez de cosy (et pas suffisamment bien écrit pour que cela devienne un vrai polar), trop d’invraisemblances alors que les idées de départ (les énigmes) étaient bonnes. Il y a beaucoup de bonne volonté à vouloir moderniser le genre en introduisant des personnages issus de la communauté LGBT. Tout va trop vite et au final l’ambiance est malsaine. Bref, j’ai été déçue, probablement parce que j’en attendais beaucoup, j’attendais sans doute un « Testament à l’Anglaise » (le meilleur de Jonathan Coe) version cosy mystery. Je serais vraiment curieuse d’avoir l’avis de personnes qui ont lu ce roman, qu’est-ce qui vous a plu ? Déplu ? Je me sens presque mal de ne pas l’avoir apprécié et je ne suis personne pour critiquer la plume d’un(e) autre, mais je ne peux par dire autre chose.

Dans le même style, j’ai nettement préféré les deux volumes des « détectives du Yorkshire » (de Julia Chapman) que j’ai eu l’occasion de lire, « Agatha Raisin » (l’une des deux séries de cosy mysteries de M.C. Beaton) , « le cercle des derniers libraires » (de Sylvie Baron qui importe le genre en France) ou encore « le murder club du jeudi » (Richard Osman). Pour les amateurs, Caroline, de la chaine et boutique Caro from Woodland, a fait une vidéo assez complète sur le sujet. Vous pouvez la retrouver ici. Pour ma part, je pense que je lirai volontiers d’autres tomes des détectives du Yorkshire, c’est la série qui m’a le plus convaincue.

Super Hôte de Kate Russo

Nouvelle box Kube, nouvelle lecture, nouvelle chronique.

Cette fois, j’avais choisi de recevoir une des lectures chroniquée par les trois fondateurs de Kube (soit on donne des instructions soi-même, soit on demande à recevoir l’un des livres qu’ils recommandent chaque mois).

Résumé : Bennett Driscoll avait jadis un nom dans le monde de l’art londonien. Depuis que sa femme l’a quitté et que sa fille vole de ses propres ailes, il a décidé de mettre en location sur AirBed sa maison devenue trop grande pour lui. Pas loin de devenir accro aux commentaires laissés sur le site par ses hôtes, Bennett, à cinquante-cinq ans, est retranché dans l’atelier au fond du jardin avec la nette impression de faire du surplace. Est-ce l’image d’Alicia, par la fenêtre, qui le renvoie à sa propre solitude ? Celle d’Emma à ses obsessions et à ses angoisses d’artiste ? Ou celle de Kirstie à son incapacité à rebondir ? Sa rencontre avec Claire, serveuse dans un bar à vins de Soho, est peut-être l’occasion de faire un pas en avant ; encore faut-il lui expliquer pourquoi il est un étranger dans sa propre maison. Dans ce roman au sarcasme et à la liberté de ton savoureux, Kate Russo nous fait presque oublier, par sa légèreté, la profondeur des maux qu’elle dépeint.

Ce livre cochait plein de cases a priori : un personnage d’artiste, un questionnement existentiel, Londres… En plus la couverture m’avait aussi séduite. Au final, j’ai bien aimé mais sans plus. C’est très bien écrit et là n’est pas le problème, mais j’ai été un peu frustrée par le fait que l’autrice nous présente des personnages féminins bien dessinés et vivant un moment charnière de leur vie pour ensuite les zapper lorsqu’elles quittent la maison de Bennett. J’aurais aimé connaitre la suite de leur histoire, les choix qu’elles allaient faire, la façon dont chacune allait se reconstruire. Finalement, elles m’intéressaient autant sinon davantage que Bennett qui est également un personnage sympathique mais dont les choix m’ont parfois laissée perplexe. Au final une bonne lecture détente, mais pas de coup de cœur.