Un été en Belgique

Comme il fut différent du dernier été, cet été. Bien sûr, la vie est actuellement différente pour tout le monde, mais l’été dernier avait été particulier. Un été de grâce. Un été détendu. Un été de voyages. Un été qui s’étirait. Cet été, j’ai rapidement renoncé à mon voyage en Italie. Je n’allais pas pouvoir voir les gens que je voulais sur place. Je n’avais pas envie d’arpenter Florence masquée. Je n’avais pas envie de participer à la recrudescence de l’épidémie. Et il m’en coûte. Car, alors qu’avant l’été dernier, je n’avais pas été en Italie depuis 8 ans, ce voyage a été un électrochoc. Je n’envisage plus ma vie sans cette connexion régulière avec ce qui est ma deuxième terre, celle qui m’a vue devenir adulte et qui m’a révélé tant de secrets sur moi-même.

Se souvenir de quoi j’étais capable…

Cet été, je l’ai passé en Belgique. Je suis, et c’est un paradoxe vu ce que je viens d’énoncer, de ces personnes qui ne pensent pas qu’il faille absolument partir. Je crois qu’il est important si on le veut, de pouvoir feuilleter le monde et je suis attachée à certains chapitres. Cependant, je ne me reconnais pas dans cette course (du moins c’est ainsi que je la perçois) à partir toujours plus loin et à visiter un maximum de destinations. Comme pour le reste, je suis slow. J’aurai tendance à retourner dans les endroits où je me suis sentie bien, au détriment de nouvelles destinations, et à y passer du temps. Apprendre un peu la langue si possible, m’y laisser vivre.

Mais revenons à la Belgique. Cet été, j’ai découvert des endroits verdoyants. Je suis allée aux jardins d’Annevoie et au château d’Hélécine. J’y ai admiré des fontaines et un paon en pleine parade nuptiale. Je suis allée nager à Bütgenbach, j’ai dépassé ma peur des eaux troubles et sauvages et je me suis immergée dans le plaisir de communier avec la nature.

Annevoie
Hélécine
Bütgenbach
Reihardstein

Cet été, j’ai profité des jardins et piscines de mes amis. Je me suis gavée de l’amour de ma filleule et de sa sœur. J’ai été une marraine comblée. Je les aime tant et je suis bien rétribuée je dois dire.

Eijsden

Cet été, j’ai perdu un être cher. Une grand-mère, une marraine. Un départ qui a ravivé une ancienne blessure, mais qui est somme toute une délivrance. Une tristesse, de la nostalgie et un apaisement. Pour elle qui était lasse. Pour nous qui la voyions vivoter. La personne que j’avais connue n’était finalement plus là depuis longtemps.

Seraing

Cet été, j’ai passé du temps avec une personne chère à mon cœur qui vit une épreuve difficile et se prépare à un dur combat. J’ai passé des après-midis à profiter de sa sagesse, à marcher avec elle en me connectant à l’essentiel, à relativiser mes soucis sans les juger. A me découvrir à moi aussi une forme de maturité étonnante.

Pays de Herve

Cet été, j’ai lu chaque jour. J’ai écrit aussi. Un peu moins régulièrement pour le blog. Un peu plus sauvagement dans des fichiers secrets. Une soirée aussi dans un atelier d’écriture du mot qui délivre. J’en parlerai peut-être lors d’un autre article.

Cet été, je me suis offert un appareil photo et j’ai capturé. Je me suis prise au jeu de poser aussi. Chercher la lumière. Devenir figurante pour la nature. M’accorder le droit d’être jolie à défaut de me trouver belle.

Cet été, j’ai acheté les produits des petits producteurs de ma région. Je me suis prélassée dans un hamac. J’ai décidé de faire de la guitare. J’ai répété, sans relâche. J’apprends à chanter, je découvre ma voix, j’essaie de l’accepter. De prendre confiance et d’oser tout lâcher. Je me suis perdue et retrouvée.

Cet été, j’ai moins couru. J’ai tenté le yoga. J’ai médité. J’ai escaladé aussi, pour la première fois depuis 20 ans je pense. J’ai eu mal aux bras, ce qui veut dire que je manque de technique. J’ai hâte de continuer, de me dépasser, d’épouser les parois et d’aller plus haut. Car, qui sait, l’été prochain…

Cet été, il est passé en un éclair et le voici maintenant indien. Cette semaine, nous entrerons dans ma saison préférée, l’automne. Nous l’accueillerons sous une température absolument anachronique. Plaisante sans doute, mais inquiétante. J’ai pour ma part hâte de rallumer les bougies, d’apprendre mes premiers accords, d’arborer mes ocres et mes rouilles, d’entendre craquer le sol sous mes bottines. Bye bye summer of 2020 !

Et vous, comment a été votre été ? Aimez-vous l’automne ?

Instantanés et plaisirs de juin

Bonjour à tous,

une des satisfactions de ce mois de juin a été pour moi de me délester d’un peu d’argent sagement économisé durant le confinement afin de m’offrir un nouvel appareil photo. J’étais de plus en plus frustrée par la qualité de mes clichés. Certaines de mes photos de vacances de l’an dernier étaient vraiment médiocres et impossible de capturer une scène nocturne de qualité. Il s’agit du Canon G7x Mark ii. Nous apprenons encore à nous connaitre, mais rien qu’en mode automatique, je constate déjà une différence énorme par rapport à l’ancien et à l’ipad.

J’ai donc décidé de partager certaines de ces images, associées à de bons moments offerts par ce mois de juin…

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Petite / Nala

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Léo

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Billie

Mes amis, mes amours, les chats… Ceux et celles qui m’ont à plusieurs reprises aidée à survivre au manque d’affection occasionné par la privation de câlins, mains qui se touchent, caresses et autres plaisirs que la créature tactile que je suis aime à prodiguer et recevoir des gens qu’elle aime. Je n’oublie pas ce qu’ils ont fait pour moi, même si l’un des trois est un(e) fameux(se) fourbe, devinerez vous lequel?

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Cette passiflore, sublimée par le mode macro, dans le jardin d’une amie. Une fleur atypique et associée à l’apaisement. Une amie dotée des mêmes qualités. Une amie qui voit mon âme et la comprend, précieuse et bienveillante.

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Ces jolies fleurs sauvages dans un carré de pelouse laissé sauvage par ma maman, afin d’accueillir les abeilles et de faciliter la pollinisation du potager. Un cliché simple mais profondément satisfaisant pour moi qui apprécie autant la netteté de certaines fleurs, mises en valeurs par le fond un peu flou de l’image.

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Cliché d’un soir proche du solstice. Un soir passé avec une amie dans une prairie familiale, à contempler la vue en parlant à coeur ouvert… Un soir où tout redevient possible. Je sais qu’il y a une tâche mauve sur cette photo, je ne me l’explique pas, c’est la seule fois que c’est arrivé mais j’aime tellement le reste que j’ai tout de même décidé de la poster.

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Autre crépuscule dans un verger découvert au coeur de la ville. La découverte est parfois au bout du chemin. Une soirée à répéter en plein air et ensemble. Une soirée passée à renouer avec la passion de jouer, d’échanger et de partager un projet.

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Concentré de mignonnerie

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Le château d’Annevoie lors d’une promenade dans ses jardins aux multiples bassins et fontaines…

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Je vous recommande la visite de ces jardins, non loin de Namur. Il y avait peu de monde et après un pique nique avec des amis en bord de Meuse, nous y avons passé un joli moment, entre rires et poésie.

A bientôt pour de futurs coups de coeur, j’espère que vous savourez également les petits bonheurs que la vie met sur votre chemin.

La fin de l’été…

Après-demain, je reprendrai le chemin du travail. Après 4 semaines. La première fois je pense que je m’octroyais 4 semaines d’affilée. Et j’ai bien déconnecté, j’en ai même oublié le mot de passe de notre agenda commun à mes collègues et moi. Je ne m’y suis pas connectée durant 4 semaines, mais hier, j’ai ressenti le besoin de voir ce qui m’attendait. Ca va. Je prendrais bien 6 mois de congé sabbatique là tout de suite, mais je sais que ça va aller. Mais que cet état va me manquer. Cette légèreté, ce repos mental, cette sensation de corps délié et ces pensées qui me sont revenues. Celles qui me soufflent que tout est possible. Celles qui me prient de ne pas transiger sur mes priorités. Je pense que j’y reviendrai dans un prochain article. Un article sur la reprise, sur la façon dont je veux fixer mes priorités. Cela me fera sans doute du bien de déplier ma réflexion à l’approche de cette saison que j’aime, l’automne. Et d’avoir votre avis, chers lecteurs connus ou inconnus, fidèles ou de passage, si vous me faites l’honneur d’un commentaire. Je prévois d’écrire sur ces sensations, cette fin qui esquisse un renouveau… Mais l’heure est à la gratitude. Tout comme je le fais en fin d’année et comme j’en ai parlé ici , cette fin de période de vacances me donne envie de lister les jolis moments passés et les jolies choses de ces 4 semaines. Durant ces 4 semaines…

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J’ai eu la chance de vivre sans anxiété, ma vieille compagne, celle qui se pointe de temps en temps, souvent à l’improviste et jamais sur invitation ça c’est sûr. J’en parlerai peut-être ici un jour, mais elle m’avait saisie à l’aube un jour de juillet dernier et m’avait gâché une bonne partie de ce temps qui devait me permettre de recharger mes batteries. Résultat, un voyage annulé et juste le temps de me requinquer pour aller travailler. Heureusement que j’avais scindé mes vacances en deux parties et que j’ai pu profiter de mon voyage au Danemark. Ma vieille pote et moi nous connaissons depuis longtemps, et je trouve de mieux en mieux les clefs pour qu’elle ne s’éternise pas chez moi en abîmant mon moral en appliquant son filtre si peu flatteur sur ma réalité. Cet été, je suis restée détendue.

Yes Please.
désolée pour les moldus qui passent ici…

 

J’ai pu faire un voyage magnifique dont j’ai commencé à parler ici et dont je dois encore parler. J’ai vécu une expérience inédite en voyageant seule avec mon papa et ça s’est tout à fait bien passé. J’ai retrouvé un pays chéri, déserté depuis 8 ans et redécouvert des sensations oubliées. J’ai retrouvé ma chère Toscane et cela fera l’objet d’un article entier (ou plutôt d’une ode).

Cet été, j’étais mieux dans ma peau et j’ai bien supporté la chaleur. J’ai pu quitter mon appartement lorsqu’il y faisait trop chaud et passer des nuits de sommeil relativement réparateur. Ces épisodes caniculaires m’inquiètent, mais l’an dernier, je m’étais vraiment sentie oppressée.

J’ai pu coudre un sweat-shirt tout doux lors d’un atelier booké de longue date avec une amie. J’ai été absorbée par ce travail, je suis redevenue une élève attentive. J’ai dû m’y reprendre à plusieurs fois, ça a été dur, j’ai fait connaissance avec des logiques inconnues et déroutantes. J’ai été découragée, énervée sur moi-même et puis encouragée. Et puis j’avais le temps. Et quelle satisfaction au parfum enfantin face à ma création. Le plaisir de se connecter à des savoirs nouveaux, à des matières, au plaisir de voir le produit de son effort.

J’ai eu le temps de voir ma filleule chérie et elle m’a été confiée durant une petite journée. Quel plaisir de s’octroyer le luxe d’une sieste avec elle. Je sentir son petit corps détendu contre le mien et de la voir s’éveiller avec un grand sourire. Un concentré d’amour.

Durant mes vacances en Italie, j’ai pu lire le quatrième tome de l’amie prodigieuse, en Italien toujours. Cela m’enracinait encore davantage dans le pays. J’adore les siestes et le moment d’aller me coucher lorsque je voyage, sans télé, sans netflix, juste avec un livre.

J’ai eu la possibilité d’aller passer une journée avec une amie qui habite un peu plus loin que les autres. Nos agendas et les kms avaient repoussé cette sortie. Quel plaisir de se promener dans les bois, au bord d’un lac, de faire du bateau dans cette région si belle, si calme et pourtant pas si loin finalement. L’aventure est parfois au coin de la rue. La simple vue des écureuils roux et de la bruyère à flanc de colline m’a ravie.

J’ai pu faire une balade à vélo seule dans le vent, marcher avec des amis et courir. Constater que j’ai amélioré d’une minute mon temps habituel pour 5km, sans effort particulier, en étant tout à fait capable de poursuivre. Me demander si c’est dû à la détente ou aux kms parcourus en marchant en vacances.

J’ai pu vivre à mon rythme. Me coucher tard sans craindre le réveil. Me lever tard sans culpabiliser. Me rendre compte quand même que me lever tôt me permettait aussi de faire plein de choses. Avoir la possibilité de le décider. Le plus grand luxe des vacances, indubitablement.

J’ai aussi pu lire des articles inspirants, écouter un podcast dont je reparlerai, faire du tri, cuisiner un peu, aller au marché regarder les jolis tissus que je pourrais acheter si je décide de coudre encore, manger des glaces (beaucoup), boire des bières fruitées (quelques unes, l’alcool n’est pas mon truc), manger des barbecues végétariens, parler tard dans la nuit avec des amis, aller au cinéma (2 fois!), tout simplement passer des moments simples et conviviaux dans une insouciance qui ne m’est pas donnée toute l’année, que je dois même travailler. Mais peut-être est-ce ce qui fait son charme…

Best day of my life.

Et vous ? Avez-vous pu prendre des vacances ? A la maison ? Ailleurs ? Quels bons moments retenez-vous ? Qu’est-ce qui va vous motiver ?

Courage à ceux qui pour une raison ou une autre n’ont pas pu prendre de vacances ou pas pu se relaxer et heureux ceux pour qui le repos est à venir, profitez en bien…

Voyage en Italie (1): Verona

Après la Croatie, maintenant l’Italie. L’été à thématique généalogique. Première étape du périple, la Vénétie de mon grand-père. Plus précisément Vérone où il passa une partie de son enfance, où je m’en vais à la rencontre de bribes d’histoire familiale, de souvenirs et d’êtres humains que je ne connais pas et qui me sont pourtant proches, par le sang, par l’histoire ou par le nom. Rouler 12h30 pour y arriver exténuée. Il fait chaud, très très chaud. 8 ans que je ne viens pas en Italie. 8 ans sans ce pays qui me coule dans les veines, dans lequel  j’ai vécu. A peine passée la frontière suisse s’installe le chaos. Ca me rebute autant que cela m’est soudain familier. Il y a toujours chez moi, la fille du nord, un coin de cœur en jachère, un brin de désorganisation dans l’âme, de la place pour les imprévus, les ralentissements, les risques. Redécouvrir les rives de l’Adige et son étrange couleur verte/grise. Marcher sur les remparts de l’ancienne ville fortifiée, déambuler au milieu des décors d’Aïda que l’on va bientôt installer pour quelques soirées dans les arènes emblématiques de la ville où ont lieu chaque été des opéras en plein air. La Piazza Bra juste en face et ses maisons colorées. Puis la piazza delle Erbe reliée par un étroit passage à la majestueuse Piazza dei  Signori, surplombée par la Torre dei Lamberti. Y découvrir une statue de Dante, l’ami toscan que je ne pensais retrouver que quelques jours plus tard. Retrouver des cousins et des oncles, quelques uns. On nous en promet plus, mais il fallait prévenir. En attendant, virée improvisée sur le lac de Garde dans une voiture conduite par un homme de 89 ans, petite frayeur grisante. Faire connaissance avec des gens qui portent le même nom que moi, alors que nous ne sommes plus que 4 ici au nord. Emotion. La pizza…comment font-ils pour lui donner ce goût ? De retour tard dans la nuit heureuse. Le lendemain montée au Castel San Pietro grâce au funiculaire remis à neuf. Vue panoramique et promenade outre Adige. Merci Vérone et à bientôt j’espère. Ce voyage commence bien.

Quelques recommandations :

  • Prévoir deux jours pour visiter Vérone, voire trois si vous souhaitez entrer dans les musées et églises
  • Restaurant : Osteria de Monte Baldo un vrai bon plan économique où prendre un repas ou un apéritif, dans le quartier de la piazza dei Signori.
  • Glace : la gelateria Savoia qui se trouve via Roma, à proximité de la Piazza Bra. Une maison familiale qui existe depuis 1939 où vous pourrez emporter un cornet en admirant les gâteaux glacés et réalisations plus fines des artisans glaciers
  • Le funiculaire et un dîner à la terrasse panoramique Re Teodorico, les prix sont un chouïa plus élevés, mais restent néanmoins plus que corrects, faut-il rappeler que le rapport qualité prix de la nourriture en Italie doit être le meilleur d’Europe occidentale ?
  • Le ponte Scaligero (beaucoup de bâtiments portent le nom de Scaliger, dérivé de la famille Della Scala qui régna sur Vérone durant 125 ans, aux 13° et 14° siècle) et le Castelvecchio
  • la Piazza Bra, Piazza delle Erbe, Piazza dei Signori

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Vue sur l’Adige et l’arrière du Duomo depuis la terrasse du Re Teodorico

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Dante sur la Piazza dei Signori, à l’arrière la Loggia del Consiglio

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La Torre dei Lamberti vue de la piazza delle Erbe

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Le Ponte Scaligero, construit entre 1354 et 1356

 

Voyage en Croatie (3): Ugljan

Bonjour, me revoici pour la suite et fin de mon voyage en Croatie. En réalité, je ne raconte pas les étapes chronologiquement puisque nous avons alterné les excursions longues, le temps passé à Zadar et, ce qu’on peut appeler les excursions courtes. Il s’agit des trois après-midis que nous avons passées sur l’île d’Ugljan qui se situe juste en face de Zadar. Son nom signifie l’île aux oliviers et il n’est absolument pas à remettre en question.  Elle en est recouverte, mais les figuiers parviennent néanmoins à se tailler une part de gâteau. Cette île fait 22km de long et 4km à son endroit le plus large. Au centre, c’est le maquis, le royaume des oliviers et des fleurs des champs. Il doit être fascinant de venir à la fin de l’été lorsque les olives et les figues sont mûres.

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Muline est sur la crique face à Rivanj

Sur la côté, les petits villages s’enchainent, ils sont sept je pense et sont presqu’entièrement  situés face à Zadar. De l’autre côté on trouve des petites criques et un relief plus escarpé qui fait face à l’archipel des Kornatis. Nous avons passé un après-midi à Kali, un autre à Preko et enfin le troisième, le jour avant de repartir, à Muline.

La traversée dure une petite vingtaine de minutes et ne coûte presque rien. On arrive alors à proximité du village de Preko. Pour aller à Kali, une marche de 3 km nous attend en longeant la mer et en admirant les jardins et potagers impressionnants des habitants. C’était manifestement la saison des artichauts. Kali n’est pas très touristique, mais c’était une étape importante pour nous car mon père y a passé une partie de ses étés enfant et adolescent et nous allions retrouver son cousin.

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Pour aller à Preko, il faut parcourir quelques centaines de mètres à l’opposé de Kali lorsqu’on arrive au port. Preko est un peu plus « touristique ». Le cousin de mon père nous a dit qu’en juin-juillet c’était la folie, mais début juin, tout paraissait si calme et serein. Nous avons cependant repéré énormément de petites maisons disponibles à la location pour les touristes. A Preko, on trouve des petits restaurants face à la mer, un bar, on peut également louer des vélos et il y a un supermarché. Le jour où nous y sommes allés, mon père et moi avons décidé de faire 8km à pieds pour monter jusqu’à un ancien fort/monastère  (San Mihovil) qui domine l’île et depuis lequel on peut admirer l’archipel des Kornatis. Nous avons ensuite passé la fin de journée étendus sur nos serviettes près du bar face à une autre petite île.

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Enfin, notre troisième excursion nous a menés à Muline. Pour ce faire, nous avons dû prendre une navette durant 30 minutes après le trajet en bateau. J’ai eu l’impression que ce bus parcourait l’île de long en large et qu’il n’y avait qu’une seule ligne, mais je me trompe peut-être. Une fois arrivés, nous avons mangé à la Pansion Stivon, sur une terrasse déserte qui donnait sur une crique non moins déserte. Seuls quelques bateaux à l’ancre à plusieurs dizaines de mètres du rivage rappelaient la civilisation. Je pense que je n’avais jamais connu une telle paix sur une plage en haute saison. Quel bonheur et quelle chance nous avons eue de pouvoir profiter de ce calme absolu durant plusieurs heures. Rien que le bruit des flots et la conscience de vivre un moment rare. J’en garde un souvenir ému.

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Pour conclure ce voyage, je dirais que je n’ai pas ressenti de connexion profonde avec le pays, même s’il m’a conquise. J’ai remarqué que les Croates étaient en moyenne plus grands que les italiens et les belges. Une drôle d’observation, mais étant plutôt grande, c’est une chose qui m’a frappée. Il était également étrange pour moi d’entendre mon père parler une langue à laquelle je ne comprenais rien et c’est aussi pour ça que, malgré la ressemblance qu’il peut y avoir entre la Dalmatie (occupée durant longtemps par les italiens) et l’Italie, je m’y suis sentie étrangère. J’espère tout de même y retourner un jour…

Présentement, mon prochain voyage commence le 30 juillet. En route pour Vérone (toujours sur les traces de ma famille), Florence (la ville de mon coeur, où j’ai étudié durant un an) et le Val d’Aoste (pour en prendre plein les yeux). Et vous, quels sont les pays ou les endroits où vous vous êtes sentis chez vous ou, au contraire, totalement dépaysés?

Voyage en Croatie (1): Zadar

Bonjour à tous et toutes et merci pour vos retours sous mon dernier article. Cela me fait chaud au cœur de voir que mes articles sont lus et je suis encore plus heureuse s’ils font germer des idées et s’ils vous inspirent.

Me revoici avec un article plus personnel. Comme vous l’aurez constaté, je n’ai pas une ligne éditoriale bien définie, vous trouverez sur mon espace des articles sur la transition vers une consommation plus (éco) responsable, sur la culture et aussi des articles plus personnels, voire inclassables.

Cet article est le premier de plusieurs articles qui parleront de la Croatie. Il est donc à mi chemin entre le culturel et le personnel. Il sera plus personnel que mes articles sur le Danemark car j’ai du sang croate. Beaucoup de gens qui me connaissent l’ignorent et moi-même je ne me suis jamais sentie très connectée à ce pays. C’est la première fois que j’y allais. Je me sens Belge car ma famille maternelle est belge et c’est le pays où je suis née et où je vis. Je me sens aussi italienne car j’ai un patronyme italien, une double nationalité car mon père n’a jamais adopté la nationalité belge. De plus, j’étais très proche de mon Nonno, à qui j’ai consacré cet article, et j’ai étudié, par choix, deux ans en Italie. Je suis extrêmement reconnaissante pour ces belles années qui m’ont profondément marquée, connectée à mes racines et appris la langue. Je devrais me sentir tout autant croate, puisque la mère de mon père est croate, mais non. Pourquoi ? C’est une question intéressante, je suis passionnée par les questions d’identités en général et je me suis forcément interrogée. Je pense que c’est une question de patronyme d’abord. S’appeler Dupont, Rossi ou Ivanovic (aucun de ces noms n’est le mien ou celui de mes parents bien sûr) fait je pense une différence. On est étiqueté différemment aux yeux des autres qu’on le veuille ou non. Je me rappelle que petite, il y a eu une époque où je ne supportais pas qu’on me dise que j’étais italienne. Puis je l’ai revendiqué.  Physiquement aussi, j’ai hérité des yeux marrons de mon grand-père paternel et de ma maman (qui n’est pourtant pas italienne) et non des yeux clairs de ma famille croate. Physiquement, je n’ai rien de slave, je ne connais pas la langue et je ne me suis jamais vraiment sentie attirée par les pays de l’est.

Il y a quelques années, lorsque mes parents y sont retournés en vacances et que mon frère y est allé aussi, la curiosité à fini par me piquer. Et puis bien sûr, depuis 15 ans, énormément de monde est allé en Croatie et j’étais un peu piquée aussi d’entendre des amis et connaissances me parler d’un pays qui renferme une partie de mon histoire et qu’ils connaissaient bien mieux que moi. C’est pourquoi l’an dernier, j’ai demandé comme cadeau d’anniversaire à mes parents un voyage avec eux en Croatie. J’avais envie de découvrir une potentielle connexion au pays au-delà de prendre de simples vacances. C’est ainsi que nous sommes partis pour une semaine à Zadar le 1 juin.

Comme je l’ai dit dans un article précédent, nous avons pris l’avion. Je n’ai toutefois pas voulu prendre ryanair et j’ai été surprise du prix tout à fait démocratique auquel nous avons avons acheté nos billets. Nous avons effectivement payé environs 130 euros aller-retour de Bruxelles avec Brussels Airlines. Nous avions une place numérotée choisie lors de la réservation et le droit à 20kg de bagages en soute + un bagage cabine. Un excellent rapport qualité prix. Un avion plus petit aussi car c’était des rangées de 2×2 sièges. J’étais très surprises car je n’avais jamais eu autant de places pour mes jambes, l’appareil était très confortable.

Zadar est une ville de la côte dalmate. Nous avons séjourné dans la vieille ville qui est située sur une presque île. La ville était fortifiée et une bonne partie des remparts et des portes est préservée. Des vestiges d’un forum romain subsistent également. La ville a pourtant subi la seconde guerre mondiale où elle a été occupée par les Italiens et elle a également été touchée par le conflit qui a déchiré l’ex Yougoslavie et abouti à la création des plusieurs républiques que nous connaissons aujourd’hui dont la Croatie. Face à elle l’île d’Ugljan et derrière celle-ci, l’archipel sauvage des Kornati. Une chose qui m’a marquée en Croatie est qu’il y a tellement d’îles qu’il y a très peu d’endroits sur le continent d’où l’on peut voir l’horizon.

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A Zadar, j’ai particulièrement apprécié :

  • La longue promenade sur le front de mer, entièrement piétonne. Alfred Hitchcock, suite un séjour à Zadar, aurait déclaré que le coucher de soleil qui est observé depuis la promenade était le plus beau du monde.

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  • Sur cette même promenade, au nord, on trouve l’orgue maritime, un « objet d’art sonore » architectural créé par Nikola Basic  et inauguré en 2005. Je vous invite à aller voir sur youtube et surtout écouter. Il s’agit de tuyaux dans les marches de la jetée et de perforations dans le sol qui communiquent avec ces tuyaux. L’ensemble offre une symphonie permanente aux promeneurs et vacanciers. Mélodie calme par beau temps et qui s’emballe lorsqu’il y a du vent ou au passage d’un bateau. Cela vaut assurément le détour et on y trouve des gens assis à profiter du spectacle à toute heure. Hypnotique et unique.
  • Naroni trg : la place de la liberté au cœur de la ville. On y trouve un musée ethnologique, l’hotel de ville et une loggia. Elle est piétonne comme presque toute la ville et on y trouve deux cafés restaurants. A l’époque où j’y suis allée, la place a été animée plusieurs soirées par des chants et des groupes folkloriques.

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  • L’ascension du campanile de l’église Sainte Anastasie qui offre une vue à 360 degrés sur la ville, la mer, les îles et l’arrière-pays. A ne pas manquer mais attention, une partie est un escalier en colimaçon en acier donc ce n’est clairement pas pour tout le monde. J’ai dû y aller seule…

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Voilà, c’est tout pour cette première partie. A suivre, l’ambiance des îles, les parcs nationaux et un épilogue sur mon expérience. Et vous, êtes vous déjà allés en Croatie ? Avez-vous des origines étrangères ? Pensez-vous que le nom que vous portez a pu influencer ou non un rapprochement ou un intérêt par rapport à ces origines ?

Les petits gestes écolos estivaux (4)

Bonjour à tous et à toutes,

J’ai eu la chance de passer une semaine en Croatie il y a dix jours. En observant les habitudes des personnes sur place et mes propres nouvelles résolutions, j’ai eu envie d’écrire un petit article compilant les efforts plus ou moins grands que nous pouvons faire pour être des estivants et des vacanciers un peu plus responsables. Tout de suite, voici ma petite liste :

  • Tout d’abord, il n’est pas obligatoire de partir en vacances et la vie vaut la peine d’être vécue même si on n’a pas l’envie/le temps/les moyens de partir en vacances. Ceci méritait d’être dit car j’ai parfois l’impression (et même vécu) que lorsqu’on dit aux gens qu’on ne part pas, ils nous regardent avec un peu de commisération comme si on leur annonçait qu’on était atteint d’une maladie grave. Ne pas partir peut aussi être un choix et c’est sans nul doute un choix très éco responsable. Découvrir les jolies choses autour de nous dans un rayon de 100km (rayon à déterminer) peut être un challenge sympathique…
  • Privilégier les transports en commun ou la voiture. J’ai moi-même pris l’avion pour aller en Croatie, je voyageais avec ma maman qui ne supporte plus les longs trajets en voiture. Cependant, avec les vols low cost (qui ne paient le prix juste ni au personnel ni à la planète d’ailleurs), on oublie souvent que certaines destinations sont tout à fait praticables en voiture et/ou en train (même si l’offre est bien insuffisante pour concurrencer l’avion malheureusement). Je pourrais aller en Croatie en voiture une prochaine fois, je vais en Italie en voiture cet été et je suis allée au Danemark l’an dernier en voiture. J’aimerais beaucoup faire l’Angleterre comme ça et j’ai un peu honte quand je pense que, dans le passé, j’ai pris l’avion pour aller dans des endroits comme Berlin ou Marseille (je vis en Belgique). Aujourd’hui, je ne ferais clairement plus les mêmes choix.
  • Emportez vos sacs réutilisables. On m’a dit que la consommation d’emballages plastiques était la plus dramatique dans les pays plus lointains et moins « développés ». Naïvement, je pensais qu’en Europe, l’effort était global. J’ai bien déchanté en Croatie, pays tout à fait développé. Ils emballent tout dans du plastique et ne comprennent pas que l’on refuse. En tout et pour tout, j’ai vu une dame au supermarché sortir son propre sac en tissu. Je me revois ici il y a quelques années. Donnons l’exemple et soyons des touristes qui n’en rajoutent pas en en tout cas. J’avais un sac avec moi et ma maman aussi, cela nous a suffi et nous avons relevé ce challenge.
  • Dans la même veine, investissez dans une gourde. J’avais mis 30 euros dans une gourde en inox qui maintient le liquide frais durant 24h et c’était un bonheur de boire de l’eau fraiche après des km de marche en plein soleil ou lorsqu’on est dans une voiture surchauffée. La mienne est une chilly et je vois aussi beaucoup de qwetch. Ca évite aussi de payer des consommations et de s’arrêter pour chercher un magasin. Je suis assez fière de ne pas avoir acheté une seule bouteille en plastique durant ces vacances.
  • Toujours en parlant de boissons, refusez les pailles en plastique. Attention, exercice périlleux puisqu’il faut souvent y penser au moment de commander. A glisser dans son sac ou à avoir chez soi lors des barbecues, soirées cocktails et autres : les pailles en bambou ou en inox. Accompagnées de leur petit goupillon de nettoyage (souvent vendu avec), elles feront parfaitement l’affaire et comme les enfants réclament souvent des pailles, c’est une bonne façon de les sensibiliser.
  • Utiliser de la crème solaire bio. Je ne l’ai pas encore fait car j’ai un spray à terminer, mais c’est le next step. Ca évite de se tartiner la peau de perturbateurs endocriniens et autres joyeusetés et ça évite de les évacuer dans la mer, les rivières ou la douche pour qu’ensuite on finisse par les boire ou manger des poissons qui en ont consommé.
  • Après les pailles, investissez dans de la vaisselle en bambou (ou alternative) pour les repas sur la terrasse ou les barbecues. Si vous n’avez pas envie de faire courir de risques au service en porcelaine reçu lors de votre mariage, ce n’est pas une raison pour remplir un sac poubelle de plastique à usage unique à chaque réception.

Voilà, ce sont les idées qui me sont venues en tête lors de la préparation de cet article. Je suis sûre qu’il y a beaucoup de choses à dire encore, mais c’est déjà pas mal. Si vous en avez d’autres, n’hésitez pas à en parler dans les commentaires. N’hésitez pas non plus à partager ou liker cet article et à parler de ces initiatives autour de vous. Sensibiliser les autres, c’est aussi faire une part du travail.

Dans quelques jours, l’été commencera officiellement. Beaucoup d’entre vous s’en réjouissent (pour ma part, ce n’est pas la saison que je préfère) et je nous le souhaite à tous détendu, serein et propice aux beaux projets.

Si vous voulez (re)lire mes précédents articles sur les gestes écolos, voici les liens:

Petits gestes écolos 1

Les gestes écolos (2)

Les gestes écolos 3: électricité et menstruations