Un été en Belgique
Comme il fut différent du dernier été, cet été. Bien sûr, la vie est actuellement différente pour tout le monde, mais l’été dernier avait été particulier. Un été de grâce. Un été détendu. Un été de voyages. Un été qui s’étirait. Cet été, j’ai rapidement renoncé à mon voyage en Italie. Je n’allais pas pouvoir voir les gens que je voulais sur place. Je n’avais pas envie d’arpenter Florence masquée. Je n’avais pas envie de participer à la recrudescence de l’épidémie. Et il m’en coûte. Car, alors qu’avant l’été dernier, je n’avais pas été en Italie depuis 8 ans, ce voyage a été un électrochoc. Je n’envisage plus ma vie sans cette connexion régulière avec ce qui est ma deuxième terre, celle qui m’a vue devenir adulte et qui m’a révélé tant de secrets sur moi-même.

Cet été, je l’ai passé en Belgique. Je suis, et c’est un paradoxe vu ce que je viens d’énoncer, de ces personnes qui ne pensent pas qu’il faille absolument partir. Je crois qu’il est important si on le veut, de pouvoir feuilleter le monde et je suis attachée à certains chapitres. Cependant, je ne me reconnais pas dans cette course (du moins c’est ainsi que je la perçois) à partir toujours plus loin et à visiter un maximum de destinations. Comme pour le reste, je suis slow. J’aurai tendance à retourner dans les endroits où je me suis sentie bien, au détriment de nouvelles destinations, et à y passer du temps. Apprendre un peu la langue si possible, m’y laisser vivre.
Mais revenons à la Belgique. Cet été, j’ai découvert des endroits verdoyants. Je suis allée aux jardins d’Annevoie et au château d’Hélécine. J’y ai admiré des fontaines et un paon en pleine parade nuptiale. Je suis allée nager à Bütgenbach, j’ai dépassé ma peur des eaux troubles et sauvages et je me suis immergée dans le plaisir de communier avec la nature.





Cet été, j’ai profité des jardins et piscines de mes amis. Je me suis gavée de l’amour de ma filleule et de sa sœur. J’ai été une marraine comblée. Je les aime tant et je suis bien rétribuée je dois dire.

Cet été, j’ai perdu un être cher. Une grand-mère, une marraine. Un départ qui a ravivé une ancienne blessure, mais qui est somme toute une délivrance. Une tristesse, de la nostalgie et un apaisement. Pour elle qui était lasse. Pour nous qui la voyions vivoter. La personne que j’avais connue n’était finalement plus là depuis longtemps.

Cet été, j’ai passé du temps avec une personne chère à mon cœur qui vit une épreuve difficile et se prépare à un dur combat. J’ai passé des après-midis à profiter de sa sagesse, à marcher avec elle en me connectant à l’essentiel, à relativiser mes soucis sans les juger. A me découvrir à moi aussi une forme de maturité étonnante.

Cet été, j’ai lu chaque jour. J’ai écrit aussi. Un peu moins régulièrement pour le blog. Un peu plus sauvagement dans des fichiers secrets. Une soirée aussi dans un atelier d’écriture du mot qui délivre. J’en parlerai peut-être lors d’un autre article.
Cet été, je me suis offert un appareil photo et j’ai capturé. Je me suis prise au jeu de poser aussi. Chercher la lumière. Devenir figurante pour la nature. M’accorder le droit d’être jolie à défaut de me trouver belle.


Cet été, j’ai acheté les produits des petits producteurs de ma région. Je me suis prélassée dans un hamac. J’ai décidé de faire de la guitare. J’ai répété, sans relâche. J’apprends à chanter, je découvre ma voix, j’essaie de l’accepter. De prendre confiance et d’oser tout lâcher. Je me suis perdue et retrouvée.
Cet été, j’ai moins couru. J’ai tenté le yoga. J’ai médité. J’ai escaladé aussi, pour la première fois depuis 20 ans je pense. J’ai eu mal aux bras, ce qui veut dire que je manque de technique. J’ai hâte de continuer, de me dépasser, d’épouser les parois et d’aller plus haut. Car, qui sait, l’été prochain…

Cet été, il est passé en un éclair et le voici maintenant indien. Cette semaine, nous entrerons dans ma saison préférée, l’automne. Nous l’accueillerons sous une température absolument anachronique. Plaisante sans doute, mais inquiétante. J’ai pour ma part hâte de rallumer les bougies, d’apprendre mes premiers accords, d’arborer mes ocres et mes rouilles, d’entendre craquer le sol sous mes bottines. Bye bye summer of 2020 !
Et vous, comment a été votre été ? Aimez-vous l’automne ?