La magie de Noël

Et oui, déjà la veille de Noël, déjà le crépuscule de 2023. Malgré les mauvaises nouvelles sur l’état du monde, malgré les tracas pour des personnes proches qui ne vont pas bien, malgré le stress de la fin d’année au boulot, elle a encore opéré, la magie des fêtes. J’ai guetté comme chaque année les premières illuminations derrière les rideaux, dans les jardins, en ville. J’ai mis de l’huile essentielle parfumée à la cannelle dans mon diffuseur, j’ai regardé « Une tempête de Noël » sur netflix (et cela m’a rappelé mon voyage en Norvège, en transit par deux fois à l’aéroport d’Oslo, théâtre des intrigues de cette jolie série), j’ai profité de mon intérieur bien décoré et de boissons chaudes réconfortantes. Et en cette veille de Noël, j’ai décidé de réunir ici les petits plaisirs qui ont jalonné mon bien aimé mois de décembre…

Faire mon sapin bien entendu et aussi profiter de celui que mon amoureux a mis chez lui. Par chance, il aime la période lui aussi et son arbre est même plus joli que le mien. J’ai craqué sur quelques nouvelles décorations chez Intratuin moi…

J’en ai profité pour boire un verre et me promener sur les marchés de Noël de Maastricht, Liège et Visé. Peu friande de la foule et préférant les marchés de Noël artisanaux (sur lesquels je n’ai pas eu l’occasion de me rendre cette année), nous avons terminé hier la soirée dans un café historique de ma petite ville…

Je me suis émerveillée face aux matins couleur pastel avec une vue imprenable sur Liège…

Je me suis offert de jolis livres pour bouquiner au calme dans les prochains jours. « Je serai le feu » de Diglee, le routard « Voyages Italie » qui est sublime » ainsi que « Bournville », le dernier Jonathan Coe en version anglaise. Mais j’aurai l’occasion de reparler de ces pépites.

J’ai bossé mes morceaux à la guitare et passé de belles évaluations dans mon académie. J’ai pris le temps et remis des dizaines de fois l’ouvrage sur le métier. J’ai eu davantage le temps depuis la fin de mon spectacle et ça a porté ses fruits. J’ai fait du sport, pas intensément mais régulièrement, en écoutant à chaque fois ce que j’avais envie de faire plutôt que de suivre à la lettre un programme qui ne m’amuserait pas. Et ça c’est un progrès.

J’ai lorgné sur des boules de Noël d’un autre style que mon style traditionnel (rouge, doré, blanc, vert si vous ne m’avez pas encore cernée) et d’un autre budget aussi. L’an prochain, il se peut que je craque, que je décore un deuxième sapin où une branche à suspendre…

Les merveilles, dans un style slave…chez Sissy Boy

N’oublions pas les plaisirs du palais partagés avec des gens que j’aime. Un repas dans l’atmosphère chaleureuse à La Bonne Femme à Maastricht, après une promenade dans un froid glacial et un tour de grande roue!

Et enfin, un brunch de fin de spectacle, pour se retrouver un mois et demi après nos aventures théâtrales, reposés et festifs, à la Brasserie Curtius, située au pied de la montagne de Bueren dans des bâtiments classés… Un délice et un cadre magnifique. Je ne manquerai pas de tester la terrasse en été….

Voilà, j’arrête ici. Je me rends compte que j’ai bien de la chance d’avoir eu le temps et les moyens de profiter de cette période qui me tient à coeur et je me sens reconnaissante. Je vous souhaite de belles fêtes de fin d’année…

Toutes mes vies… (atelier d’écriture)

La semaine dernière, j’ai suivi un atelier d’écriture intime avec le mot qui délivre. Le thème « toutes mes vies ». Nous avons passé deux heures sur un exercices pour délier notre plume puis deux consignes plus conséquentes. Je me risque à publier ici le premier exercice ainsi que la première consigne. Si cela vous tente de faire pareil en commentaire, je me ferai un plaisir de vous lire…

Qu’est-ce qu’une vie ?

Une vie c’est un cadeau non sollicité pour celui qui le reçoit, parfois aussi pour celui, celle, ceux qui le conçoivent.

Une vie c’est un nouvel éphémère chaque matin.

Une vie c’est une table pas si rase sur laquelle il faut trouver où poser ce qui va nourrir l’envie de continuer.

Une vie ce n’est jamais tout à fait la nôtre. Une vie c’est se cogner à celle des autres.

« Une vie » c’est un roman de Maupassant (que je n’ai pas lu).

Une vie c’est au moins une chose qu’on a en commun.

Une vie c’est fait de hasards, de coïncidences, de nuits d’insomnies à faire des choix pour les défier, de matin gonflés de sommeil à force de ne pas y arriver…

La Liste de toutes mes vies

Ma vie de solitude choisie, d’introversion heureuse, d’intensité intérieure

Ma vie d’amie enthousiaste, entourée de mes frères et sœurs nés d’autres ventres

Ma vie d’éternelle étudiante, d’assoiffée d’apprentissages, d’incorrigibles éclectismes

Ma vie choisie sans enfant à moi, à écouter ceux des autres, à chérir ma filleule comme si elle était mon sang, à chérir mon enfance, à ne pas vouloir grandir

Ma vie de petite fille d’immigrés, au cœur morcelé, au cœur dont certains bouts ont la saveur de l’olive et des racines adriatiques

Ma vie d’énergies alternées, paressant sans culpabilité ou m’agitant avec avidité

Ma vie sur les planches, grisée par la poussière des coulisses, vivant pour le pouls agité des soirs de première, pour l’éblouissement des projecteurs, pour la transmission des mots

Ma vie pour la transmission finalement. Ma vie pour les histoires. Pour le lien tissé jour après jour. Pour les passages du clair à l’obscur.

Ma vie par procuration, héroïne de romans ou de films

Ma vie faite de petites absurdités et de grandes révélations

Ma vie d’amoureuse qui compose pour l’aimer aussi fidèlement que librement, pour rester libre d’être fidèle à moi-même.

Lately…

Ces derniers mois, j’ai…

Perdu toute routine d’écriture et sportive, déserté mes cahiers, mon espace virtuel et mes baskets. Je l’ai déploré, mais c’est la vie et j’ai essayé de ne pas me malmener outre mesure…

Vécu des perturbations majeures au boulot. Le navire a tangué et fluctuat nec mergitur mais quand-même. Un peu ne nausée mais la houle n’a pas précipité l’équipage à fond de cale…

Repris une thérapie et réalisé ce faisant que j’avais parcouru un sacré bout de chemin et que j’avais désormais les reins plus solides qu’avant…

Mené à bien un projet théâtral en gestation depuis un an et demi, mis à mal lui aussi par des soucis d’équipage ainsi que par la pandémie et les mesures sanitaires fluctuantes et parfois incohérentes…

Photo de Joël Vandenberghe https://www.studioscene.info/

Poursuivi mes cours de guitare en académie, ainsi que commencé des cours de solfège à proprement parlé. Fini d’être une autodicacte en freestyle. Les progrès sont là…

Ces derniers temps, j’ai:

Regardé (et pas encore terminé) l’excellente série danoise Borgen qui n’en finit pas de me passionner

Vu au cinéma « The French Dispatch » de Wes Anderson et « Madres Parallelas » de Pedro Almodovar que j’ai tous deux adorés. J’avais précédemment été déçue par « Lui » de Guillaume Canet…décidément le cinéma français n’est pas mon préféré…

Eté me balader dans Bruxelles la nuit pour profiter du Festival Bright…un enchantement que je compte bien vivre chaque année…

Lu un tome des « Détectives du Yorkshire » (les cosy mysteries, un plaisir coupable assumé) et « L’hôtel de verre » d’Emily St John Mandel. J’ai adoré ce dernier, de la même autrice que « Station Eleven », un de mes plus gros coups de cœur dont j’avais chanté les louanges ici.

Fait plusieurs virées chez Intratuin, une chaine de jardineries (mais c’est tellement plus que ça) néérlandaise. J’y ai profité de l’ambiance de Noël et fait quelques achats pour installer une déco de Noël féérique chez ma Mamy (elle était ravie).

Re-couru quelques kilomètres sous la pluie, juste après Noël, et eu de bonnes sensations. Le sport m’a vraiment manqué. Je suis retournée deux fois en salle de sport aussi et j’ai ressenti de belles courbatures la deuxième fois.

Eté marcher en forêt, découvert les ruches du Sart Tilman et le petit magasin insolite qu’elles approvisionnent, tenus par un couple de passionnés d’apiculture qui font tout eux-mêmes… Joli, un peu kitsch et délicieux…

Perdu le sommeil et l’appétit puis retrouvé brutalement les deux, actuellement en recherche d’un équilibre, merci décembre…

Contemplé l’avenir avec optimisme

Passé Noël en famille et un superbe réveillon de nouvel an, loufoque à souhaits, entre amis (à grands renforts d’auto tests)…

Bu des boissons chaudes et profité de l’ambiance d’onderdepoort, Slow Now, Get your Mug, Le Tea Late, le glacier Lamorgese et Brey’s…

Onderdepoort

Eté aux thermes et nagé dans l’eau tiède sous la nuit noire, à la lueur des étoiles et des bougies…si relaxant…

Ecrit et reçu des cartes de vœux

Eté sur la foire d’octobre à Liège, entre amis et avec ma filleule. Régressé pas mal en ces deux occasions.

Décoré des oranges avec des clous de girofles, activité méditative satisfaisante, même si exigeant plus de dextérité qu’il n’y parait pour obtenir un résultat un tant soi peu joli.

Craqué sur les décos de Noël et de petits plaisirs variés chez Dille & Kamille

Entamé un traitement orthodontique auquel je songe depuis 10 ans

Caressé des alpagas…

Eté patiné avec ma filleule, sa sœur et leur maman. Eu envie de recommencer avec les enfants et même entre adultes. Ca m’a redonné des envies de montagne, de neige (bon ça c’est perpétuel) et de glisse…

En 2022, sont d’ores et déjà prévus :

De la guitare encore et toujours

Du théâtre, faut-il le préciser

Un atelier d’écriture fin de ce mois de janvier

Un voyage en Norvège en juin

Des fêtes d’anniversaire à n’en plus finir…génération 1982 nous sommes là !

Plaisirs de fin d’hiver et bonnes adresses liégeoises…

Cela faisait longtemps que je n’avais pas pris le temps de coucher sur papier virtuel les petits plaisirs dont ma vie est faite. Et pourtant je suis plus que jamais concentrée sur eux, sans doute aidée en cela par le contexte de la pandémie. Allons-y donc pêle-mêle. Et quelques chouettes adresses liégeoises au passage.

Avoir pu retourner, le temps d’une soirée, dans un atelier pour coudre, Koxinel’s. Donner vie à un projet laissé à l’abandon depuis octobre. Observer le tissu, guidé par mes doigts, filer sous l’aiguille, se transformer, se composer et devenir peu à peu une robe. Une robe portée par la suite avec plaisir et fierté. Avant cela il a fallu construire, déconstruire, enfiler, découdre, assembler, épingler, retourner, patienter, demander de l’aide, se laisser guider, ralentir… Se vider l’esprit, quel bonheur.

Observer l’éveil timide de la nature. Timide comme ces chevreuils donc j’ai furtivement surpris la course dans les bois.

Maitriser enfin la brasse coulée et mettre fin à 30 ans de croyances auto-limitantes. S’exercer dans le bassin d’apprentissage pour se synchroniser. Se forcer. Réussir à plonger la tête sous l’eau une fois sur deux. Puis se retrouver rapidement essoufflée. Regarder avec envie les autres y arriver. Puis le déclic ! Evident, stupide, libérateur. Je veux simplement prendre trop d’air, c’est ce qui me désynchronise. Il suffit d’une petite bouffée, aussi vite expulsée. Et soudain me voici enchainant les longueurs sans aucun effort. Me voici semblable à mes compagnons de couloir, me voici exultant intérieurement. Découvrant soudain comme la nage peut être un plaisir alors que j’ai longtemps cru que ce sport n’était pas pour moi. Il n’est jamais trop tard.

Après des heures et des heures d’essais, d’entrainement, de conseils, entendre les cordes sonner juste lorsque je les pince, voir mes doigts danser, mus par une agilité et une souplesse que je ne leur connaissais pas.

Une balade, par un samedi aussi froid qu’ensoleillé, sur une portion du circuit Paliss’art à Liège. Délaisser le téléphone et jouer à la carte au Trésor. Regarder en l’air, capturer l’instant, chercher, redécouvrir des endroits connus. Le tout avec une amie précieuse. Qui me fait découvrir la Caféière, son joyeux bric à brac et son chocolat chaud absolument divin. Une résurrection pour les papilles.

Le stretching, le yoga, la méditation, l’étirement du corps en pleine conscience. Me répéter que le calme est en moi et que je peux le convoquer à tout moment pour faire face aux tourments du monde.

Les repas repris à l’extérieur grâce à un soleil prématuré et généreux. L’insouciance et les rires entre collègues à la table du jardin, sans crainte que ces rires soient vecteurs de maladie. Les projets pour le printemps à venir, avec une immunité croissante.

Ma magnifique bibliothèque, chinée en décembre à Onderdepoort et qui trône désormais dans ma chambre, avant d’un jour orner le salon d’une future maison. Un supplément d’âme pour accueillir mes livres chéris.

Boyhood. Ce film m’a touchée en plein cœur, il est tout ce que j’aime. J’en ai parlé dans mon dernier bilan.

Le vaccin pour ma grand-mère, ma Mamy, si précieuse pour moi. J’espère qu’elle le supportera bien et que cela nous ouvrira la perspective de bientôt partager un repas ensemble. En attendant, c’est toujours masquée, en gardant mes distances, que je profite de l’avoir toujours dans ma vie.

Mes chéries, ma filleule, que j’aime de tout mon cœur et qui me le rendent bien. Leurs rires, leurs câlins, leur manque aussi malheureusement, mais qui a décuplé les démonstrations d’amour lorsque nous nous voyons.

Un délicieux brunch de chez Tea Late, généreux, savoureux, inventif. Savouré en deux fois, le temps d’un dîner et d’un quatre heures.

Conclure quelques ventes sur vinted. Satisfaction. Retourner pour la deuxième fois troquer des vêtements chez Slow 31. Je vous invite à découvrir ce concept qui existe sans doute dans d’autres villes. On ne vend pas, on ne donne pas, on dépose des vêtements, on reçoit des points et on peut prendre ce que l’on veut dans la boutique en fonction des points dont on dispose (chaque vêtement vaut un certain nombre de points). Une initiative qui fonctionne comme un vestiaire partagé, encourageant la décroissance et un fonctionnement circulaire. J’ai acheté un abonnement là-bas : 45 euros pour 5 passages. Je me suis délestée de pas mal de pièces que je ne parvenais pas à vendre et j’en ai déniché d’autres (dont un superbe manteau esprit comme neuf que je porte quasi chaque jour) qui me conviennent mieux et que je ne laisserai pas dépérir au fond de mon armoire.

Coucher sur papier l’embryon d’un projet qui me trotte en tête depuis de nooooombreuses années. Décider d’y consacrer un peu de temps, de passer à l’action quand je le sens en espérant qu’un papillon s’envole un jour.

Et bien sûr le chocolat, la pizza d’après la piscine, le bain après le sport, le moment de lecture juste avant de dormir et tant d’autres pépites du quotidien.

Et vous, quels sont vos petits plaisirs. Je m’aperçois que je carbure à cela en ce moment. Moins d’achats, plus de culture, plus de resto, plus de voyages, mais un retour à l’essentiel qui m’aide énormément.

Mes souhaits pour 2021

Après la liste des choses que j’ai accomplies en 2020, j’ai pris le temps de coucher sur papier une série de vœux ou d’intentions pour 2021. Je n’aime pas les résolutions, je trouve même cela stupide de penser qu’une fois pas an on est capable de tout changer. Surtout quand ce moment est le cœur de l’hiver, c’est-à-dire par la période la plus réjouissante pour se mettre au jogging ou arrêter de fumer je suppose. Par contre, je suis sensible aux rituels et j’aime en septembre et décembre faire le point, voir ce que je garde, ce que j’ai terminé, ce que j’aimerais amorcer (l’an dernier, j’avais réalisé un vision board). Et sortir du tout ou rien draconien.

En 2021, je voudrais continuer à progresser dans mon apprentissage simultané de la guitare folk et du solfège. Ce cours hebdomadaire est un phare dans mes semaines boulot/maison, all work and no play… Comme je suis débutante, il est assez gratifiant de voir qu’en travaillant les progrès sont substantiels puisque la marge de manœuvre est importante. J’ai bien fait d’enfin me décider.

Je voudrais également progresser dans mon apprentissage de l’espagnol. En réalité, j’ai écumé presque tous les cours de l’application Babbel, mais sans possibilité de pratiquer la langue, je perds. Je suis donc en train de refaire toutes les leçons de conjugaison. Mon abonnement est valable jusque fin février. Ensuite, j’aimerais m’inscrire à des tables de conversation et j’ai déjà pris des contacts pour après ce semi confinement dans lequel nous sommes plongés depuis maintenant deux mois et demi. Je pense faire de même pour l’italien. Je n’ai pas de problèmes de grammaire en italien, mais je voudrais enrichir mon vocabulaire.

Dans le même ordre d’idée et là ce n’est ni une résolution, ni une intention, ni un objectif, mais un vrai vœux : je voudrais aller en Italie. Nous rêvons tous d’escapades (et certains ne s’en privent pas, ce que je déplore au vu de l’évidence que cela participe à propager le virus), mais l’Italie me manque vraiment. J’y ai vécu, puis je n’y suis pas allée pendant plusieurs années et enfin, j’y suis retournée en 2019 pour un voyage qui m’a profondément reconnectée à moi-même et à mon amour de cette terre.

Pour changer de registre, cette année, j’aimerais mettre mes craintes de côté et, sinon acheter une maison, du moins en visiter. Je me sens à l’étroit dans mon appartement et surtout je souffre de ne voir que briques et asphalte par mes fenêtres, même si j’ai la chance de vivre dans un très joli centre-ville. Beaucoup de questions : revendre ? où aller ? sur quoi transiger et sur quoi non ? combien puis je me permettre de dépenser ? Bref…je pense que visiter permettra d’enclencher le processus et que j’aurai moins peur le jour où j’aurai un coup de cœur. Dans le même ordre d’idée, je souhaite progresser vers l’élimination du superflu de mon appartement. Au-delà de l’aspect anticonsumériste de mes efforts, ils découlent également du stress vécu lors du déménagement précédent (alors que je n’ai pas tant que ça pour être honnête, mais je déteste gérer le matériel, je m’en sors beaucoup mieux avec les humains) et de l’envie de me sentir libre de bouger.

Je souhaite également conserver une routine sportive. Durant le premier confinement, j’étais vraiment bien. Cet hiver c’est plus dur. Je n’ai jamais arrêté de faire du sport, mais je n’en n’ai pas toujours fait plusieurs fois pas semaine ni en planifiant des entrainements cohérents et complets et j’aimerais reprendre. Cela me fera un bien fou je le sais. J’ai d’ailleurs réservé en ligne un créneau pour tester une nouvelle piscine. Et, objectif de l’an dernier déjà, j’aimerais refaire de l’escalade. Je n’ai eu qu’une fois l’occasion d’aller faire du bloc cette année et je n’ai pas vu le temps passer. Par contre, j’ai fait connaissance avec les courbatures aux avant bras.

Et enfin, éternel objectif, sans cesse remis sur le métier, j’aimerais continuer à écrire. Ecrire sur ce blog, écrire pour aller mieux car j’ai découvert que durant les « bas », cela fait vraiment partie des outils qu’il faut que j’exploite et enfin, pratiquer l’écriture littéraire maintenant que j’ai diminué mon temps de travail et investi dans un ordinateur flambant neuf. Si je suis ultra motivée, j’ai même dans un coin de ma tête l’idée d’utiliser un max les investissements de cette année (appareil photo et ordinateur) afin de réaliser de courtes vidéos.

Au rayon du moins, j’espère troquer une partie des sodas (mon péché mignon) pour de l’eau et les heures passée devant netflix pour regarder des longs métrages et lire des essais notamment. J’ai déjà diminué et je m’aperçois que je me sens beaucoup plus satisfaite lorsque je consacre davantage de temps à la lecture ou la guitare et je souhaite continuer sur cette voie.

Un beau programme donc. Et encore, je me suis restreinte. Si je m’écoutais, je mettrais au programme de m’acharner à nouveau sur le néérlandais, faire de la danse (il me faudrait encore choisir entre contemporain, danses de salon ou claquettes…j’ai hésité 15 ans entre piano et guitare, ça peut me mener loin), faire du woofing (ça je le garde en tête), une série déraisonnable de voyages, courir 15 km sans peine (je plafonne depuis un moment niveau jogging) , me lever plus tôt le weekend, suivre des moocs…bref, j’ai un appétit d’expériences et une curiosité intellectuelle débordantes, mais je sens que je dois me freiner car je suis alors sujette à la procrastination et j’arrive à un âge (oh my god) où j’ai besoin d’accomplir vraiment les choses et de rêvasser moins. Sur cette un peu trop sérieuse, je clôture cette liste de désirs.

Et vous, avez-vous des rituels de fin/début d’année ? Vous sentez vous enthousiastes en ce début d’année ?

Une photo du Pacific Crest Trail….un vrai rêve…juste parce que j’avais envie (je ne connais pas la dame)

Joyeux Noël…mais ça veut dire quoi en fait?

Joyeux Noël à tous, plus ou moins croyants, plus ou moins confinés, plus ou moins esseulés… J’ai toujours aimé la période de Noël et j’en ai déjà parlé ici. La veille et le jour de Noël sont traditionnellement calmes pour moi, j’ai une petite famille et tous ne sont pas aussi fans que moi des traditions, des lumières, des sapins et des rediffusions de classiques. Cependant, ils font un effort.

Cette année, le confinement (en Belgique chaque foyer ne peut voir qu’une personne et les personnes seules peuvent avoir deux contacts) n’a pas changé grand-chose pour moi en ce qui concerne le jour de Noël. C’est tout l’Avent qui m’a manqué. Mais que signifie Noël pour une non croyante telle que moi et pourquoi y suis-je si attachée ? Je ne peux l’expliquer rationnellement, je pense que ma nature introvertie fait de cette période où l’on profite de son intérieur et où on le pare de mille lumières me convient parfaitement. J’aime le thé, j’aime le chocolat chaud, j’aime les polars, j’aime les contes, j’aime le bruit de mon poële, j’aime le kitsch de Noël. Sans doute suis-je encore bien connectée avec la fascination enfantine éprouvée devant le sapin, les devantures enchanteresses des magasins, les vitrines des cafés et boutiques décorées à la main par des artistes. J’ai au fond du cœur l’espoir l’espoir de m’éveiller dans une ambiance feutrée, signe qu’il a neigé. Regarder et lire des histoires réconfortantes, prendre le temps d’écrire des cartes de vœux, dire des mots doux. J’aime à me promener dans les villages à la nuit tombée et admirer la façon dont certains transforment à coups de leds leurs maisons/jardins en tableaux lumineux. J’aime me rendre au cinéma, enfiler gants et bonnet pour aller ensuite boire un verre dans un café en ville avec des amis.

Point de tout cela cette année et j’ai eu du mal à entrer dans la période. Je me force d’habitude à attendre le 1 décembre pour faire mon sapin. Cette année, je n’avais pas le feu sacré en moi, mais je l’ai fait quand même et heureusement. J’ai plus que jamais besoin de magie, même si je suis la seule à en profiter. Les flammes dansantes, le scintillement, le feutre doré me réchauffent l’âme. Un Noël minimaliste mais réussi. Une maman qui se donne à fond aux fourneaux pour un menu 100 végétarien et qui fait la part belle au circuit court. Un bon jeu de société (mais pourquoi ne joue-t-on pas pendant l’année ?), une balade dans les bois pour prendre un peu de soleil sur la rétine et de l’air frais et vivifiant, des câlins félins, une lecture réconfortante sans prise de tête. Je pense que c’est cela Noël pour moi, un retranchement vers l’intérieur qui permet d’envoyer de l’amour à l’extérieur, des traditions réconfortantes et une lucarne d’où mon enfant intérieur me fait coucou et me dit de ne pas la perdre de vue.

Cette année, c’est tout au long de l’année que, beaucoup privée de tout, j’ai reçu de l’amour à la pelle. Par messages, lettres, vidéos, câlins virtuels ou réels (lorsque cela était permis ou raisonnable), d’amis, de collègues, d’enfants, d’adultes, de la famille ou d’inconnus. J’ai été touchée en plein cœur à de multiples reprises et je me sens le cœur gonflé. Cela a rendu le second confinement d’autant plus dur. Je crains un peu les mois qui arrivent, car ils n’auront pas Noël et seront long. Et mon cœur est si plein. Mais dans deux jours, on commence à vacciner ici. Serait-ce donc cela notre cadeau de Noël. Espérons le…

Je vous souhaite à tous un Joyeux Noël, quoi que cela puisse signifier pour vous…

Un été en Belgique

Comme il fut différent du dernier été, cet été. Bien sûr, la vie est actuellement différente pour tout le monde, mais l’été dernier avait été particulier. Un été de grâce. Un été détendu. Un été de voyages. Un été qui s’étirait. Cet été, j’ai rapidement renoncé à mon voyage en Italie. Je n’allais pas pouvoir voir les gens que je voulais sur place. Je n’avais pas envie d’arpenter Florence masquée. Je n’avais pas envie de participer à la recrudescence de l’épidémie. Et il m’en coûte. Car, alors qu’avant l’été dernier, je n’avais pas été en Italie depuis 8 ans, ce voyage a été un électrochoc. Je n’envisage plus ma vie sans cette connexion régulière avec ce qui est ma deuxième terre, celle qui m’a vue devenir adulte et qui m’a révélé tant de secrets sur moi-même.

Se souvenir de quoi j’étais capable…

Cet été, je l’ai passé en Belgique. Je suis, et c’est un paradoxe vu ce que je viens d’énoncer, de ces personnes qui ne pensent pas qu’il faille absolument partir. Je crois qu’il est important si on le veut, de pouvoir feuilleter le monde et je suis attachée à certains chapitres. Cependant, je ne me reconnais pas dans cette course (du moins c’est ainsi que je la perçois) à partir toujours plus loin et à visiter un maximum de destinations. Comme pour le reste, je suis slow. J’aurai tendance à retourner dans les endroits où je me suis sentie bien, au détriment de nouvelles destinations, et à y passer du temps. Apprendre un peu la langue si possible, m’y laisser vivre.

Mais revenons à la Belgique. Cet été, j’ai découvert des endroits verdoyants. Je suis allée aux jardins d’Annevoie et au château d’Hélécine. J’y ai admiré des fontaines et un paon en pleine parade nuptiale. Je suis allée nager à Bütgenbach, j’ai dépassé ma peur des eaux troubles et sauvages et je me suis immergée dans le plaisir de communier avec la nature.

Annevoie
Hélécine
Bütgenbach
Reihardstein

Cet été, j’ai profité des jardins et piscines de mes amis. Je me suis gavée de l’amour de ma filleule et de sa sœur. J’ai été une marraine comblée. Je les aime tant et je suis bien rétribuée je dois dire.

Eijsden

Cet été, j’ai perdu un être cher. Une grand-mère, une marraine. Un départ qui a ravivé une ancienne blessure, mais qui est somme toute une délivrance. Une tristesse, de la nostalgie et un apaisement. Pour elle qui était lasse. Pour nous qui la voyions vivoter. La personne que j’avais connue n’était finalement plus là depuis longtemps.

Seraing

Cet été, j’ai passé du temps avec une personne chère à mon cœur qui vit une épreuve difficile et se prépare à un dur combat. J’ai passé des après-midis à profiter de sa sagesse, à marcher avec elle en me connectant à l’essentiel, à relativiser mes soucis sans les juger. A me découvrir à moi aussi une forme de maturité étonnante.

Pays de Herve

Cet été, j’ai lu chaque jour. J’ai écrit aussi. Un peu moins régulièrement pour le blog. Un peu plus sauvagement dans des fichiers secrets. Une soirée aussi dans un atelier d’écriture du mot qui délivre. J’en parlerai peut-être lors d’un autre article.

Cet été, je me suis offert un appareil photo et j’ai capturé. Je me suis prise au jeu de poser aussi. Chercher la lumière. Devenir figurante pour la nature. M’accorder le droit d’être jolie à défaut de me trouver belle.

Cet été, j’ai acheté les produits des petits producteurs de ma région. Je me suis prélassée dans un hamac. J’ai décidé de faire de la guitare. J’ai répété, sans relâche. J’apprends à chanter, je découvre ma voix, j’essaie de l’accepter. De prendre confiance et d’oser tout lâcher. Je me suis perdue et retrouvée.

Cet été, j’ai moins couru. J’ai tenté le yoga. J’ai médité. J’ai escaladé aussi, pour la première fois depuis 20 ans je pense. J’ai eu mal aux bras, ce qui veut dire que je manque de technique. J’ai hâte de continuer, de me dépasser, d’épouser les parois et d’aller plus haut. Car, qui sait, l’été prochain…

Cet été, il est passé en un éclair et le voici maintenant indien. Cette semaine, nous entrerons dans ma saison préférée, l’automne. Nous l’accueillerons sous une température absolument anachronique. Plaisante sans doute, mais inquiétante. J’ai pour ma part hâte de rallumer les bougies, d’apprendre mes premiers accords, d’arborer mes ocres et mes rouilles, d’entendre craquer le sol sous mes bottines. Bye bye summer of 2020 !

Et vous, comment a été votre été ? Aimez-vous l’automne ?

Anxiété

L’anxiété est une vieille compagne de route pour moi. Dès l’enfance, je l’ai sentie planer, comme une mauvaise fée qui se serait penchée sur mon berceau. Elle circule dans la famille et parmi les belles choses qui m’ont été léguées, elle figure avec sa moche dégaine et m’a souvent gâché de beaux moments, voire des relations. Elle me susurre à l’oreille des croyances vénéneuses déguisées en vérité. Des mensonges qui me conduisent à me sous estimer, à me faire endosser la casquette de metteuse en scène de scénarii catastrophe et à éviter toutes sortes de dangers imaginaires. Elle s’est déjà manifestée sans que je m’y attende, un matin d’été au réveil. Elle s’invite lorsque je tiens à quelqu’un ou quelque chose que j’ai peur de perdre. Comme je crains de la voir surgir, je la provoque parfois et elle ne manque pas d’apparaitre avec son cortège de pensées paralysantes et dévalorisantes. J’aimerais penser que je l’ai vaincue pour de bon, mais d’outre tombe elle me commande de ne pas être si présomptueuse. Et pourtant, je finis toujours par gagner. Bien sûr j’y perds des plumes, bien sûr certaines cicatrices sont douloureuses, mais je ne renie pas les apprentissages que je tire de ces croisades. Cette année, avec le confinement, j’ai eu l’occasion de beaucoup réfléchir et de me sentir « alignée », pleinement consciente de qui je suis, de ce que je veux et de comment y parvenir. Puis, le monde extérieur, un monde extérieur aux apparences trompeuses et chargé d’une menace nouvelle, a rouvert ses portes et tout cela a vacillé à nouveau. Une nuit, ma vieille ennemie m’a rendu visite. J’ai senti la chambre tourner à nouveau. J’ai eu la tentation de fuir, de me reconfiner en moi-même. Et puis je me suis levée. J’avais à faire, quelqu’un avait besoin de moi et je me devais d’honorer mon engagement envers cette personne et envers moi-même. Envers la femme que je suis devenue, envers la professionnelle fiable et solide que je suis. Depuis, le chemin se poursuit et plus de visite surprise. Pourtant, rien n’est plus facile qu’avant. Pourtant ma tanière est confortable et me fait de l’œil. Mais j’ai décidé de grandir encore, d’éclore un peu plus chaque jour, de prendre le risque de tomber en sachant que j’ai les épaules pour me relever (et surtout les jambes) et que, si je tends la main, il y a fort à parier que quelqu’un la saisira.

Belgique, 29 juillet 2020

Réflexions et rêves (dé)confinés

Dans une semaine, nous arriverons à la date du 8 juin. Tout le monde espère voir rouvrir le secteur Horeca et avec lui la possibilité de revoir nos amis, nos familles… On parle aussi de réouverture de frontières et de vacances à l’étranger. On a de plus en plus de mal à être dans le présent, on attend l’étape suivante. Pour ma part, je regarde aussi beaucoup dans le rétroviseur. Je vois les sacrifices, les bénéfices collatéraux aussi. J’espère que tout cela n’aura pas été vain. Qu’on ne va pas voir l’épidémie et les comportements égoïstes et destructeurs reflamber. Je suis cependant réaliste. Les gens qui nous dirigent n’ont pas changé et c’est plus que jamais à nous, en choisissant ce que nous faisons de notre temps et de notre argent, d’impulser un changement. Les habitudes acquises durant cette période résisteront elles à la peur de la récession, aux vieux automatismes…trop tôt pour le dire.

J’ai assez bien vécu cette période. Je n’aime pas la foule et je suis de nature introvertie. Cela ne signifie pas que je suis extrêmement timide, mais que je me ressource plutôt dans mon monde intérieur que dans le monde extérieur. J’ai toujours eu besoin de moments de solitude, de descendre au plus profond de moi. J’ai sans cesse des pensées qui fusent et de nombreux centres d’intérêt. Je regarde un film, qui m’emmène sur wikipedia pour chercher des infos, qui vont me donner envie de lire tel roman, de me plonger dans l’histoire d’un pays, d’une langue ou d’un savoir faire. Ainsi, je ne m’ennuie jamais. J’aime apprendre tout simplement et grâce à internet les ressources sont accessibles et illimitées. J’ai également besoin de contact avec la nature et de me dépenser physiquement. Cela m’aide à ordonner mes pensées et à ressentir calme et bien être. Ca aussi c’était permis donc je suis restée très détendue et en forme.

Je pourrais faire une longue liste ce que qui ne m’a pas manqué durant ces deux derniers mois :

  • Les réveils à 7h du matin
  • Les embouteillages
  • Les magasins
  • Le stress
  • Le manque de sommeil
  • Le bruit des voitures
  • La recherche d’une place de parking…

J’ai même vu plein de choses qui m’ont fait plaisir :

  • Les petites choses de la nature, car j’avais le temps de me promener
  • Les producteurs locaux qui avaient beaucoup de travail et ont sans doute fidélisé des clients
  • Les villes qui aménagent enfin de vrais espaces pour les cyclistes…il y avait toujours des objections mais quand on veut/doit, on peut…
  • Les attentions et les petits mots échangés sur messenger, par sms, par téléphone…
  • La créativité
  • La bienveillance générale des gens. Nous avons pris le temps de nous soucier des autres, vraiment.
  • Les applaudissements et les concerts de trompette de ma jeune voisine les soirs à 20h
  • Les initiatives d’entraide, même entre inconnus
  • Les prises de conscience qu’il est possible de vivre autrement

Bien sûr, le temps passant, certaines choses m’ont beaucoup manqué et me manquent toujours…

N’avoir pas vu ma filleule et beaucoup de mes amis durant deux mois et on n’est pas encore au bout. Ne pas pouvoir toucher cette enfant de 3 ans quand je la reverrai, alors que je l’avais dans les bras une fois par semaine.

Un restaurant ou juste un bar en plein air…c’est sans doute lié au besoin de sociabiliser aussi. Cela me manque beaucoup plus que les magasins. J’ai envie qu’on cuisine pour moi ! Et de manger avec des gens. Heureusement on a pu le refaire depuis 15 jours avec des personnes bien précises (4 max et toujours les mêmes en Belgique) et j’allais au travail une fois par semaine où je mangeais souvent avec un ou deux collègues de permanence en même temps que moi.

Un cinéma ! Je pense que si on rouvre à des séances en limitant le nombre de personnes, je ne bouderai pas mon plaisir d’y aller, même seule. Netflix c’est bien, mais j’aime trop l’atmosphère des salles obscures.

La possibilité de faire des répétitions avec mes partenaires. Nous entamons un projet que nous espérons porter sur scène en novembre. Quoi qu’il en soit, même s’il est reporté, nous sommes dans les starting blocks…mais chacun chez soi avec son texte et sur messenger.

Passer la frontière avec les Pays-Bas…c’est probablement l’un des aspects les plus étranges de tout ceci. Les frontaliers de tous pays se reconnaitront sans doute. J’ai juste envie d’aller me promener et boire un verre dans mes coins habituels, à 5-6km de chez moi, mais dans un autre pays.

Toutes ces choses ont trait à l’être et non à l’avoir. Je pense que c’est pareil pour beaucoup de monde. Même si j’ai déchanté chez décathlon, entre ruptures de stock et impossibilité d’essayer (plus le système de tailles de décathlons qui ne ressemble à rien d’autre et le fait qu’il ne restait quasi que du xs-mais qui rentre dedans- et du xxl), je manque de matériel et vais devoir ramener le peu que j’ai acheté.

Au final, à l’avenir, personnellement, je voudrais que, malgré le déconfinement, certaines choses ne changent plus et que d’autres changent urgemment.

Je voudrais travailler moins, arrêter de vendre mon temps pour de l’argent comme disent certains convaincus. Je voudrais conserver la possibilité de télétravailler de temps en temps une demi journée (c’est dur avec mon boulot) pour tout ce qui est administratif. Je voudrais ne plus perdre mon temps en faisant inutilement des magasins, en casant trop de choses dans mes weekends ou mes soirées. Voir mes amis peut-être moins parfois mais mieux. Je voudrais continuer à prendre le temps de faire du sport, mais m’autoriser aussi à ce que certains jours ce ne soit que 30 minutes à la maison plutôt que rien du tout ou l’épuisement. Je voudrais ne pas abandonner cette créativité et passer moins de temps devant la télé pour continuer à écrire, lire et faire des projets dans ma tête.

Pour le monde en général, j’espère aussi tellement de choses. Là aussi, comme beaucoup, mais pas toujours comme nos dirigeants et ceux qui ne pensent qu’à bâtir des empires. Financer le rail et non l’aérien. Produire en Europe. Consommer local. Pouvoir continuer le télétravail pour ceux qui le veulent et le peuvent, afin de désengorger les villes. On aurait ainsi une meilleure qualité d’air et ceux qui doivent se déplacer perdraient moins de temps. Tellement, tellement de choses encore…

Et vous ? Avez-vous changé vos habitudes ? Lesquelles ? Etes-vous introverti ou vous ressourcez vous dans l’énergie des contacts sociaux ? Que rêvez vous pour la suite ?

 

Message à moi-même 🙂

 

Journal de (dé)confinement 10: du 18 au 24 mai

Dixième journal de confinement, peut-être le dernier, qui sait… Lorsque j’ai commencé en mars, je ne sais pas si je me disais que cela pouvait durer si longtemps. Je ne sais même pas si nous sommes toujours en confinement. Les magasins ont ouvert, certaines classes aussi. A mon boulot, nous nous sommes équipés et je vais y aller plus souvent, un peu au compte gouttes. Nous y allons quand c’est vraiment nécessaire et sommes priés de ne pas nous attarder et de continuer à faire chez nous ce qui peut l’être. Cela me convient. Il fallait réamorcer une phase plus active en ce qui concerne le travail, mais y être la moitié du temps et gérer le reste depuis chez moi me convient. Je ne suis pas fatiguée et j’ai une belle peau. Je me suis pesée, je n’ai pas maigri (encore que, je me suis pesée le premier jour de mes règles, ce qui n’est pas très juste envers moi-même) mais mon corps a changé, je le sens dans mes vêtements et je le vois. Je pourrais carrément vivre sur ce rythme à long terme…

En dehors de ça, j’ai profité de mes parents, de leur jardin et du bois et de la campagne derrière chez eux. Je suis allée courir et marcher et ça m’a fait du bien de retrouver ces endroits familiers et pourtant interdits durant deux mois, de troquer les bords du fleuve asphaltés contre les bois, les champs et leurs sentiers pleins d’aspérités, le relief un peu plus changeant. Ca a été dur, j’ai dû raccourcir mes foulées, chercher mon souffle, ma cheville se plaint un peu…

Je ne suis pas retournée dans les magasins, je suis toujours confinée psychologiquement. Les pulsions d’achat ont disparu, pour peu qu’il en restait. Il faudrait que j’aille chez décathlon ou dans un magasin de sport, mes chaussures sont usées.

Je réfléchis beaucoup sur les habitudes que je veux garder, que je veux changer, mais je pense écrire un article entier là-dessus pour creuser le sujet. Je ne sais pas si ce journal de confinement est le dernier ou non. J’ai envie d’écrire sur d’autres choses, sous d’autres formats, même si inévitablement on y reviendra, c’est notre quotidien.

Cette semaine, je me suis sentie plutôt bien. Il y a eu un jour férié dont j’ai bien profité. Un vendredi où je me suis autorisée à ne répondre qu’en cas d’urgence et à différer des tâches, un samedi à ne pas faire grand-chose, à part aller courir un 7km plus vite que jamais. Merci les sentiers et les côtes, lorsque je retrouve le plat, tout me semble plus facile.

Il y a eu une pédicure que j’attendais depuis une semaine. En fait depuis plus que cela, mais elle ne pouvait pas travailler. Mes pieds ont repris forme humaine eux qui sont maltraités dans mes chaussures de sport et que je néglige trop souvent. J’espérais un massage, je m’en faisais une joie, ma pédicure prodigue des drainages lymphatiques merveilleux, mais le coronavirus m’en a privé. Drainer la lymphe peut déclencher des symptômes lorsqu’on est porteur d’un virus. Malheur, il ruine mon bonheur de la semaine celui-là.

Cette semaine, j’ai beaucoup lu. Vite, allègrement, au jardin, dans mon lit, dans mon bain, sur mon sofa. La lecture m’a toujours été d’un grand secours, me sauvant de l’ennui, de l’angoisse, de la solitude, de la tristesse… Ici je suis dans le plaisir pur de la lecture, je m’en donne à cœur joie.

Il y a eu des expérimentations culinaires, un art qui n’est pas du tout mon art de prédilection. Le temps et l’envie de manger mieux et d’apprendre à me servir des protéines végétales au service de ma santé et de ma forme me poussent à tenter des choses et j’y trouve une certaine satisfaction.

Cette semaine, on parle beaucoup des vacances dans la presse. De la Grande Bretagne qui va imposer une quarantaine. Mais aussi de pays comme l’Espagne et l’Italie qui ne prévoient pas cette mesure et invitent les touristes. La première vague n’est pas encore tarie…je me demande comment un tel risque peut-être pris à partir de la mi juin. Nous ne pouvons pas revoir nos proches (4 maximum en Belgique, même si je pense que 80% de la population triche) avant le 8 juin, mais nous pourrions partir à l’étranger une semaine ou deux plus tard… Alors qu’apparemment des dizaines de personnes ont été contaminées en Allemagne début mai au cours d’un service religieux…un seul service. Je me demande si tout cela est bien vrai. Tant d’efforts et de privations pour rouvrir tout d’un coup ? Pour ma part, je vais laisser passer juin et juillet avant d’envisager quoi que ce soit. Un peu de temps à la côte belge ou hollandaise. Ou ce fameux voyage en Italie, mais j’en doute. Pour le moment, vivant seule, je ne suis pas censée monter en voiture avec qui que ce soit… Il va nous falloir rester calme, car une tempête d’incohérences s’annonce.

Courage, ne vous précipitez pas, faites le bilan, notez ce que vous avez appris et ce que vous ne voulez plus, avant que tout reprenne, j’en ai bien peur, comme avant…