« Seule en sa demeure » de Cécile Coulon et le roman gothique en général
Dernièrement, j’avais envie de lire un auteur français, alors j’ai demandé à La Kube de m’aider. Je ne voulais pas un roman parisien, pas un roman nihiliste, mais une belle langue non traduite et j’ai reçu « Seule en sa demeure » de Cécile Coulon. Cécile Coulon a une biographie impressionnante pour ses 32 ans (8 romans publiés, un recueil de nouvelles, 4 recueils de poésie, un ouvrage jeunesse, une pièce de théâtre notamment) des cheveux blond polaire et elle est marathonienne !


A la réception, la couverture et la quatrième de couverture m’ont immédiatement fait penser à l’un de mes romans favoris, « Rebecca » de Daphné du Maurier (ma chronique de 2018 ici), un classique de la littérature dite gothique, paru en 1931. Je me suis dit que les similitudes étaient frappantes, mais qu’un ouvrage aussi encensé ne pouvait pas être une simple resucée. Et je n’ai pas été déçue. J’ai d’abord été désarçonnée. L’histoire se déroule au XIX siècle et est écrit à la manière des romans de l’époque. La langue est soutenue sans être lourde et on est immédiatement plongés dans l’ambiance de la famille d’Aimée puis au domaine de son époux, situé au cœur de la Forêt d’Or. L’atmosphère est lourde et enivrante, les descriptions finement ciselées. J’ai lu ce livre en trois jours, je pense que j’ai passé la moitié du temps sur les 100 premières pages mais les 200 suivantes (et dernières) ont couru sous mes yeux. Car une fois le décor planté, la qualité de l’écriture ne faiblit pas mais l’intensité du suspense ne cesse de croître. J’ai adoré ce livre, j’ai échafaudé des hypothèses (fausses) et, c’est certain, je lirai d’autres livres de cette autrice.
Pour ceux et celles qui se demanderaient ce qu’est un roman gothique (et pour moi celui-ci en est un très réussi), voici l’article de wikipedia. Mais en gros les caractéristiques du gothique (qui n’est pas forcément paranormal, même si des éléments d’horreur et de paranormal peuvent s’y retrouver, comme chez Edgar Allan Poe) sont :
- Un lieu chargé d’une atmosphère inquiétante, voire une nature hostile, qui deviennent des personnages à part entière (la forêt d’Or et le domaine Marchère chez Cécile Coulon, le domaine de Manderley et les falaises de Cornouailles chez du Maurier par exemple)
- Des personnages de jeune femme persécutée/malade ou prise au piège, de personnages empreints de religiosités, qui ont souffert, des bandits, des domestiques qui exercent une emprise, etc…
- Des thèmes tels que le secret honteux qui hante les vivants, le surnaturel, les unions interdites, le pacte, la fuite impossible…
Voilà, j’espère vous avoir envie de découvrir ces auteurs d’autrefois (du Maurier et Poe) ou Cécile Coulon si vous voulez frissonner en sortant des sentiers battus du polar que nous connaissons tous et que je ne dédaignerai jamais. J’ai dans ma pile de livres à lire un autre roman qualifié de « gothique » et signé Alexandre Dumas. Je m’y lancerai bientôt. J’ai été très étonnée de découvrir qu’il s’était essayé au genre…