24h à Lille

Le weekend dernier, j’ai eu la chance d’aller à Lille. J’y allais pour retrouver mon amie V., qui vit à Paris. Cela faisait des années que nous ne nous étions pas vues, la vie faisant que… J’ai choisi d’y aller en train, de regarder défiler mon pays par la fenêtre, de  faire halte dans des gares inconnues aux noms de clubs de footballs. Il m’a fallu plus de trois heures aller et plus de trois heures retour pour parcourir quoi…250km ? Vive les transports en commun. Mais je ne regrette pas, ce voyage a été la césure avec une semaine difficile. L’occasion d’écouter de la musique, de me sentir rajeunir et partir à l’aventure. Pas besoin d’aller loin et pour longtemps pour se sentir en voyage, en transit, en découverte…

Lille und die Sch'tis | Urlaubsguru.de

Arrivée à Lille, repérage de l’hotel, serrer une amie dans ses bras, se dire qu’elle nous a manqué, mais aussi qu’elle n’a pas changé, partir à la découverte des places à l’architecture familière puisque flamande, apéro en terrasse, flâner, parler, se re découvrir, se sentir comme si on ne s’était jamais quittées, se dire que c’était bien trop long, mise à jour de nos vies, souvenirs, se dire que la petite flamme qui nous anime est intacte après des épreuves qui l’ont forcée à l’hibernation, se balader, sans carte, être des touristes désorganisées, ne pas prendre de photos correctes mais capturer l’instant avec tous ses sens, être présente, se détendre, laisser les soucis s’éloigner comme un nuage après l’orage, profiter de la parenthèse que l’on a réussi à s’octroyer, dormir, se réveiller, dormir, se régénérer, dormir sans culpabilité. Le matin venu repartir à l’assaut de la ville, sans se presser, sans urgence, s’émerveiller rue de la Clef, l’arpenter, ne pas savoir où poser le regard, s’arrêter dans une jolie brasserie pour un café, repartir, se faire un cadeau, un cadeau qu’on ne se serait pas fait avant, avoir la satisfaction de pouvoir se l’octroyer, rêver à l’été, se dire qu’on a de la chance d’avoir rencontré de belles personnes, des personnes rares, qui nous connaissent, qui voient notre âme et qu’une fois que l’on a saisi cela, qu’importent la distance et le temps, on n’est jamais seul, il suffit de regarder le ciel…

Mes bonnes adresses et bons plans :

  • Railpass en Belgique jusque Tournai ou Courtrai puis acheter juste l’aller retour pour Lille. Ca revient alors à plus ou moins 27 euros aller-retour de n’importe où en Belgique.
  • L’hotel Balladins : je ne connaissais pas cette chaine qui a plusieurs établissements en France et même en Belgique. 65 euros la nuit pour une chambre double. L’un des meilleurs rapports qualité-prix de ma vie : en face de la gare mais au calme car les chambres donnent sur l’arrière, salle de bain spacieuse et propre, literie très confortable, coffres avec clefs pour laisser les bagages, terrasse avec vue au 7° étage depuis la salle du petit déjeuner. Un vrai bon plan, je leur ai mis 10 sur booking.
  • Dans la boutique Lili Cabas, rue de la Clef, je me suis offert une robe. Elle est plus chère que les robes de la fast fashion. 120 euros, mais j’ai tellement économisé ces derniers mois que je l’ai emportée sans culpabilité. Pas seulement économiquement parlant puisqu’elle est en viscose naturelle (sans microplastiques) et de fabrication française. C’est l’étiquette « made in Roubaix » qui a attiré mon regard. Je vous invite à découvrir la marque Quintessence, fabrication européenne et livraison possible.

50 !

Hello et non, je n’ai pas encore cinquante ans. Aujourd’hui, j’écris un article particulier puisque c’est le cinquantième déjà que je publie. L’occasion de faire le point sur le chemin parcouru et celui qui se profile devant moi. L’occasion aussi de remercier mes lecteurs. Certains sont des amis, d’autres des inconnus. Certains tiennent des blogs, d’autres pas. Merci à ceux qui laissent des commentaires, un « j’aime », ou qui s’abonnent. Les statistiques me montrent que j’ai de la visite et il est vrai qu’écrire est avant tout un plaisir pour moi, mais mettre un pseudo, un nom ou un site sur un lecteur est toujours un plus et m’encourage énormément. Cela m’aide aussi à savoir quel type de contenu peut plaire. Il y a des articles qui sont davantage un besoin pour moi et d’autres, la plupart, qui ont pour vocation le partage.

Quelques faits pour résumer mon aventure :

  • Je suis abonnée wordpress depuis 4 ans.
  • J’ai publié mon premier article le 10 décembre 2016. Il parlait de mon amour pour le mois de décembre.
  • Je n’ai cependant publié régulièrement qu’à partir de fin 2017.
  • Avant cela j’ai eu un autre blog qui s’appelait « flou onirique »…je suppose qu’il est perdu quelque part sur la toile puisque rien ne se perd alors que tout se crée.
  • J’ai créé le blog pour écrire, pour avoir un espace qui me ressemble, pour conserver une trace de ce qui fait ma vie et le partager avec qui voudra.
  • Je n’ai pas encore osé parler de l’anxiété sur cet espace alors que le sujet me tient à cœur.
  • J’ai récemment acheté un plan personnel qui me permet de supprimer la pub de mon blog pour un meilleur confort de lecture. J’ai également pu acquérir mon nom de domaine ce qui devrait me permettre d’être mieux référencée sur les moteurs de recherche.
  • J’ai appris grâce à ces moteurs de recherche qu’ « Eclats d’âme » était également le nom d’un manga japonais. J’ai mis tellement de temps à trouver ce titre…je ne voulais pas écrire sans un titre qui me convienne. Ca a tourné dans ma caboche pendant des mois.
  • L’un de mes articles préférés « mon devoir de citoyenne » n’a enregistré aucune vue, c’était seulement le troisième de ce blog. Je n’osais pas encore dire que j’avais un blog.
  • Il m’a fallu presque deux ans pour oser dire aux gens que j’écrivais. J’avais peur qu’on me juge, qu’on ne me lise pas, qu’on ne me trouve pas légitime, d’être noyée dans la masse. Bref, un bon vieux syndrome de l’imposteur.
  • Mes articles les plus populaires, en termes de « j’aime », sont : l’émotion du Sud, le Bilan culturel d’août/septembre (suite et fin) et les gestes écolos 2.
  • Mes articles les plus populaires, en termes de vues, sont : écologie et minimalisme, pourquoi ces efforts ?, Février : retour du less is more et Sept ans.
  • Mes articles préférés sont ceux sur le Danemark car j’ai pris beaucoup de plaisir à les écrire et les documenter, Noël simple et magique, les choses que j’ai cessé de surconsommer, Ecologie et minimalisme pourquoi tant d’efforts car ça m’a permis de vraiment déplier ma pensée et exprimer ce que j’avais au fond de moi. Enfin, il y a Sept ans, un article spécial et intime pour une personne spéciale.
  • J’ai 22 abonnés que je remercie.
  • Si j’en crois le nuage d’étiquettes que vous pouvez retrouver dans la colonne de droite si vous me lisez sur PC (et qui vous permet en cliquant sur un mot de retrouver instantanément tous les articles qui y sont associés), les sujets que j’aborde le plus souvent sont : culture et réflexions, suivis d’Angleterre, bilan, bonheur, cinéma, découvertes, histoire, Italie, lifestyle, littérature, minimalisme, nord, objectifs, résolutions, société, séries, voyage, écologie et émotions. Cela me résume bien je trouve.

J’ai fait pas mal le tour de l’histoire de mon blog je pense. A l’avenir, je voudrais continuer à développer ces thèmes. Y ajouter peut-être des articles sur l’anxiété et oser pousser des éclats d’âme sur des sujets de société qui me touchent. Je pense continuer à faire mes bilans culturels, mais je me dis que je ne parlerai peut-être que de ce que j’ai vraiment aimé car c’est fastidieux parfois de tout lister et de passer du temps à écrire sur des choses qu’on n’a pas appréciées. Je continuerai aussi à parler de mon chemin vers une consommation plus responsable mais davantage dans le concret car je pense qu’au niveau politico-philosophique j’ai déjà dit pas mal de choses.

Si vous voulez m’aider, chers lecteurs, n’hésitez pas liker, commenter, vous abonner et partager. Il m’est aussi précieux de savoir quels articles vous aimez, quels articles vous aimez moins et ce que vous aimeriez voir ici. Trouvez-vous ce blog trop éclectique ou vous plait-il comme cela ?

Je vous remercie d’avance et j’espère que vous prendrez plaisir à découvrir mes futurs articles puisque le plaisir, c’est comme l’amour, il est plus grand s’il est partagé.

A bientôt !

Les petits plaisirs

Bonjour à tous, me revoici avec un nouvel article un peu différent. En ce moment je procrastine un peu beaucoup et je n’ai toujours pas rédigé mon bilan tri et minimalisme annoncé début février. La faute au splendide temps de février qui m’avait donné des envies de nettoyage de printemps et à celui de mars (plutôt inqualifiable) qui me laisse aujourd’hui avec l’énergie d’un mollusque sous valium. J’ai donc décidé de ne pas m’auto-flageller et de reporter de bel objectif à des jours plus doux et plus propices, lorsque j’en aurai l’envie.

Néanmoins, les dernières semaines n’ont pas été trop dégueulasses et je saisis l’occasion pour lister ici les choses qui m’ont fait plaisir malgré le temps maussade, découvertes et moments simples qui égaient le quotidien si on prend le temps de les savourer :

  • Décorer un arbre de Pâques : alors oui c’est clairement commercial et non minimaliste, mais j’avais craqué l’an dernier sur de jolies décos. Là, j’ai juste acheté des branches de cerisier et deux nouvelles boules (celles qui ressemblent à de petites montgolfières) et je ne culpabilise même pas car, tout comme mon sapin de Noël en son temps, ce petit arbre me procure du plaisir au quotidien. Il n’est pas très grand et c’est une pointe de verdure que j’apprécie, n’ayant ni jardin ni terrasse. Vous allez me dire que Pâques est encore loin, mais voilà, je l’ai fait dans la frénésie des beaux jours de février. N’est-il pas adorable ?

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  • Programmer une escapade d’une nuit à Lille pour retrouver une amie que je n’ai pas vue depuis (beaucoup) trop longtemps. La vie a fait que…mais elle m’a beaucoup manqué et je me réjouis ! L’occasion de parler, refaire le monde, découvrir mieux Lille, dénicher je l’espère des endroits cosy où prendre le thé et des artisans inspirants. Et puis j’adore passer la nuit à l’hôtel !!!
  • Parcourir des guides sur l’Angleterre empruntés à la bibliothèque et commencer une liste de lieux à ne pas manquer lors d’un périple qui n’a pas encore de début ni de durée. Se laisser aller à rêver et s’imaginer parcourir la côte en train jusqu’en Cornouailles et dans les Cotswolds…
  • S’essayer à un atelier couture. On pourrait facilement me décrire comme l’antithèse de « la fille bonne à marier » (patriarcat mon ami, que de belles expressions tu nous as inventées) : je n’aime ni cuisiner, ni jardiner, ni coudre, ni rien… La cuisine, je pense que c’est foutu, mais mes ambitions écologiques et de simplicité m’ont poussée à m’inscrire à un atelier zéro déchet chez Koxinel’s à Liège. J’ai passé une après-midi fantastique, ça m’a vidé la tête et j’étais comme dans un petit cocon créatif. Je n’ai pas vu le temps passer et j’ai été guidée pas à pas. Moi qui y allais juste dans une logique anti gaspi et pour pouvoir me débrouiller un minimum, j’ai trouvé ça amusant de dessiner un patron et se servir d’une machine. J’ai bien envie d’y retourner dans une formule « coudre un sweat ou une jupe » et de voir si je peux devenir plus autonome et fabriquer des vêtements ou de jolies choses à offrir. J’ai trouvé cela très reposant, quasi méditatif, moi qui ai un travail très cérébral et qui passe mon temps dans ma tête de façon générale.
  • Passer du temps avec ma filleule qui aura deux ans fin du mois. Après une phase où elle ne réclamait que ses parents, voilà qu’elle s’ouvre et m’adopte peu à peu. Moi, je l’ai aimée dès le début et mon cœur fond lorsqu’elle m’appelle marraine et court dans mes bras. La regarder grandir est une magnifique aventure et je rêve de plein de moments de complicité futurs avec elle et sa grande sœur.

Voilà, c’est tout pour le moment. Et vous quels sont vos plaisirs du moment et vos découvertes ?

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Bilan culturel de février

Bonjour, me voici pour le rendez-vous mensuel avec ma consommation de produits culturels ou assimilés. En ce mois de février, je peux parler de 3 séries, un film, un livre et deux pièces de théâtre. Il y a eu du très bon mais également quelques déceptions. Commençons sans plus attendre avec les séries. J’en ai regardé et terminé 3 :

  • Friends from college 2 (netflix): cette série de deux saisons de 8 épisodes de +-25 minutes est parfaitement dispensable. Je ne dis pas qu’elle est mauvaise, mais c’est juste parce que cela rendrait plus difficile de m’auto justifier quant au temps passé à la regarder. J’avais regardé la première saison en grande partie parce qu’il y avait Cobie Smulders (Robin dans « How I met your mother ») et que j’espérais que ce soit une comédie chorale sur la vie d’adulte comme je les aime et qui vieillissent un peu en même temps que moi. En vrai ils sont antipathiques et égocentrés au possible et l’effet de groupe ne rachète pas les individus. J’ai regardé la seconde pour voir si ça s’améliorait et pas vraiment. En plus, détail stupide, mais ça crève les yeux que les acteurs n’ont pas tous le même âge alors qu’ils sont censés être copains de promo. Je me demande pourquoi ça a été renouvelé, beaucoup de gens ont dû faire la même chose que moi. Et la fin n’est pas une vraie fin et laisse supposer une saison 3. Du gâchis. La curiosité ne me reprendra pas ou alors à regarder en cas de grippe.
  • Case (netflix) : un nouveau scandinoir en 9 épisodes. Cette série islandaise suit un avocat dépravé qui remet le pied à l’étrier en enquêtant sur le suicide d’une jeune ballerine et en découvrant au final tout un réseau pédophile qui abuse de jeunes filles en difficulté. C’est assez trash mais bien mené. J’ai un peu de mal avec les séries trop glauques en termes de sexualité et de dépravation, je préfère une bonne murder story, mais cette série n’est pas mal dans son genre.
  • Hinterland (production BBC diffusée sur netflix): j’ai repris mon visionnage de cette série galloise dont j’avais regardé un seul épisode. Je n’avais pas accroché la première fois, mais ici j’ai littéralement dévoré les 3 saisons, comme quoi…Attention, la version française n’est pas disponible. Ce n’est pas un problème pour moi qui regarde quasi tout en V.O. Cette série a la particularité de posséder deux versions originales : les scènes sont tournées une fois en anglais et une fois en gallois. A voir si vous aimez comme moi les landes pluvieuses et les intrigues fouillées qui plongent volontiers leurs racines dans les générations passées. A chaque épisode une intrigue, mais également une enquête en filigrane sur l’ensemble des trois saisons à la fin desquelles une boucle est bouclée. L’occasion pour moi de découvrir un amour insoupçonné pour les prénoms gallois tels Gwilym et Aneirin. Après les Cotswolds et les Cornouailles, nouvelle obsession. Take me to the UK.

BBC One - Hinterland

J’ai été voir un seul film au cinéma, mais ce fut une bonne pioche puisqu’il s’agit de « Green book » de Peter Farrelly . Que dire qu’on n’ait pas déjà lu dans la presse à propos de ce film absolument sublime ? Viggo Mortensen y est impérial, voici notre classieux Aragorn transformé en videur italien en léger surpoids, raciste de surcroit et, disons le franchement, pas très intelligent. Il est méconnaissable et hilarant. En contrepartie, Mahershala Ali ne se laisse pas bouffer et y est d’une sensibilité et d’une distinction récompensées à juste titre par l’Académie des Oscars pour la deuxième fois déjà. Le duo fonctionne à merveille et nous les suivons dans l’Amérique profonde, celle du Sud, baignée dans le jazz des années soixantes et la ségrégation raciale nauséabonde. Une histoire racontée avec humour mais qui ne nous épargne pas les scènes coup de poing ou même les images plus simples qui nous arracheraient une larme, comme ce moment où, à l’arrêt pendant que Tony Vallelonga (Mortensen) change un pneu sur une route de campagne, le musicien Don Shirley (Ali), à l’arrière, et les paysans noirs du champ de coton d’en face se dévisagent incrédules et peinent à se reconnaitre… Cathy Immelen (la critique cinéma de la RTBF) parle d’un feel good movie et c’est aller loin je trouve, mais courrez néanmoins le voir, vous ne serez pas déçus !

'Green Book' Is A Poorly Titled White Savior Film

Deux pièces de théâtre étaient inscrites dans mon carnet de bal ce mois-ci :

  • « L’école des femmes » : Je pense que c’est la première fois que j’allais voir un Molière sur une scène professionnelle. J’ai eu le plaisir de revoir en jeune première la comédienne Suzanne Aubin qui m’avait éblouie en Chérubin dans « La Folle journée ou le mariage de Figaro » mis en scène par Rémy Braché en 2016. Ici j’ai passé un bon moment sans être conquise par la mise en scène ni par le texte qui, pour moi, n’est pas le plus drôle de Molière. Les rôles de valets, d’habitude si malicieux chez Molière, sont ici vraiment secondaires et se bornent à suivre les instructions de leur maitre. Je pense que « Le Mariage de Figaro » et, plus tôt cette saison, « Le Triomphe de l’Amour » (Marivaux dans une mise en scène de Podalydès) m’en ont tellement mis plein la vue en termes de jeu, scénographie et mise en scène que j’en deviens très exigeante…
  • « Candide et la Folie du Monde » : j’ai découvert cette production de la compagnie du Simorgh sur une scène plus petite. J’ai été séduite par cette adaptation poétique, musicale, corporellement inventive du classique de Voltaire. Candide est virevoltant et on est complètement embarqué dans ce voyage initiatique cruel qui est le sien. Les comédiens incarnent à eux 5 une foule de personnages dans un exercice transformiste tout en sobriété. Leur tournée continue et je vous conseille de les découvrir. Pour ma part, c’est avec plaisir que je verrais une autre production de la compagnie.

Enfin, comme il n’y avait que 28 jours à ma disposition, je n’ai lu qu’un seul roman, qui a d’ailleurs été assez vite lu. Il s’agit d’ « Agatha raisin : gare aux fantômes » de M.C. Beaton. Il y a quelque temps, j’avais pu découvrir lors de mes dimanches soirs (sponsorisés par France 3 comme vous commencez à le savoir) la série adaptée des romans de M.C. Beaton. Les aventures d’Agatha Raisin sont plutôt décalées et humoristiques et j’avais bien aimé le personnage assez hautain et antipathique de prime abord, mais finalement piquant comme j’aime bien. Elle faisait la team avec son ancien associé londonien (oui je ne dis pas les choses dans l’ordre mais Agatha est une quinqua célibataire qui bossait dans la com à Londres avant de prendre une retraite anticipée dans la superbe région des Cotswolds où les crimes commis la poussent à devenir détective amateur) et une jeune mère célibataire. Blessée en amour, elle lorgnait aussi sur son charmant voisin. J’ai été déçue par le roman par contre. Il parait qu’il faut les lire dans l’ordre, moi j’ai pris une nouveauté en bibliothèque et en fait je n’ai pas retrouvé l’Agatha de la série. J’ai aimé l’ambiance village anglais et mystère, mais l’obsession d’Agatha pour les hommes a irrité la féministe en moi. Elle ne pense qu’à ça ! Comment séduire, se faire belle, impressionner…c’était agaçant au possible et j’ai trouvé cette préoccupation omniprésente dérangeante. Je ne me rappelais pas le personnage de série comme ça. Bien sûr on sentait la sensibilité sous la carapace, mais ici elle était simplement pathétique. Une vraie caricature. Bref, si d’autres d’entre vous ont lu la série, est-ce comme cela à chaque fois ? C’est dommage car pour une lecture légère, ça aurait pu être vraiment parfait. Dois-je donner une seconde chance à Agatha ?

Et vous, qu’avez-vous vu/lu/entendu ? Si vous voulez échanger avec moi, n’hésitez pas à me laisser un commentaire et/ou à vous abonner pour ne pas rater mes billets culture. Bon mois de mars à vous, plein de jolies choses…

Sept ans…

Sept ans aujourd’hui. Sept ans que j’ai fait pour la première fois l’expérience de perdre quelqu’un que j’aimais de tout mon cœur. Sept ans que je ne sais pas si tu as senti cet amour, si tu as su combien le tien m’était précieux, si je te l’ai suffisamment transmis la dernière fois que je t’ai vu, cette fois que je n’imaginais pas être la dernière même si j’aurais pu/dû m’en douter. Sept ans que tu me manques, même si cela fait longtemps que je vais mieux. Sept ans que je pense à toi en me disant que j’aimerais te raconter ou te montrer telle ou telle chose. Sept ans sans doute que tu serais toujours fier de moi puisque ton amour était inconditionnel et donc profondément partisan. Sept ans que je continue à rêver de toi de temps en temps sans jamais pouvoir me rassurer complètement. Sept ans, le temps d’amener un enfant à l’âge de raison, de faire plusieurs fois le tour du monde et même de devenir médecin. Sept ans et lorsqu’on a fait du tri dans la maison, j’ai pu voir des photos que je n’avais jamais vues, retrouver des bulletins scolaires qui m’ont mis les larmes aux yeux, te rencontrer sous les traits d’un enfant et de ce jeune homme que je n’ai pas reconnu tout de suite. Me dire que j’aurais aimé te poser davantage de questions. Que j’ai été naïve de croire que ces histoires que tu aimais raconter, souvent les mêmes d’ailleurs, étaient les seules que j’aurais dû connaitre. Qu’écrivais-tu dans le sable ce jour là ? Et puis sur quelle plage étais-tu alors que je n’existais pas encore ?

Sept ans de manque mais pas que. Sept ans et des regards dubitatifs sur ma tristesse qui durait, parce que c’est le cycle de la vie, que j’aurais dû m’y attendre, que je n’étais pas prête, que c’était, somme toute, « un bel âge ». J’ai toujours eu un problème avec la mort vois-tu et pourtant je sais que la vie est loin d’être toujours un cadeau, mais toi tu l’as aimée envers et contre tout. Sept ans que j’ai compris que tout le monde n’avait pas eu le bonheur d’avoir un grand-père comme toi. Sept ans que je réalise la chance que j’ai eu de t’avoir auprès de moi, solide, bienveillant, généreux. Sept ans que je pense à toi tous les jours car tu es la seule personne encadrée dans mon salon. Sept ans que je tente davantage d’être attentive et présente aux gens que j’aime dans ce tourbillon qu’est la vie. Sept ans que je m’intéresse encore plus à mes racines, aux témoignages des anciens et des gens d’ailleurs, à ces histoires d’un temps si différent du nôtre et dont j’ai la nostalgie sans l’avoir connu. Sept ans et c’est comme si c’était hier…

« Le tombeau des morts c’est le cœur des vivants »

Jean Cocteau

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