Un été en Belgique

Comme il fut différent du dernier été, cet été. Bien sûr, la vie est actuellement différente pour tout le monde, mais l’été dernier avait été particulier. Un été de grâce. Un été détendu. Un été de voyages. Un été qui s’étirait. Cet été, j’ai rapidement renoncé à mon voyage en Italie. Je n’allais pas pouvoir voir les gens que je voulais sur place. Je n’avais pas envie d’arpenter Florence masquée. Je n’avais pas envie de participer à la recrudescence de l’épidémie. Et il m’en coûte. Car, alors qu’avant l’été dernier, je n’avais pas été en Italie depuis 8 ans, ce voyage a été un électrochoc. Je n’envisage plus ma vie sans cette connexion régulière avec ce qui est ma deuxième terre, celle qui m’a vue devenir adulte et qui m’a révélé tant de secrets sur moi-même.

Se souvenir de quoi j’étais capable…

Cet été, je l’ai passé en Belgique. Je suis, et c’est un paradoxe vu ce que je viens d’énoncer, de ces personnes qui ne pensent pas qu’il faille absolument partir. Je crois qu’il est important si on le veut, de pouvoir feuilleter le monde et je suis attachée à certains chapitres. Cependant, je ne me reconnais pas dans cette course (du moins c’est ainsi que je la perçois) à partir toujours plus loin et à visiter un maximum de destinations. Comme pour le reste, je suis slow. J’aurai tendance à retourner dans les endroits où je me suis sentie bien, au détriment de nouvelles destinations, et à y passer du temps. Apprendre un peu la langue si possible, m’y laisser vivre.

Mais revenons à la Belgique. Cet été, j’ai découvert des endroits verdoyants. Je suis allée aux jardins d’Annevoie et au château d’Hélécine. J’y ai admiré des fontaines et un paon en pleine parade nuptiale. Je suis allée nager à Bütgenbach, j’ai dépassé ma peur des eaux troubles et sauvages et je me suis immergée dans le plaisir de communier avec la nature.

Annevoie
Hélécine
Bütgenbach
Reihardstein

Cet été, j’ai profité des jardins et piscines de mes amis. Je me suis gavée de l’amour de ma filleule et de sa sœur. J’ai été une marraine comblée. Je les aime tant et je suis bien rétribuée je dois dire.

Eijsden

Cet été, j’ai perdu un être cher. Une grand-mère, une marraine. Un départ qui a ravivé une ancienne blessure, mais qui est somme toute une délivrance. Une tristesse, de la nostalgie et un apaisement. Pour elle qui était lasse. Pour nous qui la voyions vivoter. La personne que j’avais connue n’était finalement plus là depuis longtemps.

Seraing

Cet été, j’ai passé du temps avec une personne chère à mon cœur qui vit une épreuve difficile et se prépare à un dur combat. J’ai passé des après-midis à profiter de sa sagesse, à marcher avec elle en me connectant à l’essentiel, à relativiser mes soucis sans les juger. A me découvrir à moi aussi une forme de maturité étonnante.

Pays de Herve

Cet été, j’ai lu chaque jour. J’ai écrit aussi. Un peu moins régulièrement pour le blog. Un peu plus sauvagement dans des fichiers secrets. Une soirée aussi dans un atelier d’écriture du mot qui délivre. J’en parlerai peut-être lors d’un autre article.

Cet été, je me suis offert un appareil photo et j’ai capturé. Je me suis prise au jeu de poser aussi. Chercher la lumière. Devenir figurante pour la nature. M’accorder le droit d’être jolie à défaut de me trouver belle.

Cet été, j’ai acheté les produits des petits producteurs de ma région. Je me suis prélassée dans un hamac. J’ai décidé de faire de la guitare. J’ai répété, sans relâche. J’apprends à chanter, je découvre ma voix, j’essaie de l’accepter. De prendre confiance et d’oser tout lâcher. Je me suis perdue et retrouvée.

Cet été, j’ai moins couru. J’ai tenté le yoga. J’ai médité. J’ai escaladé aussi, pour la première fois depuis 20 ans je pense. J’ai eu mal aux bras, ce qui veut dire que je manque de technique. J’ai hâte de continuer, de me dépasser, d’épouser les parois et d’aller plus haut. Car, qui sait, l’été prochain…

Cet été, il est passé en un éclair et le voici maintenant indien. Cette semaine, nous entrerons dans ma saison préférée, l’automne. Nous l’accueillerons sous une température absolument anachronique. Plaisante sans doute, mais inquiétante. J’ai pour ma part hâte de rallumer les bougies, d’apprendre mes premiers accords, d’arborer mes ocres et mes rouilles, d’entendre craquer le sol sous mes bottines. Bye bye summer of 2020 !

Et vous, comment a été votre été ? Aimez-vous l’automne ?

Weekend à Utrecht et Amsterdam

Le weekend avant le confinement, je suis partie à Utrecht et Amsterdam. A ce moment-là, on ne pensait pas encore au confinement, on appliquait juste les gestes barrière. C’est ce weekend-là que l’épidémie a vraiment explosé en Italie et c’est depuis ma chambre d’hôtel que j’ai suivi la décision de confiner le nord du pays. Je précise cela pour dire que je n’ai pas été imprudente au regard des informations et recommandations qui nous étaient communiquées. Ce voyage était prévu depuis deux ou trois mois et je l’aurais annulé sans hésiter si je m’étais aperçue que je mettais quiconque en danger.

J’avais réservé pour un hôtel à Utrecht qui se situe à 30min d’Asmterdam et qui nous permettait de rester à Utrecht le vendredi après-midi, puis de profiter d’une pleine journée à Amsterdam en prenant le train puisque nous avions déjà fait deux heures trente de route et donc le plus gros du trajet. Nous avons pris cette décision car les prix des hotels à Amsterdam sont tout bonnement exorbitants, j’en ai fait l’expérience il y a deux ans. Je ne recherche pas le luxe et ne suis pas prête à mettre 200 euros par personne pour une chambre standard. Amsterdam est victime de son succès et est toute petite par rapport à d’autres « stars » telles que Paris, Rome, Londres ou même Copenhague et la loi de l’offre et de la demande permet aux marchands de sommeil de vivre confortablement. Je vous recommande donc chaudement de réserver un appartement ou une chambre aux alentours de la ville et d’y accéder en train, c’est très confortable et je n’ai pas regretté mon choix d’aller à l’hôtel Hunfeld où, en plus, nous avons été upgradées. Notre chambre était grande, confortable et silencieuse là où, pour le même prix, nous avions bénéficié de 8m² à Amsterdam il y a deux ans.

Mais trève de considérations sanitaires et économiques, je vais vous présenter ici les points forts de ce weekend où nous avons malheureusement dû composer avec la pluie. Voici mes coups de cœur :

Utrecht

Le Speelklok Museum, une surprise inattendue nichée dans une église désacralisée toute repeinte de blanc. L’endroit se targue d’être le Musée le plus amusantes Pays-Bas et nous y avons effectivement passé un excellent moment qui nous a fait voyager dans le temps… Il s’agit d’un musée d’instruments de musique mécaniques, c’est-à-dire tout ce qui pouvait (et peut toujours) produire de la musique et même des décors animés sans musiciens. Cela va des pendules aux imposants orgues de foire en passant par les boites à musique et les carillons. C’est très poétique et ça m’a rappelé les musiques qu’on entend sur les foires et toute une série de films et de musiques de la belle époque. Il faut absolument faire la visite guidée, comprise dans le prix (et c’est pas donné, 14,5 euros) car la guide actionne les machines qui peuvent encore l’être pour le plus grands plaisir des grands et des petits (il y avait deux petits enfants et ils ont été extrêmement sages et captivés). Un excellent moment et un lieu insolite.

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Le parcours Lumen, une série d’installations lumineuses disséminées dans les recoins d’Utrecht, dans un tunnel, sous des ponts, à l’entrée des églises… Tous les soirs, des endroits en apparence anodins prennent vie… Je pense que des visites guidées sont possibles et bien sûr avec un smartphone de pointe (chose dont je ne dispose pas), c’est aussi très facile. A l’ancienne, j’avais repéré les endroits sur mon ipod à l’hôtel et les avais reportés manuellement sur le plan de la ville. Rien de tel qu’un bon jeu de piste, que le plaisir de trouver après avoir galéré un peu. Bon, on n’a pas tout trouvé et on a trouvé une installation qui n’était pas allumé, mais c’était une agréable promenade, l’idéal pour digérer avant d’aller se calfeutrer au chaud dans notre chambre d’hôtel.

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La gare d’Utrecht est également à voir, elle est moderne et étonnante avec son forum surplombé d’un toit d’alvéoles vitrées. En face, un gigantesque centre commercial ultra moderne, dans lequel je ne suis évidemment pas entrée, préférant flâner dans les cafés et jolies boutiques conceptuelles du centre ville.

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Pour manger, nous avons craqué sur wagamama le samedi au retour d’Amsterdam, une valeur sûre.

Le jour où nous sommes arrivées, nous avons opté pour un Italien le pizza klub, situé le long du canal. C’était délicieux et le serveur était extrêmement drôle et sympathique.

Notre hôtel ne disposant pas de salle à manger (seul un système de petit déjeuner basique qu’on nous dépose devant la porte est proposé mais ils conseillent eux-mêmes d’opter pour un petit déjeuner à l’extérieur), nous sommes allées manger chez Jozef le dimanche avant de repartir. Le lieu est magnifique, à la fois cosy, ancien et industriel. J’ai adoré l’atmosphère et nous avons très bien mangé. Cependant, pour moi qui avais envie de sucré, à part un yaourt aux fruits, il n’y avait pas vraiment d’option petit déjeuner et j’ai opté pour une tarte aux pommes…

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Amsterdam

J’ai déjà parlé de mon amour pour les jardins botaniques dans cet article sur Copenhague. Arrivées à Amsterdam, nous avons pris le métro pour deux arrêts afin de gagner du temps pour nous rendre à l’Hortus Botanicus. Ce n’est pas encore la belle saison, mais les plantes à bulbes sont déjà en fleurs. Nous avons néanmoins profité d’un déjeuner dans l’orangerie, baignée de soleil à cette heure là. Ensuite, la serre des trois climats où l’on passe de l’atmosphère étouffante de forêt tropicale à la chaleur sèche dans laquelle nous en apprenons davantage sur la survie des cactus et plantes grasses. L’hortus est également connu pour sa palmeraie où trônent quelques spécimens centenaires.

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Nous marchons ensuite le long des canaux jusqu’à la plaine des musées. Nous faisons un crochet par le Vondelpark et je trouve enfin les zevenlandenhuizen , une série de sept maisons construites chacune selon le style d’un pays d’Europe par l’architecte Tjeerd Kuypers. Un projet étonnant, amusant et assez réussi, niché dans une rue amstellodamoise typique à première vue.

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Nous poursuivons jusqu’au quartier du Jordaan et plus spécifiquemenent le carré formé par les negen straatjes et leurs jolis cafés, boutiques vintages, ateliers de créateurs et jolis étalages en tous genres…bijoux, jouets en bois, vêtements, design… Je m’offre une paire de boucles d’oreilles en souvenir et nous partageons une pause gourmande chez Pompadour où il est difficile de choisir parmi les mille plaisirs qui s’offrent à nous…

Malheureusement, la journée est passée vite, tout ferme à 18h et il commence à pleuviner… Nous prenons néanmoins notre temps sur le chemin du retour pour la gare, en profitant pour épier les jolis intérieurs néérlandais désormais baignés par des lumières artificielles étudiées qui se reflètent sur le miroir des canaux…

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Une belle journée et sans aucun doute un au revoir et non un adieu…

Et vous, avez-vous déjà visité Amsterdam et Utrecht ? Si oui quels sont vos endroits favoris et vos éventuels bons plans ?

Voyage en Italie (3): Réaliser ses rêves

Quand j’étais petite, je voulais devenir guide de haute montagne. J’allais chaque année en vacances dans les Vosges avec mes parents, souvent au printemps, parfois en été. J’avais de petits guides sur la faune et la flore des montagnes et cela me passionnait. Mes premiers écrits ont été les carnets de vacances que je rédigeais scrupuleusement lors de ces voyages que j’attendais toute l’année. J’y collais des renoncules séchées, j’y dessinais des chamois et décrivais les minéraux que j’achetais dans une boutique à Gérardmer. Je connaissais les grandes chaines de montagnes de chaque continent et j’avais appris par cœur le nom et l’altitude de leurs sommets. De retour dans le plat pays qui est le mien, je lisais les romans de Frison Roche et je regardais Belle et Sébastien. Le soir dans mon lit, je désespérais car autour de chez moi, pas l’ombre d’une montagne, nulle trace de sabots de bouquetins, pas de possibilité de cheminer vers cette vocation enfantine.

A l’âge de 12 ans, nous sommes partis à Val d’Isère. J’étais émerveillée, je me promenais avec mon petit guide de la faune et de la flore et je guettais l’apparition des gentianes, digitales et surtout des édelweiss, symbole des cimes par excellence. J’avais une broche en bois gravée à l’effigie de la Fleur et je me souviens en avoir acheté en jardinerie et les avoir replantées dans le jardin familial. Hélas, elles ne survécurent jamais. A l’adolescence, nous avons cessé d’aller à la montagne en été et j’ai gouté aux plaisirs du ski lors de séjours hivernaux. D’autres plans de carrière ont succédé à celui-là, mais j’aime toujours autant la montagne. J’adore également les jardins botaniques, je ne peux résister à une visite lorsqu’il y en a un à proximité lors de mes voyages. J’ai eu l’idée de devenir ingénieure des eaux et forêts, je lorgne toujours sur les edelweiss en jardinerie mais je les y laisse et il y a quelques années, j’ai également caressé l’idée de faire une formation pour devenir guide nature. Mais bon, il y a le théâtre, le travail, le sport, l’écriture, netflix et beaucoup d’autres envies, passions et centres d’intérêts. Comme le dit la chanson, je n’ai qu’une seule vie (ne me remerciez pas si vous l’avez maintenant en tête, c’est cadeau).

Cet été, après les retrouvailles familiales à Vérone, l’escapade au Lac de Garde et les retrouvailles avec ma Merveilleuse Toscane, j’avais dit à mon père que ça ne me déplairait pas de faire un arrêt en montagne. Nous avons donc fait étape à Ollomont, à la Grandze de François. Nous y sommes restés 3 nuits au lieu de 2 car il y a eu des orages et nous avons dû reporter d’un jour notre randonnée. J’ai adoré veiller dans ma petite chambre boisée et décorée à la montagnarde, à écouter l’orage craquer, pelotonnée sous mes plaids en lisant et sirotant une tasse de thé.

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Nous avons enfin pu partir en randonnée le jour avant de rentrer. Nous avons marché 12 km et sommes partis 5h en tout. Bien sûr, nous avons fait des pauses. J’ai remercié mes entrainements cardios durant l’ascension et j’avais les jambes tremblantes lors d’une descente d’une heure 30 et 800 mètres de dénivelé. En altitude, le bonheur, vue à 360 degrés et paysage qui change à chaque virage ou chaque montée. Il fait magnifique, tout est dégagé. Nous croisons un troupeau de vaches et mes oreilles se délectent du bruit caractéristique de leurs cloches. Nous continuons, nous pique niquons (un gros pain et un bloc de fromage découpés au couteau suisse, je n’aurais rien voulu d’autre) avec une vue à couper le souffle. Nous reprenons, nous voulons aller jusqu’à deux lacs repérés sur la carte. Nous passons deux mille mètres d’altitude et entrons dans le monde du SILENCE. Pas de vent, plus de vaches, aucun bruit parasite, nous ne croisons que des papillons, un sentiment de plénitude et de grande sérénité m’envahit. Je pense que je n’avais jamais entendu un tel silence, où alors je ne m’en rappelle pas. Il n’est pas pareil au silence de la nuit, synonyme d’arrêt, de pause et parfois inquiétant. Le silence des alpages est un silence plein de vie, un silence énergique et ressourçant. Je profite de ce moment et romps moi-même ce silence peu après. Un petit cri de joie, un petit cri enfantin parce que se réalise soudain un rêve en sommeil depuis l’enfance, un rêve que je n’aurais peut-être même plus pensé à écrire sur une bucket list. Là, sur le chemin qui nous mène au lac, j’ai trouvé des édelweiss sauvages, sans même chercher.

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Le 8 août 2019, là haut, je me suis sentie soudain pleine d’espoir, je me suis sentie parfaitement calme et je me suis sentie forte. J’ai éprouvé de la gratitude, pour la beauté du monde, pour ce moment et pour ce que mon corps me permet de faire.

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Je vous souhaite à tous de réaliser vos rêves…

Voyage en Italie (2): Ode à la Toscane

Mon histoire avec la Toscane commence il y a déjà 16 ans, mais c’est comme si c’était hier. J’ai la chance de pouvoir y passer 9 mois, d’y effectuer ma quatrième année d’université. A Florence. Il serait cliché de dire que ce fut la plus belle année de ma vie, mais je mentirais si je disais que je n’y ai pas vécu des émotions uniques et inégalées. Je n’en garde aucun mauvais souvenir, même si je suppose que j’ai vécu des moments difficiles. Ils ont été dilués dans le bonheur bu à la tasse et le temps a fait le reste.  Ce fut pour moi comme un saut dans le vide, une expérience de liberté délicieuse et parfois vertigineuse. Pourtant j’étais sereine, je ne me souviens pas avoir ressenti d’angoisse. Par contre je me rappelle très bien avoir pleuré toutes les larmes de mon corps lorsqu’il a fallu repartir. Qu’il a été déchirant de quitter cette ville, ce pays, ces personnes magnifiques que j’avais rencontrées, cette parenthèse qui m’a changée et surtout révélée à moi-même sur bien des plans. J’en suis revenue parlant une nouvelle langue, avec des amis aux quatre coins de l’Europe et même du monde, décidée à me lancer dans le théâtre alors que je n’osais pas et me promettant que je ne perdrais jamais de vue l’idée qu’il faut toujours avoir une vision large et ouverte de la vie et que celle que je mènerais ne serait pas ordinaire.

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Piazza Santa Croce depuis les marches de l’église

J’ai parfois failli à cette promesse. Le travail a succédé aux études et la routine qu’il impose, même si on a la chance d’en faire un qu’on aime, émousse bien souvent la petite flamme qui brûle en moi, en nous. Les vicissitudes de la vie, les épreuves, les moments durs aussi… Les promesses d’amitiés éternelles sont elles aussi difficiles à tenir, mais je garde une place pour chacune de ces personnes dans ma mémoire. J’ai la chance d’être encore en contact avec plusieurs d’entre eux et je sais que je me dois un voyage au Canada pour revoir une personne avec qui j’ai beaucoup partagé. J’ai beaucoup voyagé par la suite pour voir ces amis et je suis retournée religieusement à Florence chaque année jusqu’à 2011. Puis la vie a fait que je m’en suis tenue éloignée durant 8 ans. Ce n’est que cet été que j’y suis retournée, pour la deuxième étape de mon roadtrip. Je trépignais surtout depuis que j’avais lu « retour à Montechiarro », sublime roman de Vincent Engel dont j’ai parlé ici et .

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La pension du Bonheur

Je ne peux décrire ce que j’ai ressenti en arrivant sur place, à la pension Bencistà (littéralement pension « on y est bien »), un bijou d’endroit lové parmi les cyprès et les oliviers sur la douce pente des collines menant à Fiesole. De là, vue sur la ville. J’ai immédiatement ressenti un bien-être d’une intensité surprenante, une vague de sérénité et de gratitude, un ancrage nouveau et pourtant familier. Je ne pratique par le yoga, mais je dirais que tout était aligné pour que je me sente bien. J’ai tout reconnu, comme si j’effleurais après longtemps le visage d’un être cher qui n’aurait pas pris une ride. Le bruit des cigales avec en arrière fond la musique d’un violon, cette lumière unique, reflétée par la pierre médiévale et le marbre de Carrare, le vent et le soleil qui cogne sur ma peau. J’étais rentrée chez moi. Ce qui est merveilleux avec Florence, ce n’est pas seulement la ville, les pavés, l’ombre des Médicis et le raffinement, c’est aussi cet écrin de collines dans lequel elle se loge. Il est impossible de chercher à trouver le meilleur angle de vue sur l’une ou les autres sans se retrouver rapidement étourdi et pris de vertige. Je me suis demandé comment j’avais pu me priver de cela pendant tant d’années et pourtant cela a certainement rendu les retrouvailles encore plus belles.

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Vue sur San Miniato depuis le Forte Belvedere

Je ne vous ferai pas le guide touristique de Florence. C’est une ville qui recèle tant de merveilles. Pour ma part, j’ai fait la guide pour mon père et me suis également promenée seule. J’ai visité Santa Croce et me suis rappelée d’une multitude de bonnes soirées passées assise avec des amis sur les bancs de sa place. Je suis retournée au Forte Belvedere, un lieu magique pour moi, sur les hauteurs (attention ça monte) où se tiennent des expositions temporaires. J’ai eu le plaisir de jouir d’un Palazzo Vecchio libéré d’échafaudages. Je ne l’avais jamais trouvé si beau. Enfin, j’ai revu une amie très chère et fait la connaissance de son mari et de sa petite fille. Je me suis offerte un moment dans le jacuzzi de la pension ainsi qu’un massage. Après des mois d’économies, j’ai décidé que je méritais le meilleur et je me le suis accordé. Aujourd’hui, je ne rêve que d’une chose : retourner à la Pensione Bencistà et me gaver à nouveau d’art, d’histoire, de beauté et de douceur de vivre. Retrouver cette petite chambre occupée cinq nuits, un coin de paradis tendu de draps blancs, où il suffisait d’ouvrir une fenêtre pour mettre les pieds dans un petit jardin avec vue sur Santa Maria del Fiore. A bientôt ma belle Florence, à jamais dans mon cœur.

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Les bonnes adresses :

  • Pour dormir, la Pensione Bencistà : une découverte inattendue sur booking, un signe du destin, ce n’est pas un hôtel mais une demeure datant du 14° siècle convertie en pension familiale depuis 5 générations. Les prix ne sont pas prohibitifs et je suis tombée amoureuse de l’endroit, on s’y sent comme à la maison, un lieu de vie plus qu’un lieu de passage.
  • Pour manger des pâtes à midi à deux pas du cœur historique : Salsamenteria de Ciompi , généreux, simple, authentique et délicieux.
  • Pour manger le midi et le soir : Trattoria ZaZa
  • A Fiesole (petit village sur les hauteurs, facilement accessible en bus et d’où la vue est à couper le souffle) : Buca delle fate , mes papilles me réclament encore les gnocchis melon gorgonzola.
  • Pour se faire plaisir/jouer aux américains : un verre chez Tosca & Nino, la petite terrasse de la Rinascente. Vue sur les toits de Florence, plongée sur la piazza Repubblica, le dôme, Orsanmichele et le forte del Belvedere.

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La fin de l’été…

Après-demain, je reprendrai le chemin du travail. Après 4 semaines. La première fois je pense que je m’octroyais 4 semaines d’affilée. Et j’ai bien déconnecté, j’en ai même oublié le mot de passe de notre agenda commun à mes collègues et moi. Je ne m’y suis pas connectée durant 4 semaines, mais hier, j’ai ressenti le besoin de voir ce qui m’attendait. Ca va. Je prendrais bien 6 mois de congé sabbatique là tout de suite, mais je sais que ça va aller. Mais que cet état va me manquer. Cette légèreté, ce repos mental, cette sensation de corps délié et ces pensées qui me sont revenues. Celles qui me soufflent que tout est possible. Celles qui me prient de ne pas transiger sur mes priorités. Je pense que j’y reviendrai dans un prochain article. Un article sur la reprise, sur la façon dont je veux fixer mes priorités. Cela me fera sans doute du bien de déplier ma réflexion à l’approche de cette saison que j’aime, l’automne. Et d’avoir votre avis, chers lecteurs connus ou inconnus, fidèles ou de passage, si vous me faites l’honneur d’un commentaire. Je prévois d’écrire sur ces sensations, cette fin qui esquisse un renouveau… Mais l’heure est à la gratitude. Tout comme je le fais en fin d’année et comme j’en ai parlé ici , cette fin de période de vacances me donne envie de lister les jolis moments passés et les jolies choses de ces 4 semaines. Durant ces 4 semaines…

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J’ai eu la chance de vivre sans anxiété, ma vieille compagne, celle qui se pointe de temps en temps, souvent à l’improviste et jamais sur invitation ça c’est sûr. J’en parlerai peut-être ici un jour, mais elle m’avait saisie à l’aube un jour de juillet dernier et m’avait gâché une bonne partie de ce temps qui devait me permettre de recharger mes batteries. Résultat, un voyage annulé et juste le temps de me requinquer pour aller travailler. Heureusement que j’avais scindé mes vacances en deux parties et que j’ai pu profiter de mon voyage au Danemark. Ma vieille pote et moi nous connaissons depuis longtemps, et je trouve de mieux en mieux les clefs pour qu’elle ne s’éternise pas chez moi en abîmant mon moral en appliquant son filtre si peu flatteur sur ma réalité. Cet été, je suis restée détendue.

Yes Please.
désolée pour les moldus qui passent ici…

 

J’ai pu faire un voyage magnifique dont j’ai commencé à parler ici et dont je dois encore parler. J’ai vécu une expérience inédite en voyageant seule avec mon papa et ça s’est tout à fait bien passé. J’ai retrouvé un pays chéri, déserté depuis 8 ans et redécouvert des sensations oubliées. J’ai retrouvé ma chère Toscane et cela fera l’objet d’un article entier (ou plutôt d’une ode).

Cet été, j’étais mieux dans ma peau et j’ai bien supporté la chaleur. J’ai pu quitter mon appartement lorsqu’il y faisait trop chaud et passer des nuits de sommeil relativement réparateur. Ces épisodes caniculaires m’inquiètent, mais l’an dernier, je m’étais vraiment sentie oppressée.

J’ai pu coudre un sweat-shirt tout doux lors d’un atelier booké de longue date avec une amie. J’ai été absorbée par ce travail, je suis redevenue une élève attentive. J’ai dû m’y reprendre à plusieurs fois, ça a été dur, j’ai fait connaissance avec des logiques inconnues et déroutantes. J’ai été découragée, énervée sur moi-même et puis encouragée. Et puis j’avais le temps. Et quelle satisfaction au parfum enfantin face à ma création. Le plaisir de se connecter à des savoirs nouveaux, à des matières, au plaisir de voir le produit de son effort.

J’ai eu le temps de voir ma filleule chérie et elle m’a été confiée durant une petite journée. Quel plaisir de s’octroyer le luxe d’une sieste avec elle. Je sentir son petit corps détendu contre le mien et de la voir s’éveiller avec un grand sourire. Un concentré d’amour.

Durant mes vacances en Italie, j’ai pu lire le quatrième tome de l’amie prodigieuse, en Italien toujours. Cela m’enracinait encore davantage dans le pays. J’adore les siestes et le moment d’aller me coucher lorsque je voyage, sans télé, sans netflix, juste avec un livre.

J’ai eu la possibilité d’aller passer une journée avec une amie qui habite un peu plus loin que les autres. Nos agendas et les kms avaient repoussé cette sortie. Quel plaisir de se promener dans les bois, au bord d’un lac, de faire du bateau dans cette région si belle, si calme et pourtant pas si loin finalement. L’aventure est parfois au coin de la rue. La simple vue des écureuils roux et de la bruyère à flanc de colline m’a ravie.

J’ai pu faire une balade à vélo seule dans le vent, marcher avec des amis et courir. Constater que j’ai amélioré d’une minute mon temps habituel pour 5km, sans effort particulier, en étant tout à fait capable de poursuivre. Me demander si c’est dû à la détente ou aux kms parcourus en marchant en vacances.

J’ai pu vivre à mon rythme. Me coucher tard sans craindre le réveil. Me lever tard sans culpabiliser. Me rendre compte quand même que me lever tôt me permettait aussi de faire plein de choses. Avoir la possibilité de le décider. Le plus grand luxe des vacances, indubitablement.

J’ai aussi pu lire des articles inspirants, écouter un podcast dont je reparlerai, faire du tri, cuisiner un peu, aller au marché regarder les jolis tissus que je pourrais acheter si je décide de coudre encore, manger des glaces (beaucoup), boire des bières fruitées (quelques unes, l’alcool n’est pas mon truc), manger des barbecues végétariens, parler tard dans la nuit avec des amis, aller au cinéma (2 fois!), tout simplement passer des moments simples et conviviaux dans une insouciance qui ne m’est pas donnée toute l’année, que je dois même travailler. Mais peut-être est-ce ce qui fait son charme…

Best day of my life.

Et vous ? Avez-vous pu prendre des vacances ? A la maison ? Ailleurs ? Quels bons moments retenez-vous ? Qu’est-ce qui va vous motiver ?

Courage à ceux qui pour une raison ou une autre n’ont pas pu prendre de vacances ou pas pu se relaxer et heureux ceux pour qui le repos est à venir, profitez en bien…