La magie de Noël

Et oui, déjà la veille de Noël, déjà le crépuscule de 2023. Malgré les mauvaises nouvelles sur l’état du monde, malgré les tracas pour des personnes proches qui ne vont pas bien, malgré le stress de la fin d’année au boulot, elle a encore opéré, la magie des fêtes. J’ai guetté comme chaque année les premières illuminations derrière les rideaux, dans les jardins, en ville. J’ai mis de l’huile essentielle parfumée à la cannelle dans mon diffuseur, j’ai regardé « Une tempête de Noël » sur netflix (et cela m’a rappelé mon voyage en Norvège, en transit par deux fois à l’aéroport d’Oslo, théâtre des intrigues de cette jolie série), j’ai profité de mon intérieur bien décoré et de boissons chaudes réconfortantes. Et en cette veille de Noël, j’ai décidé de réunir ici les petits plaisirs qui ont jalonné mon bien aimé mois de décembre…

Faire mon sapin bien entendu et aussi profiter de celui que mon amoureux a mis chez lui. Par chance, il aime la période lui aussi et son arbre est même plus joli que le mien. J’ai craqué sur quelques nouvelles décorations chez Intratuin moi…

J’en ai profité pour boire un verre et me promener sur les marchés de Noël de Maastricht, Liège et Visé. Peu friande de la foule et préférant les marchés de Noël artisanaux (sur lesquels je n’ai pas eu l’occasion de me rendre cette année), nous avons terminé hier la soirée dans un café historique de ma petite ville…

Je me suis émerveillée face aux matins couleur pastel avec une vue imprenable sur Liège…

Je me suis offert de jolis livres pour bouquiner au calme dans les prochains jours. « Je serai le feu » de Diglee, le routard « Voyages Italie » qui est sublime » ainsi que « Bournville », le dernier Jonathan Coe en version anglaise. Mais j’aurai l’occasion de reparler de ces pépites.

J’ai bossé mes morceaux à la guitare et passé de belles évaluations dans mon académie. J’ai pris le temps et remis des dizaines de fois l’ouvrage sur le métier. J’ai eu davantage le temps depuis la fin de mon spectacle et ça a porté ses fruits. J’ai fait du sport, pas intensément mais régulièrement, en écoutant à chaque fois ce que j’avais envie de faire plutôt que de suivre à la lettre un programme qui ne m’amuserait pas. Et ça c’est un progrès.

J’ai lorgné sur des boules de Noël d’un autre style que mon style traditionnel (rouge, doré, blanc, vert si vous ne m’avez pas encore cernée) et d’un autre budget aussi. L’an prochain, il se peut que je craque, que je décore un deuxième sapin où une branche à suspendre…

Les merveilles, dans un style slave…chez Sissy Boy

N’oublions pas les plaisirs du palais partagés avec des gens que j’aime. Un repas dans l’atmosphère chaleureuse à La Bonne Femme à Maastricht, après une promenade dans un froid glacial et un tour de grande roue!

Et enfin, un brunch de fin de spectacle, pour se retrouver un mois et demi après nos aventures théâtrales, reposés et festifs, à la Brasserie Curtius, située au pied de la montagne de Bueren dans des bâtiments classés… Un délice et un cadre magnifique. Je ne manquerai pas de tester la terrasse en été….

Voilà, j’arrête ici. Je me rends compte que j’ai bien de la chance d’avoir eu le temps et les moyens de profiter de cette période qui me tient à coeur et je me sens reconnaissante. Je vous souhaite de belles fêtes de fin d’année…

Chronique littéraire: « Un bûcher sous la neige » de Susan Fletcher

Aujourd’hui, je viens vous parler de mon dernier coup de cœur littéraire ou plutôt d’un coup de cœur tout simplement. Il est venu à moi dans une box kube. Si vous ne connaissez pas le concept, il s’agit d’un abonnement mensuel (on peut aussi le faire en one shot, en offrant une carte cadeau ou pour soi-même, il existe également des coffrets thématiques mais je vous conseille de visiter leur site) à une box qui comprend un livre, ainsi que des goodies et souvent un thé à découvrir et/où une gourmandise. Le livre est choisi par un libraire indépendant sur base d’envies de lectures (style recherché, auteurs favoris, derniers livres lus) renseignée auparavant. Vous pouvez aussi choisir de recevoir l’un des trois livres chroniqués chaque mois par les fondateurs de Kube. Pour ma première box, j’avais renseigné des envies et j’ai donc reçu un roman qui se passe en Ecosse au XVII siècle.

Je vous laisse lire la quatrième de couverture : « Au cœur de l’Ecosse du XVII siècle, Corrag, jeune fille accusée de sorcellerie, attend le bûcher. Dans le clair-obscur d’une prison putride, le révérend Charles Leslie, venu d’Irlande, l’interroge sur les massacres dont elle a été témoin. Depuis sa geôle, la voix de Corrag s’élève au-dessus des légendes de sorcières et raconte les Highlands enneigés, les cascades où elle lave sa peau poussiéreuse. Jour après jour, la créature maudite s’efface. Et du coin de sa cellule émane une lumière, une grâce, qui vient semer le trouble dans l’esprit de Charles »

J’ai d’abord été dubitative face à ce roman parlant de solitude et d’une époque tellement révolue, mais finalement, j’ai été happée en quelques pages par le personnage de Corrag, jeune femme au cœur pur condamnée pour sa différence, l’écriture parfois lyrique de Susan Fletcher et l’atmosphère générale du roman. Les chapitres alternent entre la longue « confession » de Corrag, de sa fuite depuis l’Angleterre à son témoignage à propos du massacre du clan Mc Donald, et les lettres écrites par le révérend Leslie à sa femme, empreinte au fil du temps de plus en plus d’empathie envers la soi-disant sorcière.

Ce roman m’a plu car il mêle un côté historique (le contexte politique de l’écosse est brièvement résumé en fin d’ouvrage et permet de s’y retrouver) et un autre très contemplatif. Corrag fait à certains moments quasi corps avec la nature et certains passages sont d’une beauté bouleversante. Je ne me suis pas du tout ennuyée malgré les longs passages descriptifs qui nous transportent vraiment dans un autre temps et d’autres lieux et aident à comprendre qui est Corrag. Ce roman est aussi un hymne à la tolérance face à la différence, à ces gens en marge, que nous ne comprenons pas, qui sont pourvus d’une sensibilité différente. Bref, si vous aimez l’Ecosse, que vous êtes fan d’Outlander, que vous chercher un roman hivernal avec un personnage féminin dont la fragilité est toute la force et que vous êtes sensibles à la nature, ce roman est fait pour vous. Il me tarde maintenant de découvrir davantage de romans de Susan Fletcher et je remercie Kube et Manon G. , la libraire au nez fin qui a choisi un livre parfait pour moi.

Long time no see…

Longtemps sans écrire. Ou plutôt sans poster. Vaincue par la procrastination, la frustration de ne pas parvenir à être régulière, la tendance à ne pas faire du tout les choses si je ne peux les faire bien. Des voyages, des maladies, un spectacle, du scintillant, du douloureux se sont mis en travers de mon chemin.

Et me revoici, j’ignore à quelle fréquence, j’ignore si ce sera avec cohérence, mais mon petit espace virtuel me manquait, alors un peu timidement, j’y reviens. Lect-eur-ice seras tu là?

Cette période est ma favorite de l’année, j’ai de jolis livres à chroniquer, un voyage en Norvège à imager et des ateliers d’écriture à partager.

En mars, j’ai fait un atelier d’écriture avec Eloïse du mot qui délivre. Le thème « Ego et détachement », et voici ce que j’ai produit. Ce sont des exercices et pour le premier, nous avions des mots (proposés par le groupe) à placer, je n’étais donc pas complètement libre…

Ego

Liberté Espace Temps Cadenas Priorité Chemin Choix Auto-examen

Mon Ego, ma priorité politiquement incorrecte. Notre relation est compliquée, parfois j’ai dû te regonfler, tempérer l’idéal que tu exigeais de moi, te questionner, me questionner sur la juste place à te donner. Auto-examen constant il fut un temps. Heureusement, au fil des ans, cette relation s’apaise. Je te connais mieux, tu m’acceptes comme je suis, errant sur des chemins parfois compris de nous seules. Avec le temps, je me donne la liberté de te donner de l’espace, de te laisser susurrer à mon oreille si je m’égare. De me rappeler qui je suis. Je m’interroge, j’examine, je trie les ingrédients et opère des choix qui m’autorisent à revenir à mon essence. C’est en m’étant fidèle que je peux aller dans la vie, libre, sans cadenas, sans chaines, prête à rencontrer tant d’autres egos blessés, bridés, surdimensionnés (mais le sont-ils réellement ?) et à ne pas me sentir menacée.

Tais-toi !

La vie appartient à ceux qui se lèvent tôt, mais tais-toi, il me plait tant d’avoir la nuit rien qu’à moi !

Tu devrais te faire confiance, mais tais-toi, tu ne m’as pas toujours dit ça et voilà le résultat !

Tu dois tenir tes engagements, tout le monde compte sur toi, mais tais-toi, après tout je ne vivrai qu’une fois.

Tu me dois le respect, mais tais-toi, j’ai décidé que je ne le devais qu’à moi.

Ce n’est pas normal d’avoir peur de tout, mais peux-tu te vanter toi d’avoir combattu tant de monstres invisibles ? Ah, c’est bien ce qu’il me semblait ! Alors tais-toi !

Comme je m’en doutais, la partie « détachement » de l’atelier a été particulièrement agréable à aborder…

A bientôt pour des articles hivernaux comme je les aime…