Il y a quelques années, une amie qui voyageait aux USA m’a envoyé une carte postale sur laquelle figurait un poème inspiré de Khalil Gibran. Je l’ai affiché sur mon frigo et il n’a pas bougé depuis. Comme beaucoup, j’ai voté ce weekend. Mon pays s’avère aujourd’hui pratiquement ingouvernable et un raz de marée inquiétant va venir grossir les rangs du parlement européen. Je ne me livrerai pas à une analyse, je n’ai pas les compétences nécessaires, ni l’énergie. L’art et les mots sont une de mes plus grandes sources de réconfort. Je vous partage juste ce poème, suivi de ma traduction personnelle car je n’ai pas pu en trouver une sur le web… Bonne lecture !
« PITY THE NATION »
(After Khalil Gibran)
Pity the nation whose people are sheep
And whose shepherds mislead them
Pity the nation whose leaders are liars
Whose sages are silenced
And whose bigots haunt the airwaves
Pity the nation that raises not its voice
Except to praise conquerors
And acclaim the bully as hero
And aims to rule the world
By force and by torture
Pity the nation that knows
No other language but its own
And no other culture but its own
Pity the nation whose breath is money
And sleeps the sleep of the too well fed
Pity the nation Oh pity the people
Who allow their rights to erode
And their freedoms to be washed away
My country, tears of thee
Sweet land of liberty!
“PITIE POUR LA NATION”
(d’après Khalil Gibran)
Pitié pour la nation dont les habitants sont des moutons
Et dont les bergers font fausse route
Pitié pour la nation dont les dirigeants sont des menteurs
Dont les sages sont réduits au silence
Et où les bigots hantent les ondes
Pitié pour la nation qui n’élève pas la voix
Sauf pour louer les conquérants
Et acclamer les brutes comme des héros
Et qui souhaite diriger le monde
Par la force et la torture
Pitié pour la nation qui ne connait
Aucune autre langue que la sienne
Et aucune autre culture que la sienne
Pitié pour la nation
Dont le souffle est l’argent
Et qui dort du sommeil de ceux qui ont trop bien mangé
Pitié pour la nation Oh pitié pour le peuple
Qui laisse ses droits s’éroder
Et ses libertés s’effacer
Lawrence Ferlinghetti
Effectivement c’est inquietant
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