Journal de (dé)confinement 10: du 18 au 24 mai

Dixième journal de confinement, peut-être le dernier, qui sait… Lorsque j’ai commencé en mars, je ne sais pas si je me disais que cela pouvait durer si longtemps. Je ne sais même pas si nous sommes toujours en confinement. Les magasins ont ouvert, certaines classes aussi. A mon boulot, nous nous sommes équipés et je vais y aller plus souvent, un peu au compte gouttes. Nous y allons quand c’est vraiment nécessaire et sommes priés de ne pas nous attarder et de continuer à faire chez nous ce qui peut l’être. Cela me convient. Il fallait réamorcer une phase plus active en ce qui concerne le travail, mais y être la moitié du temps et gérer le reste depuis chez moi me convient. Je ne suis pas fatiguée et j’ai une belle peau. Je me suis pesée, je n’ai pas maigri (encore que, je me suis pesée le premier jour de mes règles, ce qui n’est pas très juste envers moi-même) mais mon corps a changé, je le sens dans mes vêtements et je le vois. Je pourrais carrément vivre sur ce rythme à long terme…

En dehors de ça, j’ai profité de mes parents, de leur jardin et du bois et de la campagne derrière chez eux. Je suis allée courir et marcher et ça m’a fait du bien de retrouver ces endroits familiers et pourtant interdits durant deux mois, de troquer les bords du fleuve asphaltés contre les bois, les champs et leurs sentiers pleins d’aspérités, le relief un peu plus changeant. Ca a été dur, j’ai dû raccourcir mes foulées, chercher mon souffle, ma cheville se plaint un peu…

Je ne suis pas retournée dans les magasins, je suis toujours confinée psychologiquement. Les pulsions d’achat ont disparu, pour peu qu’il en restait. Il faudrait que j’aille chez décathlon ou dans un magasin de sport, mes chaussures sont usées.

Je réfléchis beaucoup sur les habitudes que je veux garder, que je veux changer, mais je pense écrire un article entier là-dessus pour creuser le sujet. Je ne sais pas si ce journal de confinement est le dernier ou non. J’ai envie d’écrire sur d’autres choses, sous d’autres formats, même si inévitablement on y reviendra, c’est notre quotidien.

Cette semaine, je me suis sentie plutôt bien. Il y a eu un jour férié dont j’ai bien profité. Un vendredi où je me suis autorisée à ne répondre qu’en cas d’urgence et à différer des tâches, un samedi à ne pas faire grand-chose, à part aller courir un 7km plus vite que jamais. Merci les sentiers et les côtes, lorsque je retrouve le plat, tout me semble plus facile.

Il y a eu une pédicure que j’attendais depuis une semaine. En fait depuis plus que cela, mais elle ne pouvait pas travailler. Mes pieds ont repris forme humaine eux qui sont maltraités dans mes chaussures de sport et que je néglige trop souvent. J’espérais un massage, je m’en faisais une joie, ma pédicure prodigue des drainages lymphatiques merveilleux, mais le coronavirus m’en a privé. Drainer la lymphe peut déclencher des symptômes lorsqu’on est porteur d’un virus. Malheur, il ruine mon bonheur de la semaine celui-là.

Cette semaine, j’ai beaucoup lu. Vite, allègrement, au jardin, dans mon lit, dans mon bain, sur mon sofa. La lecture m’a toujours été d’un grand secours, me sauvant de l’ennui, de l’angoisse, de la solitude, de la tristesse… Ici je suis dans le plaisir pur de la lecture, je m’en donne à cœur joie.

Il y a eu des expérimentations culinaires, un art qui n’est pas du tout mon art de prédilection. Le temps et l’envie de manger mieux et d’apprendre à me servir des protéines végétales au service de ma santé et de ma forme me poussent à tenter des choses et j’y trouve une certaine satisfaction.

Cette semaine, on parle beaucoup des vacances dans la presse. De la Grande Bretagne qui va imposer une quarantaine. Mais aussi de pays comme l’Espagne et l’Italie qui ne prévoient pas cette mesure et invitent les touristes. La première vague n’est pas encore tarie…je me demande comment un tel risque peut-être pris à partir de la mi juin. Nous ne pouvons pas revoir nos proches (4 maximum en Belgique, même si je pense que 80% de la population triche) avant le 8 juin, mais nous pourrions partir à l’étranger une semaine ou deux plus tard… Alors qu’apparemment des dizaines de personnes ont été contaminées en Allemagne début mai au cours d’un service religieux…un seul service. Je me demande si tout cela est bien vrai. Tant d’efforts et de privations pour rouvrir tout d’un coup ? Pour ma part, je vais laisser passer juin et juillet avant d’envisager quoi que ce soit. Un peu de temps à la côte belge ou hollandaise. Ou ce fameux voyage en Italie, mais j’en doute. Pour le moment, vivant seule, je ne suis pas censée monter en voiture avec qui que ce soit… Il va nous falloir rester calme, car une tempête d’incohérences s’annonce.

Courage, ne vous précipitez pas, faites le bilan, notez ce que vous avez appris et ce que vous ne voulez plus, avant que tout reprenne, j’en ai bien peur, comme avant…

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