Je suis indignée par ce qu’il se passe en Russie, où l’on emprisonne un homme que l’on a cherché à empoisonner, sous des prétextes fallacieux, parce qu’il dénonce un régime totalitaire.
Je suis admirative de ce même homme, Alexeï Navalny, qui mène un combat désintéressé, plus grand que sa propre vie.
Je suis blasée de savoir qu’un engin s’est posé sur Mars et je me demande ce que l’argent et les connaissances investis dans ce projet auraient pu changer à la pandémie mondiale et au réchauffement climatique…
Je suis réconfortée lorsque j’apprends que deux des plus grands milliardaires sud-coréens ont décidé de faire don de la moitié de leur fortune afin que de l’aide sociale puisse être apportée aux plus démunis de leur pays
Je suis remplie d’un amour que la pandémie m’empêche de donner et partager
Je suis bizarrement énergisée par cet amour, cette énergie et cet enfermement sans doute
Je suis reconnaissante, chaque jour en lisant la presse, d’être née dans un pays d’Europe et dans une bonne famille. J’ai sans doute plus de chance que 90% des gens sur cette planète.
Je suis impatiente d’être vaccinée. On nous le promettait pour mars ce vaccin, mais je désespère.
Je suis estomaquée de lire notre ancienne ministre de la santé qui s’en prend sur twitter à une psychiatre se disant heureuse d’être vaccinée et d’entrevoir de futures libertés. Mal lui en a pris à elle et sa morale mal placée.
Je suis révoltée par le sort des Ouïghours, esclavagisés en Chine au vu et au su de tout le monde. Révoltée face à l’inertie des gouvernements occidentaux. Révoltée par les multinationales qui profitent de cet esclavage moderne, cet anachronisme qui ne devrait pas exister. Révoltée de voir à quel point nous dépendons de la Chine financièrement parlant et de comment l’argent justifie tout. Pour plus d’infos je vous conseille de suivre le député européen Raphaël Glucksmann.
Je suis heureuse de gagner suffisamment bien ma vie que pour pouvoir actuellement travailler à 4/5° temps. Heureuse aussi d’être capable de résister aux sirènes de la consommation et de privilégier l’être à l’avoir.
Je suis frustrée car j’ai envie de danser, de serrer dans mes bras, d’embrasser.
Je suis stimulée par de riches conversations avec de belles personnes.
Je suis inspirée par mes lectures, par le printemps qui arrive.
Je suis plus que jamais attentive au petits plaisirs que je m’efforce de repérer et de reconnaitre comme tels.
Je suis fatiguée par cette société qui célèbre la liberté d’expression en même temps qu’elle flique de plus en plus la pensée, à l’affut du moindre faux pas adolescent ou de la moindre minorité offensée. Prête à condamner sans donner la possibilité de s’amender. Prête à interdire le débat. Prête à crier partout à l’appropriation culturelle. Vraiment fatiguée.
Je suis tout aussi excitée qu’effrayée par un futur déconfinement. Incroyablement excitée de revivre tant de belles choses, pas mal effrayée de ressortir d’une bulle un peu trop confortable.
Je suis libérée par cet acte d’écrire tant de sentiments, violents ou non, qui me traversent parfois en une journée comme tant d’autres.

Oh que c’est beau dans le petit bois !
Je dis petit parce qu’il me rappelle un bois près de chez moi lorsque j’habitais en région parisienne. Je pouvais y libérer mon saint-bernard sans risque pendant que j’admirais la nature. Au printemps le sol était bleu, je n’ai plus jamais revu de tapis de jacinthes sauvages.
Je partage toutes vos notes de ce jour, j’aurai néanmoins deux remarques.
Je déplore que l’opposition à Poutine, argumentée, solide et courageuse ne soit qu’opposition. Sans programme à proposer, l’opposition me paraît stérile ; un régime corrompu et totalitaire se nourrit de ses croyances et toute réforme est impossible.
Par ailleurs, si j’ai trouvé le premier confinement « productif » de par un côtoiement limité à ma seule personne (je vis également seule et j’ai la chance d’avoir des revenus stables), j’ai peur qu’une prolongation me rende un retour au monde quasi impossible. Aujourd’hui, en faisant quelques courses indispensables, j’ai eu une salutation tout aussi chaleureuse que la mienne, le plissement des yeux en attestait. C’était le bon point du jour, rare et précieux. Les visages figés et l’absence de civilité m’effraient. Si cela perdurait ?
Bon week-end, chère Constance, qui ne saurait me faire fuir.
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Eh bien c’est effectivement un petit bois, celui de mon enfance, au fond du jardin. Le jour de la photo, j’y ai aussi vu gambader deux chevreuils, un jour de chance. Concernant la politique russe, je ne suis pas spécialiste mais n’est-ce pas la force de ce régime totalitaire que de priver de voix et de possibilité d’organisation l’opposition. J’ai l’impression que la création d’un autre parti n’est simplement pas possible. En attendant, ils dénoncent. On peut supposer qu’ils prôneraient déjà simplement la transparence sur les comptes, la liberté d’expression et une magistrature indépendante du pouvoir. Je vois justement qu’aujourd’hui, quelques milliers de russes sont sortis pour commémorer l’assassinat de l’opposant Boris Nemtsov il y a six ans. Si triste… Je nous souhaite de bientôt revoir davantages de visages démasqués, même si à distance raisonnable. Je vis seule, mais je côtoie tous les jours du monde « en vrai », c’est la nature de mon travail. J’ai donc des contacts sociaux mais essentiellement dans la sphère professionnelle. Heureusement j’adore mes collègues.
Bon weekend à vous aussi Magali
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Magnifique ❤️❤️😘😘
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