Bonjour à tous, avant plusieurs articles qui vous reparleront de minimalisme et de simplicité, voici la suite de mon bilan estival. Cet article concerne les films et les livres que j’ai tout de même eu le temps de consommer en plus de la quantité ahurissante de séries que j’ai regardées. Que voulez-vous, je suis une vraie casanière accro à la fiction, quoi que, vous verrez qu’il n’y a pas que de la fiction.
Au rayon lectures, j’ai englouti 4 ouvrages tous bien différents :
- « Rebecca » de Daphné du Maurier. Un classique de la littérature anglaise écrit dans les années 30 du siècle dernier. J’avais tenté de le lire déjà une fois et plutôt que d’acheter un autre livre, j’ai décidé de lui donner une autre chance. Et il faut croire que tout est une question de timing en ce bas monde car j’ai adoré ! Plus jeune, je lisais des classiques pour le plaisir (et un peu pour paraitre intelligente), et là, ça faisait longtemps que je ne m’attaquais pas à de la « grande » littérature. « Rebecca » commence lentement, mais plus on lit, plus on est accro. L’histoire (transposée au cinéma par Monsieur Hitchcock) est celle d’une jeune fille (dont le prénom n’est jamais révélé) qui, lors d’un voyage dans le Sud de la France où elle est la demoiselle de compagnie d’une dame américaine, tombe amoureuse d’un veuf plus âgé qu’elle. Ce dernier, dont on dit qu’il ne s’est jamais remis de la mort de son épouse Rebecca, lui propose contre toute attente de l’épouser et de s’installer avec lui dans sa fameuse demeure qui s’appelle Manderley, en Cornouailles. Ne vous méprenez pas, ce roman est un vrai thriller, une atmosphère étouffante s’en dégage (lu en pleine canicule estivale, peut-être que cela a contribué à me faire mieux plonger dans l’ambiance) et Daphné du Maurier réussit à faire de Manderley, de ses couloirs et de ses secrets, un personnage à part entière. La langue est magnifique, c’est là aussi qu’on voit la différence entre les grands auteurs et les bons auteurs. J’ai été conquise et je vous le recommande. Quand je lis un classique, j’adore aussi aller en lire les analyses lorsque j’ai terminé ma lecture, pour faire durer le plaisir. Ce roman, en plus du visionnage de la série Poldark, contribue grandement à nourrir une obsession grandissante pour la région des Cornouailles, au top sur ma travel wish list !
- « La ferme du bout du monde » de Sarah Vaughan : toujours en Cornouailles décidément, mais plus léger. Idéal pour décompresser ou lire en vacances. Ce roman nous plonge dans deux époques et alterne les chapitres qui se déroulent durant la deuxième guerre mondiale et de nos jours dans une ferme de Cornouailles. Dans les années 40, y grandissent ensemble la jeune fille de la famille et des enfants mis à l’abri du chaos londonien qui aident les propriétaires. De nos jours, la petite fille de l’adolescente que l’on suit dans les années 40 s’y réfugie pour se remettre de l’échec de son couple et s’éloigner de Londres. Intrigues sentimentales et récit de la guerre vue de la campagne, espoirs et deuils, un roman assez réussi qui m’a donné envie d’en lire d’autres de l’auteure (malheureusement celui que j’ai trouvé parle d’un concours de cuisine et cela ne m’a pas attirée plus que cela).
- « Désaxé » de Lars Kepler : Lars Kepler, nom de plume d’un couple de suédois, écrit les meilleurs polars que j’ai lus ces dernières années depuis la saga millénium. Désaxé est je pense le 5ème tome de ce qu’on appelle la saga Joona Linna, du nom de l’inspecteur finlandais qui en est le protagoniste. Dans ce tome-ci, il est à nouveau à la poursuite d’un serial killer. Je vous conseille ces romans autant pour les intrigues originales et bien ficelées qui explorent les recoins les plus effrayants de l’humanité que pour l’évolution personnelle de personnages de Joona Linna et Saga Bauer, les policiers, même si Saga ne fait ici qu’une apparition anecdotique.
- « Reflets dans un œil d’homme » de Nancy Huston. Nancy Huston est une auteure que j’adore. Elle est Canadienne mais basée à Paris et écrit aussi bien des romans que des essais. Dans celui-ci, elle s’attaque à la théorie du genre. C’est difficile à résumer, mais passionnant à lire. Il ne faut pas avoir peur de s’y attaquer car, sans vulgariser outre mesure, Nancy Huston distille un point de vue nuancé, argumenté et illustré de nombreuses rencontres, exemples, témoignages. Un vrai travail de recherche. Alors les hommes ne peuvent-ils s’empêcher de regarder les femmes et de les désirer ? Au départ, j’ai été un peu ébranlée dans mes convictions féministes, mais je me suis accrochée et ma pensée en est sortie complexifiée et enrichie sans me mettre en porte à faux avec mes valeurs. Très personnel, mais je pense que cette lecture est à mettre entre les mains des hommes comme des femmes.
Quatre lectures très satisfaisantes donc et très différentes. Au rayon films, j’ai vu un documentaire « Demain » de Cyril Dion et Mélanie Laurent. Il est sorti il y a déjà deux ou trois ans et je suis à la traine. Ce film, que nombre d’entre vous ont déjà vu, m’a énormément parlé. Je ne vais pas m’étendre ici car j’en reparlerai sans doute plus tard, mais il m’a donné la pêche et je vous conseille à tous de le voir ou le revoir. Je pense lire l’ouvrage lié au film prochainement.
Enfin, je suis allée une fois au cinéma, la première depuis des mois et des mois. Je suis allée voir « Blakkklansman » de Spike Lee qui raconte l’histoire vrai d’un duo de flics (un noir et un blanc) qui font équipe pour infiltrer le Klan au début des années 70. Je ne connaissais pas cette histoire. Le film traite d’un sujet très grave, le racisme envers les afro américains, mais comporte également un côté « buddy movie » et une touche d’humour appréciable. Drôle et révoltant, on se choque de l’accueil de la jeune recrue afro au commissariat, puis à la fin, face aux images des émeutes aux Etats Unis les mois et années passées, on se dit que rien n’a vraiment changé…
Voilà, c’est tout pour ce bilan de deux mois. Ouf c’était long. Si vous avez de bons plans, dites-moi. Surtout en termes de lectures, j’ai envie de relire l’un ou l’autre « classique », des suggestions ?
5 réflexions au sujet de « Bilan culturel août/septembre (suite et fin) »